Longtemps dominé par Garmin et Suunto, le marché de la montre GPS s’ouvre peu à peu à de nouvelles marques. Parmi elles, Coros, créée il y a deux ans à peine aux États-Unis, commence à faire du bruit en Europe tant, sur le papier, ses promesses semblent impressionnantes. Qu’en est-il dans les faits ? Nous avons testé leur dernier modèle, la Vertix.
Distance, dénivelé, vitesse moyenne, altitude, suivi d’itinéraire ou encore notifications sur téléphone, les montres GPS sont devenues de petites machines très puissantes… mais souvent très chères. Aussi, à l’heure de choisir un modèle, les questions existentielles s’imposent-elles : Qu’en est-il de la fiabilité ? L’autonomie est-elle suffisante, où va-elle me lâcher au milieu d’une sortie ? A-t-elle un altimètre barométrique, une planification d’entraînement, un cardio optique au poignet ?
Coros, le game changer ?
Vous n’avez sans doute pas encore entendu parler d’elle. Coros est une marque très jeune, née il y a deux ans, mais qui s’est très vite imposée comme une référence outre-Atlantique. C’est d’autant plus étonnant que le marché de la montre GPS est l’un des plus complexes qui soit et qu’il est très difficile de s’y imposer aux côtés des géants Garmin et Suunto. Pourtant, force est de reconnaître que Coros a su (déjà) s’y faire une place et que cette croissance pourrait bien se poursuivre sur le vieux continent.
Sur ses premiers modèles, la Pace et l’Apex, Coros a misé sur des prix très agressifs pour grignoter des parts de marché. Changement de stratégie avec la Vertix, modèle (très) haut de gamme – 599 € – de la marque, qui se pose en concurrente directe de la Fenix 6 et de la Suunto 9.
Une montre conçue pour les conditions extrêmes
Sur le papier, la Vertix propose tout ce que peut permettre une montre GPS haut de gamme aujourd’hui, si ce n’est la cartographie, contrairement à la Garmin Fenix 6 par exemple. Toutes les données que vous pouvez imaginer sont disponibles : les classiques évidemment (vitesse, dénivelé, distance, fréquence cardiaque) mais aussi certaines plus surprenantes comme l’efficacité de la foulée ou la saturation d’oxygène dans le sang dont le but est de mesurer l’acclimatation en haute altitude. C’est d’ailleurs l’objectif de ce modèle : toucher un maximum de sportifs outdoor, du coureur/traileur, à l’alpiniste.
Autre particularité, cette montre a été pensée pour résister à des conditions difficiles, notamment en haute montagne ou en expédition. Au-delà des composants (écran saphir inrayable), et d’une ergonomie permettant de l’utiliser même avec de gros gants, celle-ci a été testée pour fonctionner dans des températures extrêmes, -30° au moins. Enfin, point essentiel pour une montre de ce standing, son autonomie s’affiche comme la meilleure du marché, 60h en précision maximale et jusqu’à 150h en mode “UltraMax”.
Une autonomie impressionnante mais encore quelques défauts
Testée dans divers environnements – du massif des Chic Chocs au Québec dans des conditions polaires, au doux climat de la Provence – et dans des contextes variés – ski de randonnée, ski de fond, course à pied, trail, vélo d’appartement – nous avons été globalement convaincus par un modèle sans artifice, efficace et performant.
Le gros point fort de la Vertix est son autonomie. Les chiffres annoncés (60h d’enregistrement GPS en précision maximale) se vérifient en pratique. Parti à 96% de batterie sur le 72km du trail du Ventoux, la montre affichait 82% à l’arrivée, neuf heures plus tard. Impressionnant, et surtout intéressant pour les pratiquants de sports d’ultra (quel qu’il soit). Par ailleurs, la montre affiche une interface très lisible et facile à prendre en main. Tout est gérable depuis l’application qui permet d’enregistrer vos activités. La précision GPS est également très bonne, autant en termes de distance que de dénivelé où l’altimètre barométrique permet une bonne fiabilité des mesures. Enfin, la Vertix ne cesse encore d’évoluer grâce à des mises à jour assez régulières apportant de nouvelles fonctionnalités, comme la prise en charge de nouveaux sports, ou la mesure de nouvelles données.
Si elle a beaucoup d’arguments en sa faveur, cette montre garde quelques défauts. Mises à part les notifications, les fonctionnalités connectées sont encore réduites, la Vertix ne proposant pas de connexion wifi (elle est uniquement liée en bluetooth à votre smartphone). Du point de vue de l’ergonomie, certains trouveront sans doute son écran un peu sombre, et le bouton principal, sous forme de molette, assez proéminent (il est pensé pour être utilisée dans des conditions difficiles, avec de gros gants) peut avoir tendance à se déclencher par mégarde. Enfin, les fans de planification d’entraînement seront sans doute un peu frustrés et il faut reconnaître que Garmin reste plus performant de ce point de vue.
En montant en gamme, Coros a fait monter ses prix, mais offre un modèle très résistant, précis et dont l’autonomie est inégalée. Avec de tels atouts dans la manche, la marque américaine pourrait continuer de grandir par-delà ses frontières.
Photo d'en-tête : Coros