Le 2 octobre dernier Kilian Jornet remporte, pour la troisième fois, le très prestigieux Ultra-Pirineu, en 10h24. Pour son retour après trois années sans ultra-trail, le Catalan n’avait pas choisi n’importe quelle course, mais ce 100 km pimenté de 6600m de D+, organisé dans la région de son enfance, tout près de Montella, en Catalogne espagnole : le village où il a grandi et qui a vu naître sa légende. L’occasion de revenir, images d’archives à l’appui, sur ses premiers pas en montagne et son attachement à ses racines.
L’Ultra-Pirineu, il le connait par cœur, explique Kilian Jornet dans ce documentaire de 9 minutes que vient de mettre en ligne Salomon, son sponsor et organisateur de l’événement. Mais au-delà de cette compétition, sur laquelle il s’était déjà imposé en 2012 et en 2015, c’est un retour vers les sentiers qui l’ont vu grandir en tant qu’athlète mais aussi en tant qu’homme qu’il a effectué le 2 octobre. « C’est une des courses les plus prestigieuses au niveau mondial » explique en effet Kilian Jornet dans ce documentaire, mais pour moi, c’est la maison (…) Depuis tout petit, ce sont les sentiers que j’ai parcourus.
« Dès ses premières années au village de Montella, où il est arrivé à l’âge de 4 ans », raconte sa mère, Nuria Burgada, « il chronométrait son temps sur le chemin qui le conduisait de l’école à chez nous : 170 m de montée. Et chaque fois, il surveillait (déjà !, ndlr) son chrono. Parfois aussi il donnait son cartable à sa sœur, Naila, et courait les 25 km qui nous séparaient du village d’à côté ». Une enfance très active, donc, tous près des refuges où souvent il monte en famille, et où pendant deux ans il vivra, au Cortal d’Ingla. Il a alors une quinzaine d’années et le loisir de s’entraîner en montagne, «c’était les mêmes sentiers que ceux de l’Ultra Pirineu. Alors que je les connais, les yeux fermés ».
En 2011, celui qui explique que « depuis que je sais marcher, je suis sur les sentiers », fait tomber de 3 heures le record de la course et très vite, c’est la gloire. « Une pression pas toujours facile à contrôler » se souvient sa mère. Les compétitions s’enchaînent, jusqu’à 50 par an, et les victoires aussi. « J’avais besoin de revenir en montagne, à mes racines, et de monter mes projets », », avoue aujourd’hui, Kilian, 33 ans. « C’est une nécessité pour lui », souligne sa mère. « Car Kilian est lui-même une montagne ! ». L’expression est belle. Et si vraie.
Photo d'en-tête : Kilian Jornet- Thèmes :
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