Après la Turquie et l’Iran, le double champion du monde de ski freeride et navigateur met le cap sur les montagnes du Kirghizistan en compagnie des peuples nomades, plus habitués aux alpinistes qu’aux riders. Un fabuleux spot de glisse encore peu connu, à découvrir dans ce film de onze minutes.
Pour la troisième saison de sa web-série racontant ses aventures mer et montagne, le Chamoniard s’est laissé séduire par Stéphane Aubrée, un Savoyard des Arcs qui vit six mois de l’année au Kirghizistan, rencontré grâce à Romain Grojean. Depuis 20 ans, il organise des trips de trekking estival dans l’Est du massif de Tian Shan et commence à explorer le potentiel freerando de ces « montagnes célestes ». En février, le pays a rouvert ses frontières aux détenteurs d’un test PCR négatif. Aurélien, Romain et le photographe Eric Gachet ont saisi cette opportunité, plutôt excitante en temps de Covid.
Après 10h de vol jusqu’à la capitale Bichkek puis 12h de voiture sur la rive nord de Issyk-Kul , un lac salé grand comme dix fois le lac Léman, les trois riders arrivent dans le village de yourtes de Jyrgalan accueillis par leur guide Slava et sa famille. Né à Ak Suu, près de Karakol, Slava est également un excellent skieur. Porteur l’été sur le Peak Lenin, qu’il a gravi 25 fois, il a descendu 10 fois ce sommet de 7130 m d’altitude. Une belle rencontre qu’on aurait aimé voir plus développée dans ce film de onze minutes qui offre de beaux rides, mais qui donnera aussi très envie de découvrir le Kirghizistan, ex république de l’URSS, déjà bien connu des alpinistes.
Sur ce territoire qui fait la moitié de la superficie de la France, 70% du pays s’étend en effet à plus de 2000 mètres d’altitude. De très nombreux sommets peu parcourus culminent à 7000 mètres dont le célèbre Peak Lenin. “Le terrain de jeu est incroyable, il y a de la montagne pour tout le monde », raconte Aurélien Ducroz. « Du beau ski dans les arbres, des couloirs alpins, des grandes faces ambiance Himalaya mais qui nécessitent de faire des camps avancés car les vallées sont immenses. Il y a toujours une bonne journée d’approche dans une ambiance 100% sauvage.”
Quant à la neige, elle laissera les riders perplexes, et prudents : est-ce le fait des immenses déserts de sable qui bordent le pays ou l’absence d’influence océanique sur ces Terres du Milieu, s’interrogent-il. Toujours est-il que quand il neige au Kirghizistan, c’est du gros grain qui tombe du ciel ! Ce qui donne une neige aussi agréable que surprenante à skier. « Nous sommes restés méfiants et plutôt timides car il n’y avait pas de cohésion entre les couches de neige et quand ça cassait, c’était sur de grandes profondeurs. Il n’y a pas d’hélico de secours là-bas, les infrastructures sont inexistantes donc ce n’est pas le même engagement que chez nous. Tu skies avec une bonne marge », précise le photographe.
Il ne faut donc pas à s’attendre à des rides extraordinaires dans cet épisode hors normes, mais plutôt à une fenêtre sur un spot qui ne demande qu’à être découvert, comme le confirme d’ailleurs Aurélien : “Je ne suis pas parti dans l’optique de ramener des images de ski de malade. Je me suis plutôt dit qu’on allait découvrir un endroit de malade. » Mission accomplie, si on en juge par les scènes que les riders ont captées au passage. Entre chevaliers Kirghizes et aigles chasseurs, le tableau est sans surprise, mais toujours beau à voir. Dommage, qu’au montage, de la country se soit glissé dans la bande son…
Photos & vidéo : Eric Gachet
Photo d'en-tête : Eric Gachet- Thèmes :
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