« Les femmes n’auront jamais le niveau pour la Barkley »… jusqu’à que Jasmin Paris prouve le contraire

S’il y a un nom qu’on retiendra en cette fin d’année 2024, c’est bien celui de Jasmin Paris. La première traileuse à donner tort à Lazarus Lake. « La course est trop dure pour les femmes » lâchait en 2015 le fondateur de la redoutable Barkley Marathons, un sourire narquois aux lèvres, dans une vidéo publiée sur YouTube. « Elles ne sont pas assez fortes pour cette course, et je resterai de cet avis tant qu’on ne me prouvera pas le contraire ». Depuis sa création en 1986, seuls 20 « finishers » ont bouclé consécutivement les cinq tours de 20 miles dans le temps imparti. Tous des hommes… jusqu’à cette année où Jasmin Paris, vétérinaire le jour, ultra-traileuse la nuit, vienne contredire Laz. Le 22 mars 2024, la foule se masse le long d’une route bordée d’arbres dans un camping du parc national de Frozen Head. Les regards et les appareils photo se braquent vers une femme qui court aussi vite qu’elle le peut. Jasmin Paris, 40 ans, est couverte de terre et d’égratignures. Elle a du mal à garder les yeux ouverts. Et, lorsqu’elle touche le vieux portillon jaune, la Britannique s’effondre au sol. Elle est la première femme à terminer la Barkley Marathons. Le chronomètre indique 59 heures, 58 minutes et 21 secondes. Paris avait déjà tenté la Barkley à deux reprises ; en 2023, elle était devenue la deuxième femme à atteindre le quatrième tour. Et cette année, elle a parcouru les 100 miles non balisés, principalement en dehors des sentiers, dont environ 20 000 mètres de dénivelé positif, avec seulement 99 secondes d’avance sur la limite des 60 heures. À bout de souffle, l’ultra-traileuse vient de marquer l’histoire.  Si sa performance l’a révélé auprès du grand public – elle a fait la une de nombreux médias et a reçu les honneurs de la famille royale – elle n’est pas une inconnue dans le milieu de…