Alors que les températures actuelles laisseraient imaginer que le printemps est déjà là, les organisateurs de la Transjurassienne, course historique de ski de fond, ont annoncé aujourd’hui l’annulation de l’édition 2020 qui devait se tenir les 8 et 9 février prochain. Le manque de neige et les pluies récentes ont eu raison des derniers espoirs. Une décision lourde, mais inévitable, qui laisse songeur quant à l’avenir de cette classique.
Depuis quelques jours, les interrogations étaient de plus en plus nombreuses concernant le maintien de l’édition 2020 de la Transjurassienne. Cette course de ski de fond créée en 1979 est l’une des plus réputées de la planète et certainement l’événement le plus important en France dans cette discipline. Son épreuve reine de 68 km est la deuxième course de ski de fond la plus longue au monde, et la seule épreuve française du Worldloppet, circuit mondial des courses de ski de fond de longue distance.
Loin d’être une première
Si tout le monde y voit une nouvelle conséquence directe du réchauffement climatique, ce n’est pas la première fois que cette course est annulée. Déjà en 1979, 1990, 1993, 2001, 2007, et 2016, les organisateurs avaient dû prendre une décision similaire.
Cette année, le manque de neige est particulièrement criant. L’hiver a été très doux dans le Haut-Jura, et c’est surtout la pluie qui est tombée dans la région, notamment ces derniers jours, qui a fini de dégrader les pistes qui faisaient déjà triste mine. Dans ces conditions, le seul espoir était de réaliser le parcours de replis de 50 km plutôt que celui de 68 km prévu initialement, le Lamoura-Mouthe. Un moindre mal pensions-nous avant d’apprendre cette annulation définitive.
Pierre Albert Vandel, président de la Trans’Organisation, a expliqué que les skieurs seront remboursés à hauteur de 50%, comme le prévoit le règlement.
Quelle évolution pour la Transjurassienne ?
Visiblement marqués, les organisateurs de cette classique – depuis 1997 c’est l’association Trans’Organisation qui s’occupe de cet événement – pensent déjà au futur. Pourra-t-on encore skier à moyenne altitude dans cinq, dix, ou vingt ans ? Rien n’est moins sûr et la tendance ne pousse pas à l’optimisme. Dans ces conditions, réfléchir à des alternatives semble cohérent. Déjà en 2007, l’annulation faute de neige avait permis la création de la Trans’Ju Trail, qui s’est imposée depuis comme une course importante du calendrier français.
Les 3 800 participants attendus ne chausseront donc pas les skis ce week-end, mais peut-être ont-il une paire de baskets dans leurs placards…
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