Son investissement pour l’écologie est sans faille. À 32 ans, l’athlète catalan a créé hier la Fondation Kilian Jornet, dans le but de préserver le milieu montagnard. Un reflet de sa conscience environnementale ancienne, illustrée par de nombreuses actions pour réduire son impact carbone.
« Ces dernières années, nous avons vécu ensemble des défis, des documentaires, des projets caritatifs, de nouvelles aventures… Aujourd’hui, je suis heureux de partager ce qui sera certainement le sommet le plus difficile à gravir avec la naissance de la Fondation Kilian Jornet », a-t-il annoncé hier sur sa page Facebook, et sur Instagram.
Avec cette fondation, l’athlète catalan entend « créer ou financer des projets visant à résoudre les problèmes environnementaux en montagne », mener des actions de « sensibilisation à l’importance de la préservation de l’environnement » par le biais de l’éducation, et « investir dans des études et des services de surveillance afin de mieux comprendre les effets du changement climatique sur les environnements de montagne et établir les meilleurs outils possibles pour y faire face », peut-on découvrir sur son site.
Un premier projet est déjà lancé, focalisé sur le recul des glaciers. En collaboration avec le Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS) de l’Université de Zurich, les fonds financeront notamment des « appareils de mesure et des équipements pour les chercheurs. »
Une conscience écolo affirmée
Kilian Jornet avait déjà expliqué vouloir réduire les longs déplacements pour les courses de trail. Son quotidien, qu’il partage avec Emelie Forsberg, est aussi à l’image de son investissement écologique. Interviewée par Outside en mai dernier, son épouse revendique une vie simple, raisonnable et raisonnée : « J’espère qu’on arrivera à redresser la barre en matière de protection de l’environnement, mais je pense que les plus importantes décisions devraient être prises tout en haut de l’échelle sociale, au niveau gouvernemental », nous expliquait-elle alors. » Bien sûr à notre échelle nous pouvons et faisons de petits gestes quotidiens pour la planète, mais la partie la plus importante de la pollution vient des grandes industries et des décisions politiques. »
L’hiver dernier, Kilian Jornet avait également participé à la campagne de l’association « Une bouteille à la mer », alertant sur la pollution des milieux naturels. On le découvrait alors en train de bondir sur une montagne – littéralement – de pneus abandonnés.
Dès aujourd’hui, que pouvons-nous faire?
Les premiers résultats générés par sa Fondation risquent de n’apparaître que dans plusieurs années. En attendant, Kilian Jornet propose une longue série de conseils pour réduire les comportements pollueurs au quotidien. En voilà sept pour commencer sa transition écologique :
- Quand vous allez à la montagne, « faites du bénévolat pour préserver les montagnes locales, réparer les chemins, reboiser, restaurer les paysages naturels… »
- Quand vous mangez, « consommez des produits qui sont de saison, et il est préférable qu’ils soient biologiques et produits localement. La consommation d’aliments locaux non saisonniers peut laisser une empreinte importante en raison de l’énergie nécessaire pour recréer les bonnes conditions de croissance (chaleur et lumière). Si possible, utilisez les déchets alimentaires pour le compostage. »
- Quand vous faites du shopping, « rappelez-vous les 3 R ! Réduire : acheter moins d’articles, qui durent plus longtemps. Réparer : au lieu d’acheter de nouveaux objets, réparez-les. Recycler : recycler tout autre déchet. »
- À la maison, « faites un audit énergétique de votre maison. Il vous montrera comment vous utilisez ou gaspillez l’énergie et vous aidera à déterminer comment l’utiliser plus efficacement. Remplacez les ampoules à incandescence (qui gaspillent 90 % de leur énergie sous forme de chaleur) par des diodes électroluminescentes (DEL). Même si les LED coûtent plus cher, elles consomment un quart de l’énergie et durent jusqu’à 25 fois plus longtemps. Elles sont également préférables aux ampoules fluocompactes (CFL), qui émettent 80 % de leur énergie sous forme de chaleur et contiennent du mercure. »
- Pour se déplacer, « si vous devez conduire, évitez de freiner et d’accélérer inutilement. Certaines études ont montré qu’une conduite agressive peut entraîner une consommation de carburant supérieure de 40 % à celle d’une conduite calme et constante. »
- Si vous devez prendre l’avion, « prenez un vol sans escale, car les atterrissages et les décollages consomment plus de carburant et produisent plus d’émissions. Voyagez en classe économique. La classe affaire est responsable de près de trois fois plus d’émissions que les sièges les moins chers, car en classe éco, les émissions de carbone du vol sont partagées entre un plus grand nombre de passagers. La première classe peut générer neuf fois plus d’émissions de carbone que la classe éco. »
- Au travail, « si vous avez une entreprise, vérifiez comment vous pouvez réduire vos émissions : depuis les biens et services que vous produisez, en passant par une économie circulaire, jusqu’à la durabilité des bureaux et des bâtiments. Évaluez si les réunions doivent se tenir en personne ou si elles peuvent être organisées en ligne, en réduisant les déplacements pour les réunions, et réfléchissez à la mise en place du télétravail. Si vous êtes un employé, partagez ces idées avec vos collègues et les dirigeants de l’entreprise. »
Pour découvrir l’intégralité des conseils de Kilian Jornet, c’est ici.
Photo d'en-tête : Matti Bernitz- Thèmes :
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