La marque française, spécialiste de matériel de montagne et de lampes frontales, a profité de l’UTMB pour dévoiler un nouveau modèle dédié à la course à pied et au trail. « Encore une » était-on tenté de dire, tant l’offre est pléthorique aujourd’hui. Nous avons pris le temps de la tester sur les sentiers autour du Mont-Blanc et sur plusieurs courses dans le mois qui a suivi. Voici nos conclusions.
C’est sur le sentier qui mène au ravitaillement du Lac Combal, au kilomètre 65 de l’UTMB, que nous avons pris en main pour la première fois la nouvelle lampe frontale de Petzl. Il était 5h du matin, il faisait nuit noire, on ne voyait qu’une guirlande de lumière dans la descente après les Pyramides calcaires. Le choix de cet événement par la marque n’est pas anodin. L’un des membres de Petzl confie avoir réalisé des comptages : 60% des coureurs au départ de l’UTMB portent une lampe de la marque française. Quel meilleur endroit pour en faire la promotion que cette semaine de l’année où les traileurs du monde se donnent rendez-vous ?
Le modèle du compromis
Allez sur n’importe quel ultra en France ou dans le monde, et vous y verrez surtout des Nao +, la lampe la plus répandue dans le milieu du trail, elle aussi signée Petzl. Si sa puissance d’éclairage et sa grande autonomie ont fait son succès, elle est aussi lourde, et ses multiples fonctionnalités sont parfois un peu complexes à prendre en main. De l’autre côté du spectre, la marque propose un modèle minimaliste – la Bindi – léger, mais forcément moins performant.
La Swift RL a donc été pensée comme un compromis entre ces deux modèles : alléger, simplifier, tout en gardant autonomie et performance d’éclairage suffisantes pour une utilisation sur un ultra trail. Ainsi, pour 100gr (contre 185gr pour la Nao +), elle embarque 900 lumens. Un seul bouton permet à la fois de l’allumer et de l’éteindre, mais aussi de changer la puissance et le mode d’éclairage.
La batterie Lithium-Ion de 2350 mAh se recharge en 6h (si elle est totalement déchargée) et offre entre 2h et 100h d’autonomie. Pourquoi une t-elle différence ? En fonction du mode d’éclairage et de la puissance, le temps d’utilisation varie énormément. Voici les données théoriques :
Une simplicité convaincante
Ce qui frappe d’emblée avec cette Swift RL, c’est sa simplicité d’utilisation. Le seul bouton présent sur la lampe se prend en main très rapidement. On appuie, la lampe s’allume. Un clic court pour changer la puissance, un clic long pour changer de mode d’éclairage. Simple et efficace.
À l’heure du tout connecté (même les lampes frontales), ce retour à l’essentiel est bienvenu, surtout pour un tel accessoire. En montagne, en pleine nuit, moins on a à réfléchir sur son fonctionnement, mieux on se porte. Sur une course, même constat : on apprécie de ne pas mobiliser des neurones et de la concentration pour des choses inutiles.
S’agissant du maintien, là aussi, pas de fioriture. Le bandeau est simple et confortable. Le fait que la batterie ne soit pas déportée sur l’arrière du crâne (comme sur la Nao + ou bien d’autres modèles concurrents) évite que la lampe ne bouge trop lorsque l’on court, ce qui est plutôt une bonne chose.
Le Reactive Lighting, vraiment utile ?
Comme sur la Nao +, la Swift RL est dotée de la technologie Reactive Lighting, développée par Petzl. Un capteur placé à côté des LED d’éclairage détecte la luminosité extérieure et permet d’adapter la puissance de la lampe en fonction de cette dernière. Si vous passez dans une zone éclairée (lampadaire, lumière de la lune, etc.), la puissance fournie par la frontale diminue pour s’adapter au mieux aux besoins. Cette technologie permet ainsi de ne pas user de la batterie inutilement et prolonge donc l’autonomie.
Sur le papier, ce mode d’éclairage paraît évidemment intéressant. Dans les faits, pour certaines pratiques comme le VTT ou le ski, où l’on se déplace à des vitesses importantes, le Reactive Lighting peut être gênant. En effet, la lampe peut avoir tendance à changer de puissance de façon intempestive, ce qui n’est pas très agréable. Même chose en escalade, où l’on change systématiquement de distance d’éclairage, ce qui provoque des changements constants de puissance. Pour ces activités, le mode « Standard lighting » dans lequel la puissance est constante (10lm / 200lm / 550lm), est mieux adapté.
Cette fonction « intelligente » est en revanche parfaitement adaptée à la course à pied et au trail, où les variations de vitesse et de distances d’éclairages sont assez faibles. Dans ce cadre, la lampe peut optimiser l’intensité lumineuse sans que cela ne soit gênant. In fine, en utilisant le « Reactive Lighting », l’autonomie a été largement suffisante sur un ultra trail de 125km avec plus de 10h de nuit.
Pensée pour courir, cette lampe frontale s’avère en fin de compte très polyvalente. Randonnée, vélo, escalade, elle s’adapte bien aux diverses activités outdoor dès lors que l’on sélectionne le mode d’éclairage adéquat. Un accessoire utile à se procurer avant les longues nuits d’hiver.
Photo d'en-tête : © Petzl