« Un trouble du comportement alimentaire nous pourrit la vie ». C’est avec ces mots que la grimpeuse Coralie Havas – organisatrice de l’événement « Grimpeuses » – entend ouvrir le débat sur les troubles alimentaires qui touchent l’escalade en France. Inspirée par le documentaire américain « Light », Coralie délivre ici un récit très personnel et percutant mettant en lumière ce « cercle vicieux » qui ne touche pas uniquement les sportifs de haut niveau. Avec elle, d’autres grimpeurs pro, et non des moindres, osent eux aussi aborder cette question trop longtemps écartée en France. Parmi eux, Caroline Ciavaldini, Mélissa Le Nevé, Alizée Dufraisse, Romain Desgranges, et d’autres souhaitant rester anonymes, mais dont le témoignage devrait faire évoluer le regard sur le corps des athlètes et permettre à tous de renouer avec la notion de plaisir dans l’escalade.
Article publié le 4 mai, mis à jour le 5 mai : cette version inclut un questionnaire à remplir si vous souhaitez, vous aussi, témoigner sur ce sujet. Anonymement, ou pas, bien sûr.
« Réussir à tout prix »
Monter sur un podium ou bien clipper le relai de son projet est une immense source de joie suivie par quelques instants où l’on est plébiscité.e par les autres voire même par les médias pour les meilleur.e.s d’entre nous… Bien souvent cela nous a demandé des sacrifices – aller s’entraîner alors que l’on aurait pu rester avec un bon livre au coin du feu mais aussi dire non à cette part de gâteau qui nous faisait pourtant de l’œil.
À la question : « Est-ce que ça vaut le coup ? ». Je réponds sans hésiter « Oui ». Ça vaut le coup parce que l’on passe de longues heures à se faire plaisir, à se dépasser, à croire en ses rêves. Parce que vouloir réussir ce qui nous tient à cœur, c’est une école de la vie qui nous apprend de belles choses. Entre autres, la persévérance et la discipline. Des valeurs essentielles qui ne doivent cependant pas être poussées à l’extrême.
S’entraîner pour un projet, c’est dire beaucoup de fois « Non merci ». Je le sais, je l’ai fait. Mais comment savoir à quel moment on commence à dire « Non merci à la vie », formule qui semble grandiloquente mais qui est pourtant tellement juste ?
Une spirale infernale
Je n’exagère rien. La réalité, c’est bien celle-ci. À force de dire « Non merci », on s’interdit tout – les dîners, les sorties, les amis, les amours. On en finit par refuser ce qui ne rentre pas dans notre plan d’entraînement. Inconsciemment, on évince les choses incontrôlables sans remarquer qu’au passage, on s’efface.
Le plaisir ? Disparu. L’humour et la joie ? Des souvenirs heureux qui nous hantent dans les moments de doutes. Plus le temps passe, plus on s’enfonce dans une spirale infernale. Par peur, par épuisement, on s’isole. Malgré tout, on ne se sent pas concerné.e. Après tout, il y a pire ailleurs.
Où est la limite entre vivre pleinement pour son sport et s’oublier ? Entre être motivé.e, dévoué.e… et se mettre en danger ? À quel moment allons-nous trop loin en enlevant ces petits plaisirs qui ne vont apparemment pas de pair avec la réussite sportive ?
Alors oui, pour le haut niveau en escalade (comme dans tous les sports), il faut être à un poids de forme parfait. Mais l’importance de l’alimentation et de son côté social en fait vite des dérives, des non-dits, des tabous. Ça doit être une part indispensable de l’éducation des grimpeurs et donc des moniteurs, des entraîneurs et de tout leur entourage.
Romain Desgranges, (médaille d’or de difficulté à la Coupe du monde d’escalade 2017, ndlr)
Qu’est-ce qui nous amène à considérer tellement la performance ? Pour y arriver, nous sommes capables de nous mettre en danger, de nous faire du mal inconsciemment. Il est difficile de trouver le point de bascule entre, d’un côté, faire du sport et bien manger pour se sentir en bonne santé, et de l’autre, devenir esclave de sa pratique sportive, poussée à l’extrême. Sans compter notre entourage, qui subit sans-cesse nos fluctuations d’humeur ; les relations que nous détruisons ; ou encore le jugement trop critique que l’on porte sur les autres et leurs habitudes alimentaires, en croyant que nous seul.e.s détenons la vérité.
Compter les calories ? Ce n’est pas la solution pour être heureuse
Émilie (21 ans, grimpeuse de niveau régional. A son actif, quelques coupes de France de bloc et de difficulté en catégorie jeune. C’est un peu la transition vers la catégorie sénior qui l’a fait basculer dans les troubles du comportement alimentaire)
Et si on ouvrait le débat ?
On le sait bien, être un peu plus léger rend les mouvements un peu moins difficiles. Tout le monde connaît le fameux rapport poids/puissance. En tentant de l’optimiser, il est si facile de rentrer dans une spirale destructrice. L’impression de s’envoler sur les prises, on adore ça… Mais à quel prix ?
Aujourd’hui, j’ouvre le débat. Et si pour commencer, on employait, sans se voiler la face, le terme de « Troubles du Comportement Alimentaire » (TCA).
Mon trouble du comportement alimentaire a commencé à la suite d’un commentaire blessant sur mon apparence physique. Ça a ouvert la porte aux obsessions – aux calories comptées, aux pesées hebdomadaires bien souvent teintées d’angoisse. Pendant longtemps, j’ai pensé que mon histoire était unique. J’en ai eu honte. Je me suis tue pendant des années.
Un jour, j’ai pu me confier à quelqu’un. À une grimpeuse, comme moi. Dès lors, j’ai compris que beaucoup d’autres personnes avaient éprouvé cette souffrance.
Alors que je voulais simplement rayer cette partie-là de mon existence, l’oublier à jamais, je suis tombée sur le documentaire de Caroline Treadway, Light. À travers les témoignages d’Angie Payne, d’Emily Harrington, d’Andrea Szekely et de Kai Lightner, le film Light met en lumière les troubles du comportement alimentaire chez les grimpeurs professionnels, même si le monde du haut-niveau n’est pas le seul à être touché par cela. Il m’a ouvert les yeux sur l’ampleur du problème. Il faut identifier la raison pour laquelle le sport, et la recherche de la performance, peuvent nous conduire à adopter des comportements néfastes pour soi-même. Il faut aussi comprendre comment nous pouvons lutter contre cela, et empêcher les grimpeurs de s’infliger autant de mal – des cicatrices mentales qui restent gravées à jamais.
Le sportif idéal, la sportive idéale
J’ai remarqué que beaucoup de personnes véhiculaient – à leur insu ou non – des croyances, des règles extrémistes sur ce qu’il faut manger et sur ce qu’il ne faut pas manger. Associées à la médiatisation constante du corps sportif et de la performance, cela fixe une norme, un moule qui nous incite à tendre vers l’image du sportif idéal, de la sportive idéale. « C’est ça qu’il faut faire pour performer » mais surtout « c’est à cela qu’il faut ressembler ».
En équipe de France, je me souviens que pendant un repas avec toute l’équipe avant une compétition, j’ai commandé un dessert (ce que je faisais souvent) et un des athlètes a dit tout haut « c’est pas en prenant un dessert que tu vas réussir en compétition » (j’avais déjà bien 10 ans de compétitions internationales à mon actif, dont de nombreuses victoires) …
Charlotte Durif (multiple championne du monde de difficulté)
Nous devrions penser aux plus jeunes, pour qui les compétiteurs sont des modèles. Je dirais même des repères essentiels pour leur construction identitaire. Adolescente, j’aurais aimé savoir que les sportifs et les sportives que j’admirais n’étaient pas tous en bonne santé.
Quand j’ai pris du poids après avoir arrêté les crises de boulimies, personne ne comprenait et j’avais l’impression que avoir prit du poids signifiait pour beaucoup de personnes que ma carrière était finie alors que j’étais juste en train de guérir. Je ne pense pas qu’il y ait assez de sensibilité, et qu’il pourrait y avoir plus d’aide et de prévention en escalade concernant les troubles alimentaires. La santé mentale et physique des athlètes devrait être une priorité.
Alizée Dufraisse (médaille d’or au championnat du monde cadette en 2003)
Les Troubles du Comportement Alimentaire
Même si Caroline Treadway se focalise uniquement sur l’anorexie mentale dans son documentaire, ce n’est pas le seul TCA qui existe… D’ailleurs, qu’est-ce qu’un trouble du comportement alimentaire ? Il ne s’agit pas que de se faire vomir, ou se priver de nourriture, c’est bien plus complexe que ça. Comment sait-on si l’on est touché.e ?
Écouter les chiffres plutôt que son corps est le plus grand danger. Tu as faim, tu dois manger ! Il réclame des ressources.
Vincent (21 ans. Grimpeur de niveau régional et national, il fait principalement du bloc)
On dit aux autres qu’on « fait un peu attention ». Une expression qui cache souvent des règles restrictives, que l’on suit à la lettre régulièrement. Par exemple, prendre un grand verre d’eau avant de manger, ne pas manger de glucides le soir, pas de fromage, pas d’huile d’olive, etc. Compter absolument tout : les grammes, les calories. Se forcer à manger un plat différent de nos proches, lorsqu’on se retrouve. Finalement, « faire un peu attention » peut aussi cacher un sentiment de frustration et du dégoût de soi.
J’ai souvent eu honte de mon corps face aux autres filles en compétitions qui sont très maigres. Je me suis parfois sentie jugée de ne pas être aussi mince qu’elles et j’ai de nombreuses fois réfléchi à pratiquer un régime très restrictif pour avoir une grande perte de poids.
Celia (22 ans. Grimpeuse de niveau régional et national, en difficulté. Cela fait trois/quatre ans qu’elle a arrêté l’escalade.
À vrai dire, quand on souffre de TCA, on est obsédé par le prochain repas. Et en parallèle, la liste des aliments que l’on considère comme « interdits » ne fait que s’allonger. Sur la balance, les nombres qui descendent sont de réelles récompenses, les seules qui comptent finalement.
Pour être plus clair, un trouble du comportement alimentaire, c’est une « maladie » qui touche aussi bien les femmes que les hommes. Et la plupart du temps, il faut bien souligner que cela ne se voit pas. Ce n’est pas parce quelqu’on est mince, voire maigre, qu’on est malade. Et inversement, ce n’est pas qu’on est en surpoids, qu’on ne souffre pas de TCA.
Un TCA, c’est une perturbation du comportement alimentaire qui apparaît la plupart du temps en réaction à une image véhiculée par la société. Une image stéréotypée de l’athlète, du champion ou de la championne qui performe. Mais il est important de souligner que cela ne touche pas uniquement le monde du sport.
Oui les troubles alimentaires existent et surtout ils sont multiformes et les réponses sont individuelles.
Mélissa Le Nevé (championne de France d’escalade de bloc en 2010 et 2011)
Parlons d’abord de la peur viscérale de grossir, qui se traduit par un régime sévère et extrêmement restrictif. Tout ce que l’on veut, c’est que les chiffres sur la balance diminuent. Alors parfois, on va se faire vomir, parfois on va faire beaucoup trop de sport. C’est le trouble du comportement alimentaire le plus connu, l’anorexie mentale.
Et puis il y a celle dont on parle un peu moins déjà parce qu’en général, on la trouve « dégoûtante » : la boulimie. C’est un cycle infernal. Tout commence quand on craque et qu’on mange ces aliments « interdits », parce que la frustration est trop grande, et qu’on a besoin de réconfort. Alors on vide nos placards et on mange tout, jusqu’à s’en écœurer. Il suffit de quelques minutes pour regretter pleinement, pour culpabiliser, pour se détester un peu plus. On a des sueurs, on transpire, on a extrêmement soif mais on ne boit que par petites gorgées parce notre ventre est plein. On a mal, on a honte.
D’autres vont attendre quelques heures pour aller faire du sport, à l’extrême. Mais dans les deux cas, cela ne sera pas suffisant. Les crises s’enchaînent. On a l’impression qu’on ne pourra jamais s’en débarrasser. On prend du poids. Et jour après jour, on sent le regard des autres sur ce corps que l’on détruit. Ce nouveau corps que l’on déteste. En plus de tout cela, il y a la peur constante de grossir, les regrets, la perte du sentiment de satiété, l’envie de vomir permanente et de notre grandissant sentiment d’impuissance.
D’autres TCA existent comme, entre autres, l’orthorexie (l’obsession de manger uniquement les aliments supposés sains), l’hyperphagie (qui se caractérise par l’ingestion de quantités de nourriture entraînant le surpoids, l’obésité) et le mérycisme (qui consiste en la régurgitation et la remastication des aliments).
Le spectre est extrêmement large. Mais à partir du moment où l’on n’écoute plus son sentiment de satiété, on risque de glisser vers des comportements dangereux pour la santé.
Caroline Ciavaldini (médaille d’or au championnat du monde juniors en 2004)
Les conséquences des TCA sont nombreuses. On est fatigués, épuisés, ce qui fait augmenter le risque de blessure. Parfois, cela peut conduire à une stérilité irréversible. Mentalement, les répercussions sont également nombreuses : la dépression, l’isolement et l’apparition de certaines phobies. Chez les femmes, il y a également des risques d’anémie voire même d’aménorrhée.
Reprendre le contrôle
Ce que ces mots ne traduisent pas, c’est l’impact au quotidien d’un trouble du comportement alimentaire. Il y a cette voix intérieure qui hurle dans notre tête tout ce qu’on voudrait exprimer, mais qui ne sort pas, et nous consomme. On s’enferme sur soi. On devient imperméable au monde. On refuse tout et on se cloître dans un ascétisme qui nous fait nous sentir invincible pendant quelques jours. Mais cet extrême contrôle, personne n’est capable de tenir alors « on craque », de plus en plus souvent. Dans tout cela, ce qui est blessant, c’est de se rendre compte que non, on n’est pas une « machine ».
Plus les mois défilent, plus c’est incontrôlable. Pour oublier ce malheur intérieur, on s’occupe, on multiplie les activités. On ne sort plus car dehors, on absorbe chaque regard, chaque geste. Et ça nous détruit davantage. En se coupant du monde, on croit se protéger. On se dit qu’ainsi, on va pouvoir tout contrôler.
Un trouble du comportement alimentaire nous pourrit la vie, on ne peut pas le dire plus clairement. Ça nous colle à la peau. Pendant des mois. Des années. Et même quand on pense être guéri.e, cela va continuer de nous hanter car guérir, ce n’est pas uniquement l’arrêt des crises, ni même un poids qui arrête de fluctuer sans cesse.
Très souvent, on se lève, on se dit qu’on va reprendre les choses en main, que l’on va tout faire « à la perfection », tout contrôler et on se fixe à nouveau des règles. Mais ces nouvelles résolutions ne durent jamais souvent car elles sont trop exigeantes,. Au lieu d’être une source de bien-être, elles ne sont que des punitions que nous nous infligeons. Et une fois que nous avons échoué, on s’enfonce dans la culpabilité. Combien de fois le réveil a-t-il sonné à cinq heures du matin pour aller courir dans les rues – parce qu’on pense que c’est la seule solution pour aller mieux ?
On sent le regard des autres, leurs jugements mais aussi leurs questionnements. Tout le temps. On n’a pas envie d’en parler. Parce qu’on a honte. Honte de son corps. Honte de ne pas être capable de se contrôler. Honte de ne plus convenir à la norme. Honte de ne plus correspondre à son « moi » du passé. Honte d’afficher sa vulnérabilité.
Certes ce n’est pas un sujet facile à aborder mais parfois, savoir que quelque part, une main est tendue, ça peut aider…
Guérir
Guérir, ce n’est pas uniquement dire « oui » à nouveau aux repas que l’on propose, arrêter de compter ses calories, sourire à nouveau. Guérir, c’est lorsque notre vie arrête enfin de tourner qu’autour de ces quelques questions : « Quand est-ce que je vais manger ? » ; « Que vais-je manger ? » et surtout, la plus angoissante : « Est-ce que j’ai le droit de manger ça ? ».
Est-ce qu’il est possible de guérir totalement d’un trouble du comportement alimentaire ? Je ne sais pas.
Lors des repas, il y a toujours la petite voix de notre conscience qui nous dit de ne pas trop manger et qui est satisfaite quand notre assiette est moins remplie que celle des autres. C’est la même voix qui nous dit : « Tu vois, tu es trop gros.se » quand on n’arrive pas faire un bloc, une voie, ou encore quand on passe devant les vitrines dans la rue. C’est la même petite voix qui, quelques jours, après va te dire : « Vas-y, ressers-toi. Mange à l’infini, ne te contrôle pas ».
Guérir, c’est se reprogrammer. Pendant des années, on s’est ancré des mécanismes dans l’esprit, des réflexes alimentaires qui nous sont néfastes. Il faut réussir à les identifier, à s’en débarrasser.
C’est une cicatrice qui prend du temps à se refermer, à s’effacer. Même des années après, on se regarde dans le miroir en se disant si l’on n’est pas trop gros.se. C’est toujours la même question qui revient. À chaque échec, à chaque regard un peu insistant. Tous les jours. Parfois, on n’y prête pas attention, on arrive à passer à autre chose. Mais des fois, ça nous poursuit toute la journée.
Ensemble, trouvons des solutions
J’aurais aimé qu’on m’aide à accepter mon corps à cette période-là au lieu de le dénigrer sans cesse, ce qui ne peut pas être favorable à la progression. D’autant plus que je suis vraiment convaincue que l’on peut atteindre ses objectifs avec un corps sain et équilibré.
Florence Pinet (double championne de France de bloc et difficulté en 2009)
La vie ne se résume pas à des chiffres. Notre individualité ne se limite pas à la somme des calories que nous ingérons et encore moins de ce que nous voyons sur la balance.
Et se sentir vraiment fort, c’est encore mieux que la sensation d’être léger.
Angie Payne dans Light
Et si ensemble, on redonnait une vraie valeur à la performance ? Peut-être faudrait-il commencer par arrêter d’en faire le centre du monde. Arrêter de baser son estime de soi sur une cotation ou bien sur un classement. Et si s’épanouir dans son sport ne passait pas forcément par la prouesse ? Prendre du plaisir doit faire partie de nos objectifs. Et puis, après tout, on a aussi le droit de ne pas s’imposer d’objectifs. On peut être performant sans s’affamer. Alors, arrêtons de mentir quand on dit « non merci ».
Je pense que personne ne devrait avoir à changer son corps pour réaliser ses projets. Oui enchaîner les voies et monter dans le classement c’est un pur bonheur et une fierté immense mais rien ne vaut la liberté de se sentir bien dans son corps. La différence c’est ce qui fait que nous sommes tous uniques.
Celia
Il est important de bien insister sur le fait que les TCA ne touchent pas tous les grimpeurs, qu’ils ne sont pas uniquement présents dans l’escalade. Restons bien conscients que cela existe et ce n’est pas « rien ».
Je pense que c’est important surtout de parler du regard de l’autre et de transmettre aux jeunes l’indulgence, la bienveillance et le respect. J’ai l’impression que le dénominateur commun à toutes nos histoires, c’est le sentiment d’être jugé et d’être différent… mais la différence c’est la base de l’individualité.
Mélissa Le Nevé
Un jour, quelqu’un m’a dit : « La solution est en toi ». C’est vrai, mais j’ajouterais que « la solution est en nous ». Il est temps d’en parler. Et si au lieu de garder cela comme une conversation avec quelques ami.e.s proches où l’on s’indigne de la situation, on essayait de trouver, ensemble, des solutions ?
Tu n’es pas seul.e. Vous n’êtes pas seul.e.s.
Comme vous avez pu le voir, certain.e.s grimpeur.se.s (professionnels ou non) se sont dévoilés. Ce n’est que le début ! Nous invitons les langues à se délier (en répondant à ce questionnaire) pour qu’ensemble, nous puissions en discuter et essayer de trouver des solutions afin d’éviter aux autres de tomber dans ce piège que sont les troubles du comportement alimentaire.
Je me lance parce que je viens de comprendre qu’en me taisant, je suis complice.
Caroline Ciavaldini
Article publié le 4 mai, mis à jour le 5 mai : cette version inclut un questionnaire à remplir si vous souhaitez, vous aussi, témoigner sur ce sujet. Anonymement, ou pas, bien sûr.
Voir « Light », le documentaire qui donne la parole aux grimpeurs américains, dont la star US, Emilie Harrington
Photo d'en-tête : Raphael Fourau