Inutile d’aller bien loin pour découvrir de nouveaux territoires et partager un bon ride. C’est dans les Alpes-de-Haute-Provence, du côté d’Annot, plus connu pour l’escalade que pour le VTT, que Kilian Bron est allé explorer des sentiers très, très étroits surplombant de hautes falaises de grès. Si le grip y est exceptionnel pour le vélo, pas le droit à l’erreur pour autant. Ici la chute est inconcevable, surtout lorsqu’il s’y risque en duo, avec son ami Maxime Peythieu, découvre-t-on dans cette vidéo de 5 minutes chargée d’adrénaline mais aussi, et surtout, de good vibes. Un retour à l’essence du VTT pour le rider enduro pro.
« Quand on me demande ce que je fais dans la vie », raconte Kilian Bron, deux fois vainqueur de la Mountain of Hell, l’un des rares Français à vivre du VTT, récoltant des millions de vues sur Youtube au fil de ses rides – « je dis que je fais du vélo. Et tout de suite on me parle de courses et de prize money. Je suis un compétiteur, bien sûr, et j’aime ça, mais c’est dommage de résumer le VTT au chrono et de passer à côté de l’essentiel : être avec ses potes, partager tous ces moments forts, des repérages au ride. C’est ça qui est vraiment génial ! Quand j’ai attaqué le VTT à 12-13 ans, j’habitais alors Bourg Saint Maurice, le challenge a vite pris le dessus sur la notion de plaisir. Aujourd’hui, j’aimerais apporter une image différente du vélo, via mes projets personnels comme ceux développés avec mon partenaire, ION. Ça me motive beaucoup de me dire que peut-être à travers mes vidéos, celui qui a un boulot de bureau, huit heures par jour, va pouvoir s’évader un peu ».
Il faut croire que le message passe, puisque chacune des vidéos de Kilian Bron affole les compteurs sur les réseaux. On se souvient bien sûr des lignes terrifiantes de « Mission#4″, dans les Dolomites, en 2018, mais aussi tout récemment du délicat « Follow the light », tourné au centre de la Turquie, en plein cœur de la Cappadoce. Il est vrai qu’à 29 ans, et plus de quinze ans sur son VTT, le rider ne se contente pas d’enchainer les tricks et de faire la course avec un drone à 70 km/h. Il pause certes les roues de son VTT là où le commun des mortels n’oserait pas mettre les pieds, mais surtout il a un grand sens de l’image. Un deuxième métier appris sur le tas. « Je suis un autodidacte », explique-t-il. Si dans son CV, il aligne bac génie civil, BTS conception produits et licence en gestion de projet, rien ne le prédisposait à se retrouver au montage de films calés au millimètre près avec son équipe. Des repérages au mixage en passant par la bande son. « J’apprends au fil des années, sans formation spécifique. Du coup, j’ai une pratique un peu décalée. De toutes façons, en vidéos et photos, comme en vélo, le matériel évolue tellement vite qu’il faut sans cesse se mettre à jour, tester, expérimenter. »
Un parcours technique et piégeur
« Sur ce parcours, lors de la prise de vue au lever de soleil en bord de falaises, c’était assez technique et piégeur, compte tenu des herbes et des cailloux dissimulés », se souvient Kilian Bron. « Mais le risque supplémentaire, c’était d’être deux sur le sentier très étroit. Compliqué pour Maxime (Peythieu, vététiste hors pair, d’une polyvalence rare, ndlr), car j’étais devant, et il devait me faire confiance, sa visibilité étant réduite. Sans parler d’un autre risque : l’effet de groupe. A plusieurs, la pression peut vite monter. Et des mouvements que tu peux faire en toute sécurité sur un bikepark, peuvent être dangereux hors cadre. Alors, avant de partir, on se concertait. On avait décidé de rouler à 80%, donc on avait de la marge. Mais il faut être vigilant. Le risque, c’est de toujours repousser ses limites, en te disant que puisque c’est passé cette fois, tu peux pousser plus loin encore. C’est la pire erreur que tu puisses faire. Il faut tout le temps se questionner, je me remets toujours en question et me demande si j’ai la bonne approche. Même si c’est beaucoup moins dangereux maintenant que lorsque j’étais plus jeune, quand je ne maîtrisais pas le risque. Aujourd’hui, chaque ride est très préparé. On ne laisse rien au hasard. »
Accroché à la falaise, un refuge de gnomes
Le ride du côté des falaises de grès d’Annot, n’a pas échappé à la règle. Chaque tronçon du trail a été repéré avec minutie. Et si dans la première partie du film, tournée en forêt, le spectateur se laissera sans doute embarquer par l’énergie et la bonne humeur communicative se dégageant de Kilian et sa bande de potes, leur désinvolture n’est qu’apparente et cache de solides repérages, « faits en commun », précise Kilian. Avec, souvent, des lieux extraordinaires découverts au fil des explorations. Comme cet invraisemblable refuge, construit dans une formation rocheuse avec pour seule façade une lourde porte en bois. Sorte de grotte de gnomes qui se serait glissée entre deux plaques en collision, dans laquelle Kilian et son équipe ont passé la nuit. Une pépite, dénichée grâce à un ami guide. Un secret spot dont il taira le nom.
« L’inspiration tu la trouves partout », raconte-t-il. « En discutant avec des amis, sur Instagram, via des documentaires ou dans l’étude des cartes. ». Et des idées, Kilian en a beaucoup. « J’ai envie de pousser l’aspect documentaire, en oubliant un peu le côté « impact » pour réaliser un film qui me corresponde vraiment, sans format particulier, inspiré de nos voyages, de tout ce qu’on vit sur place, en équipe, entre amis. J’y travaille déjà. Ce ne sera pas le prochain, mais sans doute le suivant », confie-t-il. Un 52 minutes, un format plutôt rare en VTT ? « Pourquoi pas, je ne m’interdis rien, on est très peu à faire cette pratique du vélo autour du voyage, et tout est possible dès lors qu’on raconte des histoires qui parlent aux passionnés de ce sport mais pas seulement. »
« Le vélo ça compte, la chaussure aussi, question de sécurité »
Lors des trois jours de tournage dans le Alpes-de-Haute-Provence dont est tiré son dernier film, Kilian a pu tester la Rascal Boa, le modèle enduro de la toute nouvelle gamme de chaussures ION. Équipée d’un système de fermeture rapide BOA et d’une semelle extra tendre antidérapante, elle inclut également une protection malléole asymétrique et un coque de protection des orteils. De quoi assurer sur les singles au bord du vide.
Pour en savoir plus sur cette nouvelle collection, surfez sur www.ion-products.com
Photo d'en-tête : Julien Prenez / ION