Amas de neige accumulés pendant l’hiver et sculptés par le vent, ces formations extrêmement dangereuses menacent de se décrocher à tout moment, comme on peut le voir dans cette vidéo, tournée sur les arêtes de l’Étale, dans le massif des Aravis. Surplombant le vide de près de 300 mètres, la corniche s’effondre, à quelques centimètres de deux alpinistes débutants et de leur guide.
Aussi belles que dangereuses, les corniches se forment lorsque le vent fait dériver la neige sur le côté de lignes de crête ou de précipices. Ce qui peut créer des amas de neige à la taille extrêmement variable, de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres. Non soutenues par la roche, elles peuvent s’effondrer ou se détacher complètement.
Si elles sont facilement identifiables de loin, les alpinistes ont parfois du mal en revanche à les distinguer lorsqu’ils s’en approchent, au sommet d’une crête par exemple. C’est pourquoi ils utilisent généralement une sonde ou un bâton de randonnée pour sentir où la neige commence à s’épaissir – et ne pas s’approcher de la corniche. C’est ce qu’ont fait Naël Fontaine et Roman Geyer, deux alpinistes débutants, lorsqu’ils ont évolué sur les arêtes de l’Étale et qu’elle s’est effondrée, exposant un précipice de près de 300 mètres sur leur droite.
Que faire quand on approche d’une corniche ?
Si vous pouvez voir le bord ou la courbe d’une corniche, vous êtes en zone dangereuse. Car ces amas de neige sont réputés pour se rompre plus loin qu’on ne le pense. Ne vous dites jamais qu’ils seront capables de supporter votre poids. Le mieux est de s’éloigner le plus possible de l’endroit où ils surplombent le bord. Et de vous déplacer dans une zone qui vous semble plus sûre.
Ensuite, marchez du côté exposé au vent des lignes de crête, où la neige est généralement moins épaisse et moins susceptible de poser problème. En cas de doute, ne vous approchez pas du bord. À noter que des fissures béantes dans la neige indiquent généralement des corniches en surplomb. Si vous en voyez une, passez de l’autre côté de la fissure, loin du bord.
On ne répètera jamais assez : les alpinistes doivent éviter de se déplacer au-dessus ou au-dessous des corniches. Leur chute pouvant provoquer des accidents mortels, déclencher des avalanches. Voire pire. Soyez particulièrement prudent au printemps, lorsque les températures augmentent tout au long de la journée et qu’elles risquent davantage de s’effondrer.
Une corniche se trouve au-dessus de votre tête ? Si vous devez traverser la zone située en-dessous, et qu’il n’y a pas de moyen de la contourner, faites-le rapidement, une personne à la fois.
En montagne, on le sait, mieux vaut prévenir que guérir. Surveillez donc les prévisions météorologiques et les risques d’avalanche deux ou trois jours avant le départ – et le matin même – pour connaître l’évolution du manteau neigeux, les températures et les fluctuations du vent.
Photo d'en-tête : Mael Balland