Vous êtes curieux de savoir à quoi ressemblera l’escalade aux JO de 2020 ? Format, athlètes, système de classification … soyez imbattable avant que la flamme olympique arrive à Tokyo.
En 2016, le Comité International Olympique – CIO – s’est prononcé en faveur de l’inclusion de l’escalade dans les Jeux olympiques de 2020. Mais quand il a annoncé qu’il n’y aurait qu’un seul format, le combiné, qui associe les trois principales disciplines d’escalade de compétition – vitesse, bloc, difficulté – et donc une seule série de médailles, de nombreux grimpeurs ont fait part publiquement de leur inquiétude.
Pour mieux comprendre le format de la compétition et la façon de se qualifier pour participer aux Jeux, nous avons sollicité Marc Norman, le directeur général d’USA Climbing, la Fédération américaine d’escalade.
Le format
Le format combiné exige que chaque grimpeur participe aux compétitions dans chacune des trois disciplines. Vingt hommes et vingt femmes seulement pourront passer au tour de classification, et chaque pays ne pourra présenter, au maximum, que deux athlètes de chaque sexe.
L’ordre des épreuves, d’après Marc Norman, sera : vitesse, bloc et difficulté.
Vitesse
L’épreuve de vitesse est la plus controversée, car il s’agit essentiellement d’une course verticale sur 15 mètres. Deux concurrents s’affrontent sur un parcours homologué, le plus rapide gagne. Les « speed walls » sont standardisés dans le monde entier et comptent le même nombre de prises situées aux mêmes emplacements. Et comme les murs de vitesse sont identiques de Boston à Pékin, les grimpeurs pourront s’entraîner sur des parcours en tout point pareils à celui qu’ils devront gravir aux JO. Lorsque le CIO a fait savoir qu’il y aurait une épreuve d’escalade de vitesse, Adam Ondra, probablement le meilleur grimpeur du monde en ce moment, a communiqué à travers son sponsor, la marque Black Diamond, que d’après lui, « l’escalade de vitesse n’avait rien à voir avec la véritable philosophie de l’escalade. »
En même temps, la vitesse avec son rythme trépidant offre un superbe show aux spectateurs. Actuellement, le record mondial est de 5,48 secondes chez les hommes et de 7,32 secondes chez les femmes.
Blocs
Les concepteurs de parcours créent un circuit de trois blocs dont chacun présente des défis particuliers, le tout sur un mur de quatre mètres de haut. Chaque athlète dispose de quatre minutes pour compléter chaque bloc et est noté en fonction de la distance parcourue ou du nombre d’essais qu’il lui a fallu pour le compléter. Les défis de chaque bloc et ses bonus sont évalués séparément et combinés à la fin.
Difficulté
Chaque athlète grimpe en tête (en clipsant la corde au fur et à mesure qu’il monte) sur un mur de plus de 15 mètres de haut. Les grimpeurs ont six minutes pour atteindre le sommet ou se hisser le plus haut possible sans chuter.
Qui gagne, alors ?
Le score global d’un athlète sera le produit de son classement final dans chaque discipline, et c’est le score le plus bas qui l’emporte. Ainsi, un grimpeur ayant fini sixième en vitesse, deuxième en bloc et troisième en difficulté, aura un score final de 36, ce qui est un bon résultat. En revanche, si un grimpeur obtient la 17e place en vitesse, la première en bloc et la quatrième en difficulté, il obtiendra un résultat final de 68. Avec ce système de notation, il vaut mieux avoir des performances relativement bonnes dans les trois disciplines plutôt que d’exceller dans une seule. Pour Marc Norman, seuls les athlètes vraiment forts dans au moins deux disciplines et acceptables dans l’autre auront une chance de monter sur le podium.
Qui sera de la partie aux JO de Tokyo ?
Marc Norman prédit que la plupart des participants seront de jeunes grimpeurs, avec une moyenne d’âge d’environ 21 ans. Pourquoi ? Parce que beaucoup de jeunes grimpeurs sont polyvalents, alors que certains des plus grands noms de l’escalade — Tommy Caldwell, Alex Honnold, Alex Puccio – ont fait leur carrière spécifiquement dans une seule des disciplines. Honnold a ainsi déclaré à Reuters : « Je ne pourrais même pas me qualifier [pour les JO] ». Il a beau être le plus grand grimpeur en solo intégral du monde, il ne participe jamais à des compétitions.
Quid du système de classification ?
Les grimpeurs auront une chance de décrocher l’une des 20 places par sexe aux Jeux Olympiques selon trois possibilités.
Le Japon, pays hôte, aura d’office un grimpeur et une grimpeuse dans le tour de qualification. Une place de plus pour chaque sexe sera adjugée par ce que l’on nomme la Commission tripartite – composée des comités olympiques nationaux, du CIO et des fédérations internationales dans le but de donner sa chance à une nation qui pourrait avoir besoin d’un soutien supplémentaire. Il faut garder à l’esprit que chaque grimpeur devra concourir dans les trois disciplines, et que toutes les compétitions de qualification utiliseront donc un classement combiné de vitesse, de sport et de bloc.
Les sept places suivantes seront attribuées aux meilleurs grimpeurs de chaque sexe du Championnat du monde de combiné qui aura lieu le 20 et 21 août à Tokyo. Si un pays compte plus de deux athlètes parmi les sept premiers, seuls les deux premiers seront qualifiés, et les places iront aux grimpeurs les mieux classés d’autres pays.
Les six places suivantes échoueront aux meilleurs grimpeurs de la Coupe du monde, une série de compétitions internationales qui se dérouleront entre avril et octobre 2019. Les 20 meilleurs du classement de la Coupe du monde participeront au Tournoi de qualification olympique de la Fédération internationale d’escalade sportive (IFSC) qui se tiendra du 28 novembre au 1er décembre à Toulouse. Les six premiers concurrents classés pour chaque sexe auront alors leur place aux Jeux olympiques.
Les cinq dernières places seront attribuées aux vainqueurs des championnats continentaux, organisés spécifiquement pour les qualifications olympiques. Ces championnats se dérouleront tout au long du printemps 2020 à Johannesburg, Moscou, Sydney, Los Angeles et Morioka, au Japon.