L’invasion militaire russe a placé le pays, autrefois tranquille, sous les feux des projecteurs. Mais, même en plein chaos, les Ukrainiens font preuve de résilience et gardent espoir en l’avenir. Contre toute attente, la semaine dernière, une entreprise de la ville de Lviv, dans l’ouest du pays, près de la frontière polonaise, a ouvert une nouvelle station de ski 4 saisons, la plus grande du genre en Europe.
La station, qui fait partie du Emily Resort – un complexe comprenant un hôtel, restaurant et centre médical en plein essor – annonce avoir la capacité de fonctionner 365 jours par an, en extérieur, avec ou sans neige. Une prouesse rendue possible grâce à l’utilisation de pistes synthétiques, une technologie Skitrax World développée par une société allemande. En hiver, les tapis sont conçus pour retenir la neige naturelle ou… artificielle.
Avec deux pistes de 450 mètres et une de tubing de 250 mètres de long, à six voies, toutes desservies par un télésiège, le site vise clairement les débutants, plutôt fortunés. Il comprend d’ailleurs une école de ski, mais aussi des magasins de location de matériel et un restaurant au pied des pistes.
En Europe, on compte plus de 50 domaines skiables à surface synthétique, dont celui de Noeuds-les-Mines, dans le Pas de Calais – construit sur la chaîne des terrils, jusqu’alors la seule piste de ski permanente extérieure du continent.
Ce tout nouveau complexe ukrainien est, lui, situé au bord d’un lac. L’hôtel compte 166 chambres et un grand spa, un sauna, plusieurs piscines et plages. L’établissement est également pourvu d’un amphithéâtre, d’un centre de thérapie médicale, d’une île artificielle et… d’une académie de football. Le propriétaire du Emily Resort étant également celui du RUKH, club de football ukrainien.
Si l’Ukraine n’est pas encore un haut lieu du ski, elle compte néanmoins une cinquantaine de domaines skiables, principalement des petites stations traditionnelles situées dans les Carpates, dans l’ouest du pays. Cette nouvelle offre devrait contribuer à développer le sport dans le pays, une fois la guerre terminée, mise sans doute son investisseur qui n’hésite pas à se projeter dans l’avenir, malgré la situation actuelle. Un avenir qu’on imagine lointain, et certainement pas durable, si l’on en juge par les choix de l’initiateur du projet. Car à l’heure où les affrontements se multiplient dans le pays, semant la mort mais aussi un véritable désastre écologique, il opte pour un modèle économique reposant sur l’usage de canons à neige et de surfaces artificielles. Un non-sens, et pas seulement sur le plan environnemental, concluront sans doute les millions de réfugiés ukrainiens laissés sans toit ni infrastructures vitales