HOKA One One est parvenue en une décennie à s’imposer comme l’un des leaders du marché de la course à pied et du trail. A l’occasion de l’anniversaire de ses dix ans, la marque créée sur les rives du lac d’Annecy dévoile une nouvelle ambition : s’attaquer, avec la gamme Sky, au marché de la randonnée et du trek. Notre journaliste a testé trois modèles et livre ses premières impressions.
L’idée de la rando et du trek n’est pas nouvelle chez HOKA : entre courir et marcher, il n’y a qu’un pas. Pour autant, pénétrer un nouveau secteur n’est pas simple, comme l’illustre l’échec (relatif) de la TOR Ultra, premier modèle de randonnée sorti par HOKA en 2015. « Un super produit, mais qui est peut-être arrivé trop tôt », selon Christophe Aubonnet, Director of Advanced Product Development.
HOKA (qui a été rachetée en 2012 par l’Américain Decker) a donc changé de stratégie pour cette nouvelle tentative, en proposant trois modèles couvrant l’ensemble des pratiques du randonneur : deux modèles assez « conventionnels » et un plus innovant.
En matière de randonnée, les choses sont claires : si l’on part sur une courte période (1-2 jours), on préférera souvent des chaussures légères, souples, avec une tige basse. En revanche, dès que l’on s’aventure sur de plus longues périodes ou sur des terrains techniques, des modèles plus solides, protecteurs, avec une tige haute, s’imposent. La gamme Sky a pour ambition de cocher toutes ces cases.
Sky Kaha : la chaussure de trek
A première vue, la Kaha ne m’a pas vraiment surpris. Il s’agit de tester des chaussures de randonnée et en voici une des plus classiques. Visuellement du moins : tige haute, semelle robuste et imposante, pare-pierre, rien ne manque.
Une étonnante légèreté
À la prise en main, première surprise. Imposantes à l’oeil, elles m’ont étonné par leur légèreté. Un ressenti rapidement confirmé une fois les chaussures aux pieds. 500g (modèle homme), pour ce genre de produit, c’est bien en dessous de la moyenne. Forcément, le dynamisme s’en trouve amélioré, et donc, les sensations de marche.
Une chaussure confortable
Une chose est sûre : le pied est à son aise, un critère important pour une chaussure destinée à marcher plusieurs heures par jour en itinérance. Le chaussant est large. Trop large ? Cela ne m’a pas gêné, mais les pieds les plus fins auront peut-être tendance à un peu bouger.
Semelle Vibram
HOKA a fait le choix d’intégrer une semelle Vibram Mega-Grip, une référence qui a fait ses preuves et que la marque intègre sur de nombreux modèles. J’ai testé cette chaussure aussi bien sur neige en Islande, que sur les sentiers des Bauges, en Savoie : la semelle a parfaitement fait le job.
Sky Toa : un modèle polyvalent
La Toa est d’après moi le modèle le plus polyvalent de la gamme, bien que destinée à la « courte » randonnée. Les plus aguerris n’auront pas de mal à partir à l’aventure avec elle.
Tige plus basse, chaussure plus légère
Sensiblement plus légère que la Kaha, sa construction est différente. La tige est plus basse, offrant une chaussure plus flexible, même si la cheville est forcément moins maintenue. Néanmoins, j’imagine tout à fait partir en itinérance avec la Toa. Je trouve le rapport légèreté/protection meilleur que sur la Kaha, et elle aussi équipée d’une semelle Vibram Méga-Grip, très efficace sur les surfaces grasses et sentiers techniques.
Un chaussant plus serré
À la différence de la Toa, le fit de la Kaha est bien plus proche du pied. Si vous avez les pieds larges, passez votre chemin. Pour les autres, ce “fit” plus fin, plus précis, est appréciable. En descente particulièrement, la différence se fait sentir. La pause du pied est plus sûre, et l’économie physique et psychologique qui va avec n’est pas négligeable, surtout sur des sentiers techniques.
Sky Arkali : une chaussure inspirante, mais inspirée ?
J’ai mis ce dernier modèle à l’épreuve dans les Bauges, en Savoie, où la neige laisse progressivement place à des sentiers plus praticables. C’est sans conteste la chaussure que j’ai préférée dans la gamme. Pourtant, je reste circonspect quant à son positionnement.
Le modèle le plus innovant
La Kaha et la Toa sont deux modèles finalement assez classiques. Performants, gardant l’ADN HOKA (confort et légèreté), mais pas vraiment révolutionnaires. Je trouve l’Arkali différente. C’est comme si HOKA avait joué la sécurité avec ces deux modèles, avant de se faire plaisir avec le dernier. La chaussure est hybride : légère, une tige assez basse, mais complétée par un scratch au niveau de la cheville. Assez rigide au premier abord, elle devient très vite plus flexible. Elle intègre des technologies utilisées dans d’autres sports, comme sa semelle intermédiaire en EVA, pensée à l’origine pour les chaussures de trail.
Convaincante, mais pour quoi faire ?
C’est la chaussure avec laquelle j’ai pris le plus de plaisir sur les sentiers. Confortable, avec son chaussant assez large, mais également précise sur l’appui, dynamique tout en gardant un bon amorti.
Pour autant, je m’interroge quant au public visé. Les randonneurs au long cours opteront pour la Kaha, et à raison : c’est, dans cette gamme, un très bon produit. La Toa, elle, conviendra parfaitement pour des randos d’une journée. Et l’Arkali dans tout ça ? Qu’on soit clair, même si elle s’inspire du trail, n’imaginez pas courir avec cette chaussure. Si vous souhaitez arpenter les sentiers en courant, achetez une paire adéquate. C’est finalement sur de la très courte randonnée qu’elle tire son épingle du jeu.
HOKA fait donc une entrée remarquée dans un secteur qu’elle n’avait qu’effleuré jusqu’à présent, avec trois produits convaincants qui couvrent l’ensemble du spectre de la randonnée et du trek. Suffisant pour convaincre de nouveaux adeptes dans un secteur où beaucoup ne la connaissent pas encore ?