Incontournable, « La Dernière Reine », ultime opus de Jean-Marc Rochette

Infatigable dessinateur, Jean-Marc Rochette vient de sortir, hier, mercredi 5 octobre, le troisième volet de sa trilogie alpine, « La Dernière Reine », aux éditions Casterman. Un récit puissant, hymne à la nature sauvage par un marginal déconstruit par la guerre. Avec, en toile de fond, les hauts plateaux du Vercors, présentés comme ultime refuge des anti-conformistes. « La Dernière Reine« , c’est l’histoire d’Edouard Roux, un enfant des montagnes, bouc émissaire de son village parce qu’évoluant en dehors du cadre de la France conformiste du début du XXe siècle. Quelques années plus tard, il laisse, dans les tranchées de la Grande Guerre, une moitié de son visage… et sa dignité. Honteux, il renonce à ses montagnes natales, se cloître à Grenoble, entre bistrots et travaux de force, la tête toujours recouverte d’un sac. Un passage sur Paris va pourtant changer sa vie. Avec la rencontre d’une sculptrice animalière, Jeanne Sauvage, qui lui façonne un masque adapté à son visage dévasté par la « der des der », Edouard renaît. Si sa sauveuse l’introduit dans le milieu artistique du Montmartre des années 20, de Soutine à Picasso en passant par Cocteau, l’artiste découvre, à ses côtés, le Vercors sauvage. Au cœur du Cirque d’Archiane, il lui raconte l’histoire de la mort du dernier ours qu’il a vu, enfant, et l’incite à créer le chef d’œuvre de sa vie. Naît alors un amour hors des conventions sociales. Plongée assurée dans le monde sauvage, dans lequel homme et animal tantôt se confrontent tantôt ne font qu’un, un thème cher au dessinateur, puisqu’il l’a déjà exploré dans son oeuvre précédente, « Le Loup », sorti en mai 2019. « J’ai un rapport assez animiste avec le monde. Je pense que les animaux ont une forme d’âme […] » rapporte l’auteur au micro de France Bleu. « J’ai essayé de l’exprimer dans cette bande dessinée, pour le plus grand nombre, de la manière la plus agréable possible ». Dans « La Dernière Reine », Jean-Marc Rochette continue de…