A l’heure où le continent, entièrement fermé depuis près de trois mois, traverse sa longue nuit, les scientifiques comptent les jours avant la réouverture des frontières prévue pour août. Comment faire pour continuer de préserver la région de l’épidémie ? Le 6 mai, un vol en provenance de l’Australie a atterri à l’aérodrome de Phoenix, une simple piste d’atterrissage gelée située près de la station McMurdo en Antarctique. Composée de dortoirs vieillissants, de bâtiments administratifs et des entrepôts de Ross Island, elle sert de centre logistique pour le programme antarctique des États-Unis (USAP). À l’horizon, des îles emprisonnées dans la glace. Dans la pénombre, des ouvriers vêtus de leur épais équipement d’hiver, s’affairaient à charger et à décharger des cargaisons et à ravitailler l’avion, le visage bien protégé par des masques N95. Les équipes au sol et les équipages communiquaient dans le crépitement des radios. Une fois tout réglé, l’avion est parti pour son vol de retour de sept heures vers l’Australie. Le grondement des moteurs à réaction a progressivement été remplacé par le bruit sourd et sinistre des vents catabatiques balayant la glace. Pour la population de la zone, c’était le dernier vol et le dernier contact humain avec le monde extérieur jusqu’au mois d’août. 41 bases de recherches isolées du monde A la mi-juillet, l’Antarctique est le seul continent où l’on ne trouve aucun cas de coronavirus. L’extrême isolement géographique du continent blanc, ses contacts strictement réglementés avec le monde extérieur et son accès aux équipements modernes comme l’internet en font l’endroit idéal pour faire face à une pandémie mondiale. Mais les 41 différentes bases de recherche installées sur le continent sont également extrêmement vulnérables aux conséquences du COVID-19 ailleurs dans le monde. A commencer par l’interruption des expéditions et des transports vitaux qui relient le continent au reste de la planète. Les premiers bruits de COVID-19 n’ont pas suscité beaucoup d’inquiétude au sein de la communauté antarctique. « Lorsque…
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