Course à pied, vélo, alpinisme, natation… depuis cinq ans, l’Anglais Jake Catterall multiplie les (très gros) défis avec un seul objectif : traverser à ski et en autonomie le pôle sud en 53 jours, soit moins de temps que l’Américain Colin O’Brady, actuel détenteur du chrono. Il s’est donné cinq à sept ans pour s’y préparer avec le soutien d’ODLO, un parcours jalonné d’épreuves et d’une série de documentaires, résultat d’une méticuleuse préparation, tant au niveau mental, que matériel.
Sur le compte Instagram de Jake Catterall, 7 petites médailles, pas vraiment des podium, loin de là, plutôt des jalons, à prendre comme autant de cases cochées dans un planning très personnel que s’est concocté cet Anglais originaire de Leicester que rien ne semblait destiné à se lancer dans l’ultra endurance, mais qui aujourd’hui vise haut, très haut même, en s’attaquant à un record colossal. Celui, excusez du peu, de Colin O’Brady, qui en décembre 2018, parvenait à traverser le continent Antarctique (932 miles) en 54 jours, à ski, sans l’aide du vent et en autonomie. Un exploit sur ce continent où les températures sont les plus froides jamais relevées sur la planète, avec une moyenne de -50°C.
Alors pour s’y atteler, ce directeur artistique de 30 ans, auquel on doit quelques-unes des meilleures campagnes de marques outdoor, a commencé, « step by step », histoire de se donner toutes les chances d’accomplir son rêve d’enfant. Car, aime-t-il raconter, le petit Jake adorait regarder les athlètes courir des marathons avec son père à la télévision. « J’étais alors émerveillé par leurs exploits car ils avaient tout donné à la fin d’une course. Je le voulais aussi. » Et il le fera, faisant taire au passage ceux qui l’attendaient au tournant.
Il commence donc par une course à pied de 5K, bouclée en… 16:03, avant d’enchaîner avec un 10 km en 33:57 et de se lancer dans l’Ironman. Là, il a dû apprendre à nager et ne s’en est pas mal sorti, puisque non content d’en boucler un, il en a fait deux. Très à l’aise en selle, et désormais plus qu’affut – Jake s’est délesté au passage de 10 kg – il s’est offert un 100 km à vélo, avant de se lancer dans son premier 100 km à pied, en juin 2020. Une petite répétition pour sa première très grosse étape : « Vondel 200 » un tour du nord de la Hollande de 200 km (Amsterdam-Rotterdam-Amsterdam), en août 2020. Objectif atteint en 28h, par une température de 37°C, avec dans la poche aussi une jolie première, cette boucle n’ayant jamais été faite auparavant.
De quoi lui donner pas mal de matière pour le premier film de sa série baptisée « Way Beyond », en cours de bouclage, soutenu » par son sponsor, ODLO. Ce documentaire a également bénéficié d’un crowdfunding toujours ouvert à ce jour, l’athlète préparant aujourd’hui le montage de la deuxième grande épreuve bouclée : le tour complet de l’Islande à vélo, où cette fois, il entendait partir sur les traces du photographe Chris Burkard qui en 2019, bouclait les 844 miles (1358 km) en 52 heures, 36 minutes et 19 secondes. Jake parviendra, lui, en 2021 à parcourir les 1339 km et 9557 m de D+ en 63 heures, non stop. Pas de record, certes, mais une belle performance pour ce jeune cycliste qui ne s’en étonne guère. Car, analyse-t-il avec du recul, il s’était senti très bien après une mise en jambe qu’on pourrait considérer comme sérieuse : un Amsterdam-Berlin de 714 km, réalisé sur son cycle en 28 heures, sans dormir.
On l’aura compris, cet Anglais coriace, qui aime rappeler que, « vous aussi, vous pouvez atteindre vos buts, mêmes les plus hauts », s’est pris au jeu de l’endurance et de la performance tous azimuts et sur tous les terrains. Du Groenland, où il compte partir sous peu s’entraîner pour manier le traîneau, à l’Himalaya où il ambitionne de « faire un 6000 m », car après avoir réalisé la traversée du Lyskamm, il a pris goût à la montagne. Le tout sans jamais laisser le moindre détail au hasard ni relâcher son entraînement. Eté comme hiver. D’ailleurs, à l’heure où du côté d’Amsterdam, où il vit avec sa femme, Paula, les journées se font déjà courtes, c’est souvent à l’aube, ou en fin de journée, quand la lumière décline, qu’il est contraint comme beaucoup d’entre nous de s’entraîner.
Alors, comment rester motivé pour courir par faible luminosité ? Et, surtout comment performer par temps froid en toute sécurité ? Autant de points auxquels Jake Catterall est confronté lui aussi à l’heure où il travaille son endurance musculaire avant un séjour de huit semaines au Svalbard, archipel norvégien situé dans l’océan Arctique.
Interview
Comment courir la nuit en toute sécurité
par Jake Catterall
Jake, l’arrivée de l’hiver marque-t-elle forcément une pause ou un ralentissement de ton entraînement ?
Non, pour moi, l’entraînement ne s’arrête pas, tant qu’on n’a pas atteint son objectif. Bien sûr, les départs matinaux dans l’obscurité ne sont pas toujours faciles, mais, quel que soit ton environnement, tu vas tirer de l’énergie de votre entraînement. En fin de compte, c’est l’objectif qui fait tout. C’est lui qui te permet de rester motivé pour sortir dès que ton emploi du temps le permet, quelles que soient l’heure et la météo.
Quels conseils donnerais-tu aux coureurs qui veulent quand même performer, même par faible luminosité ?
Personnellement, je pense que tout est dans la musique. Il faut baisser le volume et rester conscient de ton environnement, pour des raisons évidentes de sécurité. Mais, si tu choisis la bonne playlist, tu peux vraiment faire de chacune de tes sorties un super moment. La musique est un fantastique déclencheur de mémoire et courir avec elle me fait revivre des moments forts de ma vie, ce qui m’aide à passer le temps. J’essaie de changer de style autant que possible pour renouveler l’expérience et éviter la lassitude.
Côté matos, quels sont les astuces ou les kits que tu privilégies lorsque la lumière baisse ?
Ma base est simple : toujours une couche de base à manches longues avec un gilet coupe-vent et des gants. J’y ajoute aussi une veste ultra légère (196 g) d’ODLO, la Dual Dry Waterproof Insulated. Juste assez de protection contre le froid, mais rien de trop chaud. Je conseille d’alterner entre deux types de chaussures. Une paire rapide et une lente. La course rapide est ce que j’appelle la « course de l’ego ». Tu enfiles ton kit le plus rapide, le plus coloré, et tu te donnes à fond. Là, tu t’es prouvé que tu pouvais le faire. Tu peux faire tomber l’égo, le mettre de côté et t’atteler à de la course lente. Des courses lentes régulières sont la clé de l’amélioration de ta course. Je trouve que c’est le meilleur moyen de garder le rythme sur du long et du très long.
Pour les lampes frontales, j’aime bien la BioLite 200 ultralégère, un modèle rechargeable par USB, poids plume et entièrement réglable. Exceptionnelle pour la course à pied. J’avoue que courir à la frontale n’est pas forcément du goût de tous, mais hormis les vêtements réfléchissants, c’est la meilleure astuce pour assurer ta sécurité en cas de faible luminosité, pour traverser la rue ou pour voir où tu mets les pieds lorsque la lumière tombe. En ce qui concerne les chaussures, j’ai un faible pour la HOKA Rincon 3 qui offre un bon mélange d’amorti et de vitesse. Et, hors-piste, pour la Supertrac 3 de Scott.
En quoi est-il important de courir toute l’année ?
Courir toute l’année, c’est comprendre que ta santé est un chantier permanent et sans fin. Je suis convaincu que plus on est en forme, plus on reste jeune. L’humble course à pied est une réponse certaine pour rester jeune, en forme et en bonne santé. Mais il ne faut pas la sous-estimer : si tu veux la pratiquer sans blessure, elle doit aller de pair avec des pauses de repos et de l’entraînement musculaire.
Tu apprécies vraiment de courir et de t’entraîner dans l’obscurité ?
Oui, absolument. C’est dans ces moments là, que j’intériorise le plus, et le mieux. Mes meilleures idées semblent provenir de la course à pied en général, mais j’ai le sentiment que les courses nocturnes me permettent d’être plus introspectif encore. Un seul bémol peut-être, en hiver les coureurs se font moins nombreux. Aussi je recommanderais de faire au moins une fois par semaine une sortie avec un ami, pour combattre le sentiment de solitude. Important pour le moral.
Pour optimiser ta sécurité, quelle tenue utilises-tu ?
J’ai eu la chance de travailler sur les nouvelles pièces réfléchissantes Zeroweight d’ODLO et des les tester. Elles sont incroyablement efficaces et offrent une haute visibilité lorsque l’on court dans des conditions de faible luminosité, en particulier lorsque la lumière est dirigée directement sur elles. Sans compter, au niveau style, qu’elles passent nettement mieux que les textiles réfléchissants que j’ai pu utiliser jusqu’à présent. En tant que Directeur artistique, le look, c’est un point auquel j’attache aussi de l’importance… même à cinq heures du matin dans les rues d’Amsterdam (il rit).
Dans le sac de course de Jake, les bons basiques de l’hiver
Quelques pièces seulement, piochées chez ODLO, sont largement suffisantes pour assurer dès cet automne, même à l’aube à Amsterdam où les températures peuvent tomber très bas. Des basiques, durables de surcroit – 44% du volume de production de cette collection hiver est fabriqué avec des matériaux naturels ou durables; soit deux fois plus que l’hiver précédent.
La veste Dual Dry Waterproof Insulated
Prix ISPO, 196 g seulement. Confectionnée en molleton Teijin Octa, matériaux fournissant un stockage de chaleur supplémentaire tout en restant 50 % plus légère que les autres matériaux similaires. Un détail intéressant : grâce aux poches d’air dans le fil de section transversale, cette veste offre un rapport chaleur-poids très élevé. Bien aussi, sa forte protection contre la pluie (colonne d’eau 20 000 mm) et des propriétés de respirabilité élevées (50 000 g/m2/24 h). Enfin, on aime bien la poche zippée pour le rangement et son ourlet réglable.
La veste réfléchissante Zeroweight
Soit une veste, une couche intermédiaire et un pantalon dotés de propriétés de reconnaissance de forme et d’une réflectivité à 360°. Cette saison le nouvel imprimé réfléchissant le long des épaules et des bras ne s’active qu’en cas de besoin. La veste associe l’imprimé à un logo réfléchissant sur la poitrine, des ouvertures de poche ornées d’un ruban réfléchissant, des bandes réfléchissantes aux poignets, et une ouverture d’aération avec ruban réfléchissant dans le dos.
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