Aussi improbable et inattendu que cela puisse paraître, l’aventurier Sud-africain, Mike Horn, va participer dimanche 5 janvier au Dakar en tant que co-pilote avec son ami Cyril Despres, sur un buggy « Red Bull » dans le désert de l’Arabie Saoudite… Un grand écart qui nous laisse sans voix…
« Liste des engagés au Dakar 2020 » : Michael Horn, nationalité : suisse. C’est marrant, ça nous rappelle le nom d’un explorateur sud-africain dénommé « Mike Horn » qui vient tout juste d’arriver à quai à Tromso, au Nord de la Norvège après sa traversée victorieuse de la banquise du pôle Nord, en 87 jours de nuit à skis, accompagné du célèbre aventurier polaire Borge Ousland. S’en est suivi un blocage de trois semaines dans les glaces de l’Arctique à bord du navire de recherche le « Lance » durant lesquelles son équipe de communication a mis en ligne une très belle série relatant son périple en vidéo.
Docteur Jekyll et Mister Hyde
Drôle de coïncidence… Drôle ? Non, pas vraiment, le « Michael Horn suisse » et le « Mike Horn sud-africain » sont les mêmes personnes, sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde des temps modernes. Avouons que nous restons perplexes face à ce grand écart plus qu’inattendu… A bord du buggy de l’équipe RedBull OFF-ROAD TEAM USA « OT3 – 03 », le Sud-africain à la double nationalité va tenter d’apporter son expérience de la navigation à un quintuple vainqueur de l’épreuve en moto, son ami français, Cyril Despres.
Le secret était bien gardé et pour cause. Au départ de Nome, en Alaska, en août dernier, Mike n’avait pas du tout prévu de participer à cette épreuve de rallye – raid automobile. Une succession d’événements, dont l’impossibilité d’un jeune pilote de concourir dans l’équipe de la boisson énergisante autrichienne, a éveillé l’idée de Cyril Despres de suggérer à son ami Mike Horn la place de co-pilote à ses côtés, d’après les informations tirées du Parisien. Par l’intermédiaire de sa fille, Jessica, l’invitation lui a été faite en plein milieu de la banquise, un rêve de plus que l’aventurier a accepté avec joie : « let’s do it ! ». Compte tenu de la longueur imprévue de l’expédition, les deux amis n’auront pas de galop d’essai dans le désert de l’Arabie Saoudite, lieu de cette 42ème édition.
Un « rêve d’enfant » qui nous désoriente
Mike, l’explorateur polaire, l’intrépide, le courageux, la figure incarnée de l’aventurier du troisième millénaire, dans un buggy en plein désert saoudien ? « Il y a un mois, j’étais coincé dans la glace, et je me dirige maintenant vers Jeddah », a sobrement expliqué l’aventurier, rajoutant que ce rallye – raid incarnait pour lui un « rêve d’enfant ». « Il s’agit d’une occasion unique d’apprendre tout en participant. Si vous ne faites pas partie de l’aventure, alors vous ne savez pas de quoi vous parlez. En participant, vous êtes impliqué émotionnellement et intellectuellement dans ce qu’il se passe », s’est défendu le Sud-africain au magazine Auto hebdo.
Soit, un rêve d’enfant ne se refuse pas, mais le timing et l’enchainement de ces deux actualités récentes ont de quoi déboussoler. Depuis le mois d’août nous suivons avec passion son épopée au pôle Nord par des températures polaires, en pleine nuit arctique et sans assistance. L’épisode du « sauvetage » par les deux guides polaires puis les trois semaines de blocage dans les glaces nous avaient tenu en haleine et c’est avec une immense admiration que nous avions salué son exploit. Suite à cet incroyable périple, le Dakar en Arabie saoudite nous parait bien fade. Désolé Mike, mais nous aurons plus de difficulté à nous enthousiasmer pour les temps de ta spéciale numéro 2 ou à frémir devant la panne d’un carburateur lors de l’étape 6. Mais si vivre l’un de tes nombreux rêves d’enfance te pousse à te dépasser prochainement sur d’autres territoires pour des exploits tels que ceux que tu as vécus en Equateur, dans l’Antarctique ou au pôle Nord, alors fonce, détends-toi et reviens plus motivé que jamais avec de belles expéditions dans le viseur, que nous suivrons avec davantage de plaisir que celle-ci…
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