Pour sa première saison dans le circuit, la rideuse des Sept Laux a frappé fort en Autriche aujourd’hui, en devenant championne du monde de snowboard freeride… avant même la finale de Verbier.
« Mon plus grand rêve serait de gagner le Freeride World Tour » confiait Noémie Equy avant le lancement de la compétition. « J’aimerais surtout gagner l’étape de Val Thorens, car c’est ma station natale, ce serait un moment spécial pour moi ». La jeune rookie ne s’est pas imposée à Val Tho et a dû s’incliner devant sa compatriote Marion Haerty – 33 ans, quadruple championne du monde de snowboard freeride – mais elle a tout raflé sur les trois autres étapes, et notamment aujourd’hui à Fieberbrunn, en Autriche, devant l’Australienne Michaela Davis-Meehan et la Canadienne Erin Sauve. Avec 83,33 points , elle s’est permis de remporter le titre de FWT Champion 2025 en Snowboard Femmes, et ce, dès sa première saison.
Avec une avance confortable au classement, elle a livré une performance solide pour sceller son sacre. Et elle l’a fait de manière magistrale. Malgré une peige piégeuse, Noémie a attaqué sa ligne avec vitesse, assurance et précision technique, enchaînant un passage raide et engagé avant un double drop fluide. Un frontside 360 parfaitement maîtrisé a mis en valeur ses qualités en freestyle, et elle a conclu son run avec une descente intelligente et calculée.
« Je suis plus qu’heureuse et très émue! », raconte-t-elle, visiblement soulagée. « Aujourd’hui, j’étais stressée parce que je savais qu’en gagnant, je serais Championne. Maintenant, à Verbier, je pourrai rider pour moi, sans penser aux points ou au classement. Je pourrai simplement me concentrer sur mon snowboard et repousser les limites de la catégorie snowboard femmes. »
Un titre qui devrait inspirer d’autres rideuses à se dépasser
Pour la rookie, cette déclaration n’a rien de mots creux. La rideuse, qui ne vient pas du freeride – elle est spécialiste de slopestyle – affiche la ferme intention de montrer combien les femmes peuvent porter sa discipline très haut, comme elle l’expliquait, en novembre dernier, au micro de Radio France. Animée par sa volonté de propulser le sport féminin dans des milieux encore largement dominés par les hommes, Noémie Equy organisait alors un rassemblement de sportives spécialisées dans les sports extrêmes, le Sister’s camp, afin de renforcer le sentiment de sororité et de galvaniser les femmes. Une nécessité, expliquait-elle, forte de son expérience. « En grandissant, j’ai compris qu’il y avait plein de choses que j’aurais eu envie d’apprendre plus jeune, comme me rendre compte de l’inégalité à laquelle on est confronté en fonction de notre sexe (…). On me disait ‘Noémie, si tu fais un 360, c’est-à-dire un tour, c’est déjà bien, on va travailler ça et pas plus’. Alors qu’on disait aux garçons ‘maintenant que t’as fait ton 360, on va aller faire un 720’, ça veut dire un tour en plus. C’est vraiment en grandissant que je me suis rendue compte que j’ai pas du tout été coachée de la même façon.(…). Je veux montrer que c’est un beau sport, qu’il faut oser et avoir confiance. Des fois, quand on ne connaît pas, on se dit que les riders sont des têtes brûlées, qu’ils n’ont peur de rien. Mais pas du tout, la peur on la travaille et on essaye de faire avec (…). Je me dis tous les jours que je vais essayer de me dépasser, de m’améliorer. Quand on arrive à faire face à sa peur, dévaler une montagne où on sait qu’il y a un vrai risque de se blesser et surtout de mourir, ça te fait prendre confiance en toi, même dans ta vie de manière générale« .
A la veille de la Journée internationale des droits des femmes, sa performance devrait en inspirer plus d’une.
Pour connaître tous les résultats du jour, consulter le classement officiel et découvrir qui est encore en lice pour le titre, c’est ici.
Photo d'en-tête : FWT / Jérémy Bernard / Dom Daher- Thèmes :
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