Quatre mille euros, c’est tout ce qu’avait Yann Quenet sur son compte en banque. Suffisant pour se construire un voilier aux dimensions aussi réduites que son budget : 4 mètres de long, 1,60 de large. Suffisant aussi pour boucler un tour du monde de 30 000 miles, en solo, dont il vient de publier un passionnant récit aux éditions du Cherche midi. « Maintenant, je ne fais plus que des trucs rigolos ! », se dit Yann Quenet à la veille de ses cinquante ans. Une fois son fils élevé, il quitte un emploi de bureau où il s’ennuyait ferme depuis 17 ans, et entreprend de prendre le large au départ de Lisbonne en mai 2019 sur un tout petit bateau fait maison, sa passion depuis l’adolescence. Ce sera loin et pour longtemps : un tour du monde qui durera trois ans ; dont 360 jours en pleine mer, au large, et 77 jours non-stop sans voir âme qui vive lors de sa traversée entre la Nouvelle-Calédonie et La Réunion. Au total : 30 000 miles parcourus à sa façon, en musardant. Car ce marin-là, c’est l’anti Mike Horn. Un contemplatif. « Je me balade », raconte le Breton auquel on doit un récit très singulier de son périple, sorti début novembre en librairie : « Le tour du monde avec mon Baluchon ». Pas très convainquant comme titre, pas plus que la couverture, illustrée par le dessin d’un petit voilier rouge et blanc ( le « Baluchon ») arborant une poule (!) sur sa voile. Mais tellement à l’image de son auteur, le timide Yann Quenet, se dira-t-on à la lecture du livre. Reste que, sans doute pas trop sûrs de leur coup, les éditions du Cherche midi ont pris la précaution d’ajouter « préface d’Olivier de Kersauson ». Mention nettement plus vendeuse et surtout très justifiée. Car c’est à cette légende vivante de la navigation que l’on doit…
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