Les actions de protestation en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique se multiplient, et même les athlètes s’y mettent. Parmi les plus récentes, l’intervention musclée du skieur suédois Emil Johansson mettant en cause la compagnie pétrolière Equinor, principal sponsor de la première compétition internationale de la saison organisée le week-end dernier en Norvège – que l’athlète accuse, aux côtés de Greenpeace, de menacer l’avenir du ski.
Après avoir mis fin à sa carrière de skieur de fond de haut-niveau il y a deux ans, le Suédois Emil Johansson, 34 ans, a signé un retour très remarqué ce week-end, lors de la première compétition de l’année, à Beitostölen, en Norvège.
« No more oil in ski [Plus de pétrole dans l’industrie du ski] », a-t-on pu lire sur la combinaison de course de l’athlète juste avant qu’il ne s’élance sur le sprint. Un acte politique mené en collaboration avec Greenpeace Nordic soulignant qu’Equinor, numéro un de l’industrie pétrolière norvégienne et principal sponsor de l’événement (ainsi que de la fédération norvégienne de ski), aurait émis « plus de 250 millions de tonnes de CO2 l’année dernière, soit cinq fois les émissions totales de la Norvège, ce qui en fait le plus grand émetteur du pays ».
Et le skieur ne s’est pas arrêté là. Une fois la ligne d’arrivée franchie, il a brandi une banderole, mentionnant « Le futur est en train de fondre », un clin d’œil au slogan de la compagnie pétrolière « Héros de demain ».
« Qu’une compagnie pétrolière détruisant le monde soit visible partout, c’est tout aussi politique à mes yeux »
« Les émissions massives d’Equinor menacent l’avenir du ski. N’est-ce pas ironique qu’une entreprise sponsorise un sport qui en train de devenir impossible à pratiquer au vu de l’accélération des effets du changement climatique ? » souligne par ailleurs Greenpeace. De son côté, l’athlète a enfoncé le clou en expliquant que « il se pourrait bien que je sois sanctionné pour mon acte [avoir énoncé un discours politique lors d’une compétition sportive, ndlr] à mon égard mais dans ce cas, il faudrait aussi condamner Equinor qui fait du greenwashing sur ce putain de stade. Qu’une compagnie pétrolière détruisant le monde soit visible partout, c’est tout aussi un acte politique à mes yeux. Or, je sais bien que d’un point de vue légal, je serai le seul perdant ! » a confié l’athlète à la télévision suédoise avant d’apprendre qu’il avait, selon la direction de la compétition, enfreint, à trois reprises, le règlement. À savoir, affichage d’un logo publicitaire trop grand sur sa combinaison de compétition, énonciation d’un message politique et changement de dossard.
L’athlète devra finalement payer une amende de 999 francs suisses à la Fédération internationale de ski, a ensuite précisé l’organisateur de l’événement, Torbjörn Broks Pettersen. Sanction contre laquelle le skieur ne pourra pas faire appel – la somme requise n’excédant pas les 1000 francs suisses (environ 1000 euros.
Photo d'en-tête : Marthe Haarstad/Greenpeace