Vous n’avez pas eu le temps de vous plonger dans le 3e volet de ce 6e rapport du GIEC ? On l’a fait pour vous. Voici les 10 points clefs à retenir à l’heure d’aller voter ce dimanche, mais aussi au quotidien. Car chaque geste compte.
1/ Quoi de nouveau dans ce rapport ?
► Pour la première fois on y parle (enfin) clairement de « sobriété », tant au niveau de la consommation que de l’usage de la voiture individuelle. Autrement dit, il va falloir consommer moins et autrement.
► Depuis le dernier rapport, les chercheurs ont pu analyser des mesures déjà mises en œuvre, et ils constatent que oui, 18 pays ont pu baisser leurs émissions de gaz de serre, même si c’est encore insuffisant.
► Il accorde une place importante à l’évolution de nos comportements individuels (choix de transport, de régimes alimentaires, de consommation, de réduction du gaspillage, etc.) et rappelle qu’ils doivent être accompagnés par des politiques publiques adaptées.
► Il en est sorti un « résumé pour décideurs » très concret, signé et approuvé par les 195 représentants des États impliqués dans sa rédaction.
2/ Où en sommes-nous ?
La tendance actuelle n’est toujours pas la bonne. Nos émissions de gaz à effet de serre ont atteint « le plus haut niveau de toute l’histoire de l’humanité ». Résultat, si on ne change rien, à l’horizon 2100, on va droit sur une augmentation de la température de 3,2 à 5 °C. Mais « les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir vivable. Nous avons les outils et le savoir-faire nécessaire pour limiter le réchauffement », insiste le GIEC.
3/ Quel sont les objectifs à atteindre ?
Les émissions mondiales de carbone doivent être réduites de moitié par rapport au niveau actuel, dans tous les secteurs et ce d’ici 2030. Et c’est possible.
4/ Quel est le calendrier ?
► 2025 : atteindre le pic des émissions de gaz à effet de serre, que l’on vise de limiter le réchauffement climatique à 1,5 ou à 2 °C.
► 2030 : réduire les émissions de 43 % ou 27 % par rapport à 2019.
► 2050 à 2070 : atteindre la neutralité carbone. Puis viser des émissions négatives.
5/ Qui pollue le plus ?
Les 10 % les plus riches de la planète sont à l’origine de 34 à 45 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Ce sont eux qui ont le plus grand potentiel de réduction. A l’opposé, les 50 % les moins nantis contribuent à la hauteur de 13 à 15 %.
6/ Y a-t-il des solutions ?
Oui. Dans tous les secteurs et toutes les régions. Déjà certaines options s’avèrent plus prometteuses que l’on s’y attendait. Notamment l’éolien, le solaire ou les batteries dont les coûts ont chuté jusqu’à 85 % depuis 2010.
7/ Quels sont les grands chantiers ?
Pour atteindre l’objectif de 1,5 °C, nous allons devoir :
► Réduire l’utilisation du charbon de 100 % à l’horizon 2050, et celle du pétrole de 60 % et du gaz de 70 %. Ce qui veut dire fermer avant terme les infrastructures pétrolières et gazières et ne plus en construire de nouvelles.
► Développer la séquestration de carbone, approche qui ne doit pas remplacer la diminution du recours aux énergies fossiles.
► Améliorer le rendement énergétique et baisser la consommation des bâtiments.
► Développer l’agroécologie.
8/ Agir au niveau individuel, c’est vraiment utile ?
Oui, répond le GIEC, mais ces choix individuels seuls – réduction de la consommation de produits d’origine animale, recyclage des produits, diminution des déchets etc – ne suffiront pas pour atteindre nos objectifs climatiques. Le soutien des politiques publiques est indispensable.
9/ Tout se joue dans le pays les plus pollueurs ?
Oui, mais pas que. L’Amérique du Nord, l’Europe, l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande (soit 22% de la population mondiale) produisent 43% des émissions de gaz à effet de serre, leur rôle est donc décisif. A double titre. En tant que pollueurs majeurs, mais aussi soutiens. Car la population de l’Afrique et de l’Asie du sud (61% de la population participant à la production de GES à hauteur de 11%) devra être aidée dans sa transition climatique. Pour limiter le réchauffement à 2 °C d’ici à 2030, les moyens investis à ce jour devraient être 3 à 6 fois supérieurs. Mais les capitaux et les liquidités existent et sont suffisants pour combler ce déficit.
10/ Avons-nous les moyens de ces changements ?
Une seule réponse : Le coût des différentes solutions listées par le GIEC est « moindre par rapport au coût de l’inaction », explique Céline Guivarch, directrice de recherche au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired) et coautrice de ce nouveau rapport du Giec.
Sobriété, efficacité énergétique, innovation : rien n’est perdu et on sait ce qu’il faut faire.
Pour lire le rapport complet du GIEC (en anglais) cliquez ici :
Photo d'en-tête : Thomas Richter- Thèmes :
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