L’association lancée en 2018 repart pour sa troisième expédition. Direction les eaux sauvages du Cap Farwell avec l’objectif d’ouvrir de nouvelles voies sur les “big walls” de la zone. Coup de projecteur sur un projet pas comme les autres, mêlant aventure et action sociale.
Entre escalade et voile
C’est au sommet du mont Blanc que Christophe Dumarest et Benoit Lacroix, deux des trois fondateurs d’Ocean Peak, se sont rencontrés il y a quelques années. L’idée de l’association n’était pas encore dans les tuyaux, mais leur amour des grands espaces les avait déjà rapprochés. Le premier est alpiniste et guide, le second marin et grimpeur. C’est ce dernier qui a fait le lien avec la troisième, Marta Güemes, navigatrice qui compte entre autres à son actif la Mini-transat. Mer et montagne, deux mondes à la fois éloignés et pourtant si proches qui a réuni ces trois aventuriers dans un projet qui dépasse les frontières de leur passion respective.
Joindre action sociale et aventure
Loin des exploits individuels, des grandes traversées ou des ascensions extraordinaires, mais parfois un peu démesurées, Ocean Peak est avant tout une histoire collective. L’association s’est construite sur un fil conducteur : utiliser l’aventure comme un moyen d’aider des jeunes en difficulté. Des “séjours de rupture”, au coeur du projet, ont l’objectif de leur faire découvrir deux univers qui leur sont étrangers – la mer et la montagne – les sortir d’un quotidien pas toujours facile et tisser avec eux un lien au travers de cette expérience. Ce printemps, quatre ados ont ainsi repoussé leurs limites dans le Golfe de Gascogne.
Entretenir la flamme
Mais Ocean Peak c’est aussi de l’aventure brute, plus engagée : les « Explorations ». Dernière en date, l’expédition réalisée l’été dernier dans les îles Lofoten. Ici, pas de passagers débutants, mais des passionnés chevronnés dont l’expérience fait rêver les jeunes qu’ils emmèneront prochainement sur le bateau. L’occasion aussi d’attirer l’attention de partenaires éventuels.
Demain, c’est donc vers le Groenland que cette deuxième « exploration » va se diriger, au départ du port de Reykjavik, en Islande. Son objectif. : deux fjords mythiques, ceux de « Prince Christian Sound » et de « Tasermiut ». Soit trois à six jours de navigation pour atteindre cette zone sauvage, paradis des amateurs d’escalade. Il sera alors question d’ouvrir de nouvelles lignes dans le Saft Wall, un mur de près de 900 m, ou simplement d’en emprunter d’autres sur l’Ulamertorsuaq, autre spot mythique.
Le soutien du financement participatif
Cette fois encore, c’est à bord du Trifon que Christophe Dumarest, Benoit Lacroix et Marta Güemes vont naviguer. Basé à La Rochelle, le voilier de 16 m pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes se déplace en fonction des besoins d’Ocean Peak. Il a subi de nombreux travaux cette année, en vue de sillonner les mers du Grand Nord. Financés en partie par du crowfunding, ils étaient nécessaires à court terme, mais surtout pour se projeter sereinement dans le futur.
Un projet de long terme
Ocean Peak entend en effet s’inscrire dans la durée. S’occuper de jeunes en difficulté prend d’autant plus de sens lorsqu’on construit un vrai suivi, au-delà de la parenthèse de l’expédition. Marta, Christophe et Benoit sont très attachés à l’idée de la « transmission » et gardent contact avec ceux qu’ils ont déjà emmenés sur le bateau. Les quatre participants au « séjour de rupture » parraineront en effet les prochains, et ainsi de suite.
Sans prétention, mais non sans ambition, ils comptent bien ouvrir à ces jeunes le plus de voies possibles, en montagne ou en mer.
Photo d'en-tête : Alex Buisse- Thèmes :
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