Alors que le CES, le plus prestigieux salon dédié aux nouvelles technologies, se tient à Las Vegas, un jeune Français fait parler de lui. Son innovation ? Une « patate connectée » venue troller les géants de la tech. De quoi railler ceux qui prétendent changer le monde en « proposant des solutions disruptives” et mettre en lumière les dérives de notre monde ultraconnecté, tendance à laquelle l’outdoor n’échappe pas.
Quelle meilleure manière de se moquer du monde si tendance des nouvelles technologies que de proposer une innovation absurde lors de son plus grand rassemblement ? Aux côtés de la dernière montre connectée de Suunto, d’un PC portable pliant ou d’une télévision qui pivote sur elle même comme un smartphone, le Français Nicolas Baldeck a réussi à obtenir un stand pour son légume connecté.
Inutile ? “Potato” l’est assurément. Au même titre que bon nombre d’innovations dont l’être humain pourrait probablement se passer. Mais de quoi s’agit-il au juste ?D’un petit transmetteur électronique qui permet de décoder le langage de la pomme de terre et envoie le signal directement sur votre smartphone via Bluetooth.
Malgré l’absurdité de l’invention, l’entrepreneur français fan de parapente a réussi à intégrer le cercle fermé du CES, réputé pourtant très “select”, grâce à une méthode imparable : dossier de presse, vidéo, photos, et surtout, le plus important, des grandes considérations sur l’importance qu’aura l’invention sur la destinée de la planète.
Le monde de l’outdoor toujours plus connecté
Au-delà de la blague, “Potato” met surtout en lumière les excès du monde ultraconnecté dans lequel nous vivons. Et le celui de l’outdoor, bien que cela semble souvent paradoxal, n’échappe pas au phénomène. Amoureux de nature et de grands espaces ? Pour certains, c’est seulement s’il est possible de poster sa photo sur Instagram dans la foulée, sinon à quoi bon ?
L’omniprésence des réseaux sociaux – la dernière expédition de Mike Horn au pôle Nord en est la dernière preuve – dans le monde de l’aventure a le mérite d’inspirer le grand public qui rêve depuis son canapé. Mais ces aventuriers ne profiteraient-ils pas plus de ce qu’ils vivent sans le partager quotidiennement avec le monde entier ? Et pourtant, sans Facebook ni Instagram, beaucoup d’entre eux n’auraient pas de partenaires pour les soutenir et ne partiraient donc pas à l’aventure. Certains s’efforcent aussi de les utiliser avec parcimonie et de s’accorder de temps à autre des excursions sans réseau, une façon de respirer.
En attendant, Nicolas Baldeck aura tout de même déboursé 4 000 € pour ce “trolling”, dont 1 000 € juste pour le stand. Si vous souhaitez soutenir l’initiative, et que vous aimeriez recevoir votre “smart potato” à la maison, il a lancé une campagne de crowdfunding à retrouver ici. Si elle atteint la somme de 60 000$, la patate connectée donnera même la météo. Une fonction pour le coup utile pour un fan d’outdoor. Alors, qu’est-ce que vous attendez ?
Photo d'en-tête : Lars Blankers / Unsplash- Thèmes :
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