Les images impressionnantes des inondations en stations de ski – quand la réalité rattrape la fiction

Du jamais vu. C’est une véritable « mousson » qui s’est abattue ce week-end pendant une trentaine d’heures sur la Savoie et la Haute-Savoie, provoquant des dégâts importants sur certains sites, sans parler de la fonte d’un manteau neigeux déjà fragile. Si tous les massifs français n’ont pas été impactés par ce phénomène exceptionnel, partout dans l’Hexagone, le début de saison s’annonce difficile. Qui pourrait encore nier aujourd’hui que nous sommes entrés dans une accélération du réchauffement climatique ?

Vendredi 23 décembre, Météo-France avait placé la Savoie et la Haute-Savoie en vigilance orange « pluie-inondation ». Un « fort risque de déclenchement d’avalanches au passage de skieurs dans les Alpes du Nord » était à craindre. Prévisions confirmées, notamment dans la vallée de Chamonix où des avalanches assez importantes ont été observées. Mais le choc ce week-end est plutôt venu du côté des fortes précipitations. 

En deux jours, c’est pas moins de 139 millimètres d’eau cumulés qui se sont ainsi abattus sur Vallorcine, soit 139 litres d’eau par mètre carré. Au Tour, on relevait 102 millimètres et quelques 94 millimètres à Chamonix. Avec une limite pluie neige entre 2 200 mètres et 2 300 mètres, les domaines skiables ont été lessivés par la pluie, conduisant à la fermeture totale ou partielle de plusieurs stations.

Pire, à Châtel, à la veille de Noël, on attendait la neige, espérant que l’intégralité du domaine skiable soit recouvert pour les fêtes, mais ce sont des pluies diluviennes qui se sont abattues sur cette station de Haute-Savoie située à 1 300 mètres d’altitude, entraînant des glissements de terrain. « Plus inquiétant, le massif d’un pylône de télésiège a été déchaussé sur un appareil de liaison. Tout est à refaire et cela ne sera pas simple », expliquait sur Facebook le maire Nicolas Rubin. « Le pylône du télésiège a été déplacé de plus de dix mètres de son axe et est maintenu par le câble mis en tension. À chaque instant, le pylône peut glisser », s’inquiétait-il.  

Toujours en Haute-Savoie, à Praz de Lys-Sommand, station située entre 1 250 et 2 000 mètres, c’est le bas des pistes qui a été totalement inondé, laissant les remontées mécaniques les pieds dans l’eau. Une image impressionnante qui a fait le tour des réseaux. Il aurait « plu jusqu’à 2 400 mètres d’altitude », selon le météorologiste Guillaume Séchet, s’exprimant sur Twitter.

La vigilance orange est désormais levée, reste, insiste Méteo France, que « les zones de relief inférieur à 1 800/2 000 m pourraient encore être impactées, avec un risque d’éboulement et/ou de crues de torrents », sans parler bien sûr des avalanches humides, la plus grande prudence est donc de mise. Face à ce redoux inhabituel, des Alpes aux Pyrénées, on s’inquiète pour une saison qui semble déjà mal engagée, tant le taux d’enneigement est faible.

Dans le massif des Pyrénées, où ce lundi matin, les températures ne descendaient pas sous les 3°C , nombre de stations sont actuellement partiellement fermées. À AX 3 domaines, seul un tiers de la station était accessible lundi. Aux Cauterets, 15 km sur 38 étaient praticables, et seulement la moitié pour le domaine des Angles.

Dans les Alpes, pourtant généralement mieux loties, la situation n’est guère plus réjouissante. L’Alpe d’Huez n’affiche actuellement qu’un taux d’ouverture de 43% ( 48 pistes sur 111), Chamonix ( 32%) La Clusaz (27%), Mégève (14%). Seules les stations les plus hautes tirent leur épingle du jeu. Les Arcs affichaient 81% de son domaine ouvert, Val Thorens 77%, Les Ménuires 71% et Courchevel 70%. Mais pour combien de temps encore ? Un œil sur la méteo annoncée cette semaine n’incite pas à l’optimisme, la douceur étant encore de mise pour quelques jours sur nos massifs.

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