« Les lacs ont perdu en moyenne 5,5% d’oxygène en surface et 18,6% dans les eaux profondes pendant les 30 dernières années », alerte le Global Lake ecological observatory network (Gleon). Une conséquence du réchauffement climatique, qui menace directement les organismes vivants dans les profondeurs des lacs d’Amérique du Nord, d’Europe et particulièrement ceux des Alpes du Nord, comme le lac d’Annecy et du Bourget.
Le réchauffement climatique menaçait déjà la fonte des glaciers – maintenant, les scientifiques s’inquiètent de l’appauvrissement de l’oxygène des lacs d’Amérique du Nord, d’Europe et notamment des Alpes du nord. Publié dans la revue scientifique Nature, le Global Lake ecological observatory network (Gleon) révèle que ces trente dernières années, les lacs ont perdu 5,5% d’oxygène en surface en moyenne, et jusqu’à 18,6% dans les profondeurs.
Le réseaux international du Gleon, constitué de 850 membres – chercheurs et bénévoles – répartis dans 62 pays et de 60 observatoires de lacs, ont analysé 45 000 échantillons d’eau, prélevés dans 400 lacs du monde entier – dont ceux d’Annecy et du Bourget, en France. Et les résultats sont plus qu’alarmants : tous risquent d’être asphyxiés, à cause du réchauffement climatique.
Moins de poissons, plus de bactéries et de méthane
Plus les températures augmentent, et moins l’oxygène est soluble dans l’eau. Par conséquent, les échanges sont plus compliqués avec les couches profondes. Les premiers concernés par cette appauvrissement de l’oxygène sont les organismes vivants dans les lacs, comme les poissons : « une baisse trop importante peut mener au déclin de certaines espèces », précise l’étude du Gleon. « À l’inverse, cela favorise de développement de micro-organismes, comme des bactéries, qui produisent du méthane », ajoutent les scientifiques.
Le Gleon rapporte également que dans le lac du Bourget, en Savoie, « la vie n’est plus possible pour les poissons ou les vers à 20 mètres de profondeur entre septembre et novembre, en raison de l’absence totale d’oxygène ».
Photo d'en-tête : Dino Sabic