Alors que l’hiver s’installe et que certaines zones de montagne deviennent de moins en moins accessibles par la route, DPD France, filiale du groupe La Poste, vient d’annoncer la mise en place d’une ligne de livraison régulière par drone en Isère. Plus rapide, plus sécurisant, le système déjà présent dans plusieurs pays du monde peine encore à se démocratiser en France du fait, entre autres, d’une législation très stricte.
La liaison pour la livraison des colis entre la petite commune de Fontanil-Cornillon et le village de Mont-Saint-Martin (760 m d’altitude), dans le massif de la Chartreuse, en Isère, se fera désormais par les airs. Depuis une semaine, la France compte donc deux lignes de livraison par drone, depuis la première installée en 2016 dans le Var pour relier les communes de Saint-Maximin-La-Sainte-Baume et Pourrières séparées de 15 km.
Très réglementée, c’est une autorisation de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui a permis cette première dans une zone de montagne. En huit minutes à peine, le drone pourra rejoindre Mont-Saint-Martin par les airs, et revenir, alors qu’il en fallait trente à un livreur en voiture quand les conditions de circulation étaient normales. Un gain de temps, mais aussi une manière de rationaliser le transport puisque cette commune de montagne, assez enclavée, nécessitait un déplacement spécial pour ces livraisons. Outre l’aspect logistique, ce moyen de transport est plus sécurisé, notamment en hiver où les routes peuvent être difficilement praticables.
Comment ça marche ?
Contrairement à un livreur classique qui apporte généralement le colis directement chez vous – lorsqu’il trouve le chemin de la sonnette – le drone transporte les colis – 2 kg maximum et d’une dimension n’excédant pas 31 cm de longueur sur 15 cm de largeur et 10 cm de hauteur – directement dans une zone sécurisée et retourne ensuite à son point de départ.
Vincent Martinet, chef d’agence de DPD à Moirans explique ainsi au Parisien que : « Tout est automatisé grâce à un logiciel et un système GPS. Le drone part tout seul et se dirige jusqu’au terminal de livraison du colis – un grand compartiment en métal de deux mètres de hauteur – installé près de la mairie de Mont-Saint-Martin.” Dès que la livraison est effectuée, le client est averti par SMS et par email et peut venir chercher son colis au terminal en question. Un employé de la mairie sera aussi habilité pour transmettre directement le colis au client.
Equipé de panneaux solaires et fonctionnant uniquement sur batteries, le drone n’émet pas de CO2 pour ses déplacements, de quoi réduire l’empreinte carbone de La Poste.
Une méthode bientôt généralisée ?
Depuis 2016, seules deux lignes ont pu être ouvertes en France, montrant ainsi la difficulté d’une procédure devant être validée par la DGAC. Néanmoins, la Comission européenne souhaite, quant à elle, développer ce modèle de livraison en allégeant la réglementation. Deux règlements publiés le 11 juin dernier vont dans ce sens, ils prendront effet à partir du 1er juillet 2020.
Une porte-parole de DPD France assure toutefois que « nous n’avons pas vocation à distribuer de colis par drone en zones urbaines. Nous considérons que le drone est utile pour livrer des zones difficiles d’accès, en montagne ou en zones rurales où le trajet en voiture est long ».
Photo d'en-tête : © Groupe La Poste- Thèmes :
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