C’est la question que pose l’association Maïouri Nature Guyane qui, depuis quelques mois maintenant, lance l’alerte. Paris œuvre en effet pour qu’une dérogation de l’Union européenne lui permette de financer la coupe rase de milliers d’hectares de forêt amazonienne intacte et riche en biodiversité pour la production de bioénergie afin de fournir du carburant aux nouvelles centrales biomasse. De quoi assurer l’autonomie énergétique de la région, disent ses promoteurs… ou plutôt alimenter le port spatial de Kourou pendant des décennies à coups de subventions européennes et au détriment de la biodiversité et de l’autonomie alimentaire du territoire, rétorquent ses opposants. Le point à la veille d’un débat qui devrait être tranché le 29 mars. Le 22 août 2019 le président Emmanuel Macron s’en prenait au président brésilien, Jair Bolsonaro, écrivant sur twitter : « « Notre maison brûle. Littéralement. L’Amazonie, le poumon de notre planète qui produit 20% de notre oxygène, est en feu. C’est une crise internationale. Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence ». Louable alerte que ne manquera pas de lui rappeler l’ex président brésilien, notoirement climato sceptique, si la France obtient gain de cause à Bruxelles le 29 mars prochain pour exploiter ses propres forêts amazoniennes en Guyane, afin de fournir du carburant à ses centrales biomasse ! De quoi s’agit-il exactement ? Sous la pression de la France, le 14 septembre 2022 le Parlement européen a adopté un amendement (le 33) au projet de révision de la directive sur les énergies renouvelables (RED II). Principal instrument de l’Union européenne dans la promotion des énergies renouvelables, cette RED II fait l’objet de négociations intenses entre les pays membres. Ajournées mi février, elles devraient aboutir le 29 mars prochain. Sa version révisée, dite RED III, qui devrait être adoptée en 2023, prévoit de retirer la plupart de la biomasse – issue de la combustion de matières organiques – de la liste des sources « propres »…
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