C’est ce dimanche 2 février à 11h00, heure locale, 19h00, heure française, que les quelque cinquante participants à la Yukon Arctic Ultra vont prendre le départ. Leur objectif : 645 km, à pied, seul et en quasi-totale autonomie entre Teslin et Faro, dans le grand Nord canadien. Des températures pouvant atteindre -50° C, sans parler du refroidissement éolien. Le Yukon Arctic fait partie des trails qui s’inscrivent dans le registre du « très, très dur ». Parmi les participants sélectionnés chaque année sur la base d’un solide CV et d’un entretien avec le directeur de la course, un certain Mathieu Blanchard dont l’objectif reste avant tout « de finir ». Pas gagné quand on sait que cet ultra, créé en 2003, compte moins de 3% de finishers. Ajoutez enfin que, cette année, le parcours modifié s’annonce plus dur et plus sauvage encore, et on comprend que le suivre jusqu’au 14 février promet de grands moments.
A l’heure où nous bouclons notre article, il fait -27° C à Whitehorse, dans le grand Nord canadien, où va se tenir du 2 au 14 février, le Yukon Arctic Ultra. Mais le ressenti est de -37° C. C’est plus ou moins ce qui attend les participants de l’épreuve le jour du départ donné à Teslin, dans le Yukon. Bonne nouvelle toutefois, dans les jours suivants les températures devraient remonter et tourner autour de -20° C « seulement ». On est loin des -40° C et -50° C connus lors de certaines éditions. Mais sur leur site, les organisateurs rappellent inlassablement aux participants que le froid est leur pire ennemi. Dans le passé, certains traileurs y ont perdu quelques doigts, ou pire, mains et pieds.
Deux distances attendent les coureurs qui tous partiront de Teslin pour atteindre Faro. Un 340 km, et un 640 km, épreuve « reine », choisie notamment par le Français Mathieu Blanchard. Pour parcourir cet ultra, il devra parcourir 340 km, suivis d’une boucle de 300 km sur la North Canol Road.
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Sur leur route, qu’est-ce qui attend les traileurs ?
Rencontre avec des chiens de traîneaux
Cette année, l’ultra suivra en grande partie le sentier du légendaire Yukon Quest, course avec chiens de traîneau. Ce qui signifie, expliquent les organisateurs, « que certains de nos athlètes, tôt ou tard, rencontreront des chiens mushers sur la piste. C’est très excitant, mais cela signifie aussi que notre règle de ne pas se reposer ou dormir sur la piste NE DOIT PAS être enfreinte. »
Une région plus sauvage et surtout plus isolée que les années précédentes
2025 marque un tournant pour la Yukon Ultra, avec un nouveau parcours, se réjouit l’organisation : « La bonne nouvelle, c’est que nous pourrons tous découvrir une région du Yukon que nous ne connaissons pas. Les paysages autour de la route de Canol Sud et Nord sont absolument magnifiques ! Il y a plus de neige dans cette région du territoire et elle est plus alpine. Elle est aussi plus isolée ! Les athlètes qui parcourent la distance de 640 km se rendront 6 fois à un point de contrôle éloigné. Nous avons de longs tronçons de piste où la distance par rapport à l’autoroute la plus proche est importante. Ce sera un défi pour l’équipe et les athlètes. Un environnement plus éloigné augmente l’élément de danger, signifie des temps de voyage plus longs et éventuellement des temps d’attente plus longs – par exemple, si l’on est bloqué dans un endroit éloigné, en attendant un transport. »
Quelques rares ravitos
De l’eau, du thé, du café et parfois du chocolat chaud, attendent les participants qui pourront également y prendre un repas. « Un seul », précise l’organisation qui exige que chacun ait de quoi assurer ses rations de calories quotidiennes ( entre 6000 et 10 000) dans sa pulka de 30 à 40 kg maximum.
Un marquage minimal
« Le sentier est balisé avec nos propres marqueurs et ceux de la Yukon Quest », apprend le site de l’épreuve. « Nous utilisons tous deux des bâtons en bois avec du ruban fluorescent au sommet. Sur certaines parties du sentier, par exemple le sentier de Dawson à Braeburn, il y a également des marqueurs permanents que vous pouvez utiliser pour vous orienter ». Il est donc difficile, mais pas impossible, de se perdre, prévient-on. Les traileurs devront faire preuve de bon sens, surtout si des motoneiges ont roulé sur des bâtons ou si la neige fraîche et le vent recouvrent les balises.
Deux, voire trois spots où dormir à l’abri
Les athlètes peuvent dormir à l’intérieur à Ross River et à Faro, éventuellement aussi à Johnson’s Crossing. À tous les autres points de contrôle, ils doivent dormir à l’extérieur. Soit dans leur propre tente, soit dans un sac de couchage et un sac de bivouac, solution adoptée par 80 % des coureurs. Car plus rapide, moins lourd et moins gênant en général.
Un record à battre
Celui du Danois Casper Wakefield sur le 640 km, établi en 2013 : 186 : 50 heures. Marque très relative, puisque le parcours sera différent cette année.
Photo d'en-tête : Yukon Arctic Ultra / Mark Kelly- Thèmes :
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