C’est 26 minutes d’évasion qu’offre le film de Freddie Meadows, surfeur pro suédois, qui à la veille du World Tour a quitté le circuit pour partir en quête du meilleur swell, chez lui … en Suède, une des dernières frontières du surf. L’aboutissement d’un parcours hors normes jalonné par la maladie, la méditation, les podiums internationaux et son engagement aux côtés de Greenpeace.
« La Baltique n’a ni rime ni raison d’être. Elle est petite, violente et difficile à prévoir – c’est exactement pourquoi je l’aime tant », raconte Freddie Meadows dans « Live to Sea » Un film de Maceo Frost – auquel on doit déjà le très beau « Daughter of the sea », tourné à Saint-Jean-de-Luz – qui nous fait découvrir la scène du surf scandinave, un territoire encore inexploré pour une grande partie des surfeurs et qu’il a entrepris de parcourir à l’âge de 25 ans. Quitte à quitter brusquement le World Tour, où seul surfeur suédois pro à plein temps, il était pourtant plutôt bien classé.
Vainqueur des championnats suédois 2006, 5e aux championnats d’Europe juniors 2006, il est 13e aux championnats d’Europe de surf en 2017, un parcours difficile pour un Suédois qui ne commence à surfer sérieusement qu’à 14 ans. Mais à 16 ans, il quitte l’école et parvient à convaincre ses parents de lui donner l’argent qu’ils auraient dépensé pour ses études et il file vivre avec des amis de la famille en Algarve, au Portugal. Là, il se rend compte qu’il n’a pas le niveau des locaux, et doit s’entraîner plus que quiconque. « Si tous les autres se mettaient à l’eau à 7 heures du matin, moi j’y allais à 5 heures. J’ai pris un entraîneur, rejoint les équipes d’élite et suis entré dans le circuit mondial, raconte-t-il.
« À l’époque, je ne voulais pas être un gros poisson dans le petit étang de la Scandinavie, alors j’ai continué à voyager pour trouver les meilleures vagues et me mesurer aux meilleurs surfeurs du monde, pour développer mes compétences, obtenir le soutien de grandes marques et construire ma carrière », se souvient-il.
A 25 ans, il décide de changer de vie
Mais à 19 ans, une maladie auto-immune le clou au lit. Perclu de douleurs, il ne peut quasiment pas bouger. Fin de carrière, fin du surf : lui expliquent les médecins qui préconisent une chimiothérapie et des stéroïdes. Refusant ces thérapies, il adopte un traitement à base de plantes, s’adonne à la méditation et décide que c’est la mer qui sera son meilleur thérapeute. Un matin, sur ses béquilles, il parvient jusqu’au rivage et se jette à l’eau. Le cocktail mer, méditation et phytothérapie fait des miracles. En trois ans, il est de retour dans le circuit.
Il faut garder en tête cet épisode douloureux pour comprendre ce que veut dire pour Freddie Meadows la décision de renoncer au World Tour pour, dit-il « revenir à l’essence du surf », chez lui, en Suède. D’autant que la crise financière frappe alors durement le monde du surf. Les sponsors se font plus rares et se concentrent sur les marchés les plus importants. Or laSuède n’en fait pas partie.
« À ce moment-là, j’ai dû prendre une décision », raconte le surfeur. « Continuer la compétition – ce qui commençait à me lasser et influençait mon amour du surf – ou poursuivre le rêve que j’avais depuis le moment où j’ai pris ma première vague dans la Baltique ».
Ce sera la Baltique. Il a alors 25 ans et décide de changer de vie.
« Comme si l’Irlande et Hawaï se mélangeaient »
« Cinq jours avant les championnats du monde, j’ai annulé mon voyage, j’ai quitté le camp d’entraînement, je suis rentré en Suède et j’ai attendu la prochaine grosse tempête. Quand elle est arrivée, j’ai appelé deux potes, on a conduit pendant huit heures, marché pendant quatre jours dans la forêt pour trouver LA vague, celle que j’appelle « Valhalla » », raconte-t-il.
« Je n’avais jamais vu une vague comme celle-là dans la Baltique – c’était comme si l’Irlande et Hawaï se mélangeaient. Puissance et force. C’était stupéfiant. J’en ai pleuré. C’était quelque chose que j’avais construit dans mon esprit toute ma vie et soudain, c’était là – c’était parfait ».
C’est donc ce long cheminement de retour vers sa terre natale en quête des meilleures vagues, le long des 11 526 kilomètres de côtes suédoise, que raconte Freddie Meadows. Un parcours qui le conduira aussi à découvrir combien la Baltique est victime de la pollution et à s’impliquer aux côtés de Greenpeace en tant qu’ambassadeur pour sa campagne visant à des océans sans plastique ».
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