Et si cet été, vous testiez un nouveau sport ? Grimper au-dessus d’une eau turquoise, au plus près de la mer, sur le littoral provençal, ça vous tente ? Alors pourquoi ne pas essayer le Deep-Water Soloing, une discipline qui allie ascension de rochers et baignade avec pour seuls équipements nécessaires des chaussons d’escalade, un sac à magnésie… et un maillot de bain ? Que vous soyez débutant ou expert en Deep-Water Soloing, les spots présentés dans le nouveau topo-guide édité par le chemin des Crêtes – en partenariat avec le Parc national des Calanques et en collaboration avec les acteurs et grimpeurs historiques locaux – proposent une grande variété de passages, adaptés à tous les niveaux.
Les trente sites répartis entre Marseille et Cannes présentés dans ce topo-guide vous invitent à d’aller explorer les rochers variés de la Côte Bleue, du massif des Calanques et du massif de l’Estérel. Entre calcaire, grès et conglomérat, il y en a pour tous les goûts. Accès, historique, tracé des voies…. Tout y est référencé avec précision et exhaustivité. Plus besoin de connaître un peu les lieux pour trouver le secteur : on a sa position GPS. De plus, des photographies très belles et très claires vous donnent non seulement envie d’enfiler vos chaussons d’escalade mais aussi vous apportent toutes les informations nécessaires à l’ascension de ces voies : départ des itinéraires, sorties depuis l’eau après une chute et zones de dangers.
Grâce à des indications très claires, tout semble facile d’accès et vous invite à aller vous aussi grimper quelques mètres au-dessus de la Méditerranée. Parmi ces lieux faisant intégralement partis de l’histoire de l’escalade, Outside a sélectionné pour vous trois lignes mythiques parmi les centaines incontournables présentées dans ce topo-guide.
Vous débutez ? La calanque de Sugiton, à une heure de marche de Marseille est faite pour vous !
Située à une heure de marche du campus de Luminy, dominée par le Mont Puget, mieux vaut aller tôt le matin à la calanque de Sugiton si l’on veut éviter la foule. Pris d’assaut par les plongeurs, grimpeurs et touristes en pleine saison, un rocher en émerge. Il ressemble à un petit navire de guerre : c’est le « Torpilleur », pour les grimpeurs un endroit où des grands noms de l’escalade se sont retrouvés dans les années 80 lors d’un rassemblement organisé par Beal – entre autres, Lynn Hill, Patrick Edlinger et François Legrand. Eux aussi ont parcouru ces passages accessibles au-dessus d’une eau cristalline allant du 5a au 6c+, présentés dans le topo-guide.
Un itinéraire historique pour grimpeurs confirmés : « La Traversée Gary Hemming »
Gary Hemming, son nom vous dit sûrement quelque chose. Surnommé le beatnik des cimes, l’alpiniste américain a étudié en France durant les années 60. Célèbre autant pour le sauvetage des Drus que pour son charisme et son grand sourire, le grimpeur, légende de l’escalade, a ouvert la première traversée recensée dans les Calanques : « La Traversée Gary Hemming » (6b+ max) qui démarre depuis En Vau et s’éloigne progressivement vers le large pendant deux cents mètres.
La Ciotat : une face déversante en conglomérat
Direction La Ciotat pour une ultime exploration, niveau confirmé/expert cette fois-ci. Au secteur du Trou du Diable, même si quelques voies faciles sont présentes, la majeure partie des lignes tracées sont athlétiques. C’est toujours un plaisir de grimper cette face déversante au conglomérat dont des cotations vont jusqu’à 8b. En 2016, Yuji Hirayama, vice-champion du monde d’escalade de difficulté en 1999 est venu pour la première fois grimper au-dessus de l’eau lors d’un road-trip en France.
Deep Water Solo en Provence
Nicholas Armstrong, Éditions du Chemin des Crêtes, 304 pages, 24€
Pas encore convaincu par le Deep-Water Soloing ? On vous laisse avec les images de Patrick Edlinger qui dans son film « La vie au bout des doigts », réalisé par Jean-Paul Janssen, confiait « venir ici pour grimper pour le plaisir du geste, sans aucune contrainte morale ».
Photo d'en-tête : Les chemins des crêtes