Avec l’âge, l’inflammation chronique ou « inflamm’aging » s’installe peu à peu dans l’organisme. On ne parle pas ici d’inflammation aigüe liée à un traumatisme (entorse, luxation, contusion), à une lésion ou à un effort inhabituel, mais d’une inflammation de faible intensité causée par le vieillissement et impliquée dans de nombreuses pathologies : maladies cardiovasculaires, cancers, douleurs chroniques… C’est donc un enjeu de santé publique dont le sport pourrait bien ralentir les effets. On sait que le sport provoque un pic inflammatoire à court terme. L’une des premières études scientifiques en physiologie du sport, en 1901, avait analysé des échantillons de sang de quatre participants au marathon de Boston. Résultat : un pic spectaculaire de marqueurs inflammatoires, à tel point que les chercheurs de l’époque avaient conclu que « l’effort avait largement dépassé les limites physiologiques ». Depuis, notre compréhension du lien entre sport et inflammation a beaucoup évolué. Oui, l’exercice déclenche une réponse inflammatoire aiguë. Mais l’organisme réagit en libérant ses propres molécules anti-inflammatoires. Une des hypothèses avancées est que, grâce à cette exposition répétée, le corps renforcerait peu à peu ses défenses contre l’inflammation. À terme, l’activité physique régulière pourrait donc freiner l’inflamm’aging. Pour vérifier cette théorie, une équipe de chercheurs espagnols a récemment compilé les données existantes sur l’impact d’une pratique sportive intensive, sur plusieurs décennies, sur les niveaux d’inflammation. Pourquoi l’inflammation pose-t-elle problème ? L’inflammation fait partie du système d’alerte de l’organisme face à un stress – une infection, une entorse, un traumatisme. Ce mécanisme déclenche des réactions biochimiques qui provoque douleurs et gonflements, mais qui active aussi une réponse immunitaire. C’est d’ailleurs pour cette raison que les médecins du sport utilisent aujourd’hui les anti-inflammatoires avec plus de parcimonie qu’auparavant : bloquer trop vite cette réaction naturelle pourrait ralentir la récupération. Dans ce cadre-là, l’inflammation est utile – à condition qu’elle disparaisse naturellement. Le problème, c’est quand l’inflammation devient chronique (qu’elle ne s’arrête pas) et systémique (quand elle…
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