L’alpiniste de 23 ans se trouvait dimanche aux environs du camp 3 de l’Annapurna, au Népal, lorsqu’il a chuté dans l’une des nombreuses crevasses visibles actuellement sur la montagne. Secouru par le Pakistanais Sirbaz Khan et au moins trois alpinistes népalais présents dans la zone, ses jours ne sont plus en danger, mais il souffre de graves gelures. C’est la deuxième fois que ce grimpeur de vitesse est évacué du 10e plus haut sommet du monde. En 2024, il avait été victime d’un œdème pulmonaire sur ce même sommet.
Cette année encore, l’Annapurna se refuse à Vadim Druelle. Celui qu’on a vu battre des records de vitesse ou établir des temps de référence sur quatre sommets de plus de 8 000 mètres (Nanga Parbat, Kangchenjunga, Manaslu et les deux Gasherbrum) vient une fois de plus de se heurter au redoutable Annapurna (8 091 m). En 2024 déjà, un œdème pulmonaire survenu au camp de base l’avait conduit à être évacué en urgence, sans même pouvoir commencer son ascension.
Cette année, pour sa deuxième tentative – coÏncidant avec le 75e anniversaire de la première ascension de l’Annapurna par des alpinistes français Maurice Herzog et Louis Lachenal – il avait bon espoir que ce soit la bonne. Le jeune alpiniste, ancien athlète en ski alpinisme, avait bien récupéré de ses problèmes de santé, et entendait bien avancer dans son projet Thor (du nom du Dieu du tonnerre dans la mythologie nordique) consistant à gravir les quatorze géants himalayens de plus de 8000 m à grande vitesse, en une seule fois, avec un équipement minimal et sans l’aide d’un Sherpa.
Des circonstances encore confuses
La montagne en a décidé autrement. On connaît mal encore les circonstances de son accident, mais selon sa sœur aînée, Keva Druelle, ex ancienne skieuse de haut-niveau, qui a posté hier un message sur les réseaux sociaux : « Vadim a eu un accident au camp 3 pendant son acclimatation ce dimanche. Il a été rapatrié à l’hôpital de Katmandou, pour recevoir des soins intensifs, suite à des graves gelures. Plus d’informations lors de son retour en France ».
Quelques informations ont également été fournies via l’alpiniste brésilien Roman Romancini qui venait d’achever son tour d’acclimatation au camp 3. Dans une vidéo, il décrit comment Vadim est tombé. Il doit la vie sauve au Pakistanais Sirbaz Khan et à au moins trois alpinistes népalais qui l’ont secouru. Roman Romancini raconte comment l’intervention d’un hélicoptère a été nécessaire pour récupérer le blesser et le déposer au camp de base.
Vers une saison 2025 complexe sur l’Annapurna
Vadim Druelle est aujourd’hui en sécurité, mais son accident pourrait présager d’une saison particulièrement difficile sur l’Annapurna, généralement le premier 8 000 de la saison. Les premiers sommets y étaient attendus la semaine dernière, mais l’itinéraire n’était fixé que jusqu’à 7 600 m. Et comme nous l’expliquait il y a quelques jours Sophie Lavaud, en route pour l’Annapurna IV, la montagne est dénudée cette année. L’hiver a été extraordinairement sec, et l’itinéraire est principalement constitué de glace vive. La navigation parmi les séracs et les crevasses béantes n’en est que plus complexe. Et dangereuse. La situation actuelle que l’équipe de l’agence Imagine Nepal, chargée cette année de tracer l’itinéraire, s’est retrouvée à court de corde lorsqu’elle a entrepris de se frayer un passage parmi les crevasses et les séracs.
Photo d'en-tête : Noa Barrau