On le sait, Suunto se destine aux aventuriers à la recherche d’une montre solide, précise et à l’autonomie poussée. Mais la marque finlandaise a décidé de passer un cap avec cette Suunto 9 capable d’assurer, sur le papier, un suivi pouvant aller jusqu’à 120 heures. Mais que devient alors la précision ?
Sous le capot
Cette Suunto 9 Baro, sobre – bien qu’un poil volumineuse – est composée de trois boutons latéraux et d’un écran tactile. À l’arrière, on y trouve un capteur cardiaque optique au poignet. Sous le capot, une puce GPS associée à une fonction FusedTrack assure le suivi en direct de la position (et donc de la vitesse et de l’accélération). Cette fonction combine les données GPS obtenues par satellites à un accéléromètre, un gyroscope et une boussole intégrés à la montre. On y retrouve également un baromètre qui, par mesure de pression, permet d’obtenir une altitude plus précise.
La combinaison de toutes ces mesures permet alors, en théorie, de supprimer certaines données satellites (le système Glonass qui permettait d’améliorer la précision de la position dans les zones peu couvertes disparaît), pour gagner en autonomie sans perdre en précision de suivi. On peut donc passer d’un mode Performance (un point par seconde) qui propose 25 heures d’autonomie à un mode Endurance (un point toutes les minutes) permettant d’obtenir une autonomie de 50 heures, puis à un mode Ultra (un point toutes les deux minutes) permettant d’obtenir une autonomie de 120 heures.
Côté précision
J’ai donc voulu tester ce nouveau mode intelligent de batterie sur le terrain. J’ai amené la montre sur des centaines de kilomètres de sentiers répartis à travers le monde, et je reviens mitigé. Je suis convaincu d’abord par la précision en mode Performance. La montre capte assez bien les satellites en course, même si, depuis quelques mises à jour, c’est un peu plus laborieux et mes débuts de traces souffrent d’un cruel manque de précision en plus d’une longue attente pour capter le signal avant de partir.
Mais ensuite, la trace est précise, les altitudes justes, et l’autonomie est certifiée jusqu’à 20 heures, rien à dire ! Le système de gestion de la batterie est en plus très malin : quand il sent que vous allez manquer d’autonomie (soit avant votre séance, soit pendant), il envoie des notifications pour proposer, soit de recharger votre montre, soit de changer de mode pour durer plus longtemps. Très pratique quand il reste 10 kilomètres sur un ultra et que l’on ne veut pas perdre la fin de trace.
En revanche, dans des conditions délicates, j’ai tenté des modes inférieurs et notamment le mode Endurance. Si, quand il a capté le signal, il s’est montré très précis (on a comparé des données avec plusieurs montres sur un parcours simultané), il a, en revanche, eu tendance à souvent perdre le signal en cours de route, nous laissant avec des trous sur le parcours. Ainsi j’ai perdu 3 kilomètres dans une montée au Piton des Neiges à la Réunion, j’en ai perdu 4 en pleine forêt tropicale en Guadeloupe et surtout, il me manquait 2 kilomètres sur un 5 kilomètres à bloc à Oman ! Pas très pratique tout ça…
Et le reste ?
Pour le reste, cette Suunto est très bien pensée. On trouve vite ses marques, que ce soit dans les menus ou en course, et le passage entre boutons et écran tactile se fait naturellement. Ce dernier possède par ailleurs la bonne sensibilité, même si la sueur ou la pluie peuvent le rendre capricieux. Dans ce cas, la quasi-totalité des fonctions peut être retrouvée grâce aux boutons.
Plusieurs modes sportifs existent et sont configurables à l’infini. Les écrans sportifs permettent de répartir toutes ses données comme on le souhaite : si vous ne trouvez pas votre bonheur, je ne comprends pas. Certaines données peuvent parfois souffrir de quelques bugs, notamment les laps manuels. Je conseille alors de désactiver le « tour automatique », qui a tendance à ajouter des sources d’erreurs dans les données. Le cardio optique est pour moi anecdotique car trop peu précis : les données affichées me servent juste de repère mais sont trop instables pour s’y fier… Placée sur le guidon de mon VTT, la montre m’a indiqué que mon vélo avait le cœur qui battait à 190 bpm et ce, sur toutes mes sorties… Il est vivant !
La bonne appli
Suunto a pu souffrir dans le passé d’une image « d’usine à gaz ». Ce n’est plus le cas depuis la gamme Spartan et la révision de l’application Movescount, très facile à utiliser. En rapport avec le site Movescount, on peut paramétrer la montre, y ajouter des itinéraires. GPX à suivre, synchroniser ses séances etc. La prise en main a été assez simple en ce qui me concerne. Depuis peu, Suunto propose une nouvelle application smartphone, du nom de la marque. Elle a vocation à remplacer Movescount. Il faut l’avouer, elle est bien plus fluide, plus simple, plus stable.
MAIS, je l’ai désinstallée. En fait, elle a juste un défaut : je n’ai pas trouvé comment limiter certaines notifications en mode Smartwatch. J’aime bien recevoir certaines notifications de mon téléphone sur ma montre : messages, appels, Messenger. Mais ça s’arrête là. Je ne veux pas recevoir mes mails, mes notifications Twitter, Whatsapp etc. Ma montre se mettrait alors à vibrer toutes les deux minutes. Or, si j’arrive à choisir mes applications sur Movescount, je n’y arrive pas encore sur Suunto. Quand ils auront réparé cet oubli, alors la nouvelle application sera parfaite.
En conclusion, je dirais que cette montre est très bien pour les baroudeurs à la recherche d’une montre à bonne autonomie, solide, facile à utiliser. Mais elle manque encore de stabilité sur ses mesures de position en précision basse et d’un cardio qui ne dise pas n’importe quoi.
Suunto 9 Baro Black : Montre GPS avec cardio optique intégré. Baromètre, boussole, accéléromètre, modes intelligents de batterie jusqu’à 120 h, suivi du sommeil, étanche à 100 m, fonctions météo, plus de 80 modes sportifs.
Confort : 4/5
Fonctions : 4/5
Autonomie : 5/5
Ergonomie : 4/5
Look : 4,5/5
Verdict : 8,5/10
Prix de vente conseillé 599 €