Encensé par la presse depuis quelques jours, cet ouvrage au titre engageant est un peu celui qu’on attendait tous depuis qu’avion rime avec bilan carbone dans le rouge. Outside s’est plongé dans ses 144 pages pour vérifier s’il tenait ses promesses. Conclusion : pas si simple …
Voyager moins loin, mais mieux. À l’heure où les vacances express à l’autre bout du monde ne sont plus d’actualité, Audrey Baylac et Cindy Chapelle, auteurs de « Voyager sans avion » publié aux éditons Plume de carotte, invitent à se recentrer sur des séjours « plus lents, plus conscients », en clair, la base du « slow tourism ». Le tout sans discours moralisateur. Un challenge bien dans l’air du temps, en cette période post-Covid-19.
Comment dire non à l’avion ? Les auteurs proposent sept alternatives : voyager à pied, à cheval, à vélo, en road trip, sur les fleuves et canaux, sur les mers et les océans, ou encore en train. Rien de révolutionnaire malheureusement, mais quelques conseils pratiques qui pourraient être utiles aux néophytes du tourisme vert.
Le « slow tourisme », c’est aussi ralentir la cadence au profit de visites plus intenses – et plus près de chez soi, soulignent les auteurs – une sophrologue et une sociolinguiste – qui, sans surprise, appellent à l’éveil de consciences plus écologiques. La première partie du guide se veut donc pédagogique et présente les dommages environnementaux causés par l’avion, et les impacts de la surconsommation touristique. Soit. Mais au-delà d’un constat aujourd’hui bien connu, quelles sont donc les alternatives à l’avion?
Et là, on reste sur sa faim, hélas. Car si on nous suggère de compléter une randonnée par la visite d’un observatoire pour contempler les étoiles, de relier l’Atlantique à la Méditerranée à vélo, ou de s’initier au tourisme fluvial, sans parler de faire du co-baturage avec un skipper – des propositions pour le moins alléchantes – les réponses manquent bien souvent de précisions.
On aurait bien aimé en effet avoir plus d’informations pratiques et notamment plus de propositions d’itinéraires précis, sans avoir à se tourner vers les liens généreusement proposés par les auteurs. Quelques parcours sont certes indiqués, mais le lecteur devra les dénicher au fil des pages.
Autre limite enfin, la durée des séjours. Pour voyager sans avion, selon les auteurs, il vous faudra plus penser en termes de semaines que de week-ends. Certes, la notion de « slow tourism » donnait déjà un indice quant au temps à prendre pour voyager. Mais les suggestions présentées ici sont loin d’être toutes jouables si vous disposez de moins d’une semaine de congés.
En bref, ce guide, plutôt bien illustré au demeurant, est un bon point de départ pour se tourner vers des vacances éco responsables et approfondir sa réflexion, mais si vous chercher des solutions concrètes, il vous faudra faire quelques recherches complémentaires avant de pouvoir prendre la route. Dommage.
Voyager sans avion
Audrey Baylac et Cindy Chapelle, éditions Plume de carotte, 144 pages, 21€
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