Difficile de mieux résumer cette course de paddle, plutôt insolite, organisée chaque année fin janvier sur le lac d’Annecy. D’autant que c’est le coach du Annecy Stand Up Paddle Club, Yann Redouin, qui le dit. Et ce local sait de quoi il parle. Or après notre première expérience le mois dernier, on confirme : pagayer en plein hiver, dans les Alpes avec une eau à 4°c…. c’est du sérieux. Pas de quoi effrayer pour autant les 750 amateurs de SUP venus de 25 pays pour relever le challenge 2022– l’épreuve fait partie de L’Alpine Lakes Tour, circuit international – mais surtout pour le fun. Car si ici on pagaie aux côtés des meilleurs mondiaux, personne ne se prend au sérieux.
Du 15 km pour les pros, au 3 km pour les débutants
Pour Thibault et Clément, du team Outside, c’est l’occasion de tester le Coral et le Hyper, deux des derniers modèles d’Aqua Marina. Des gonflables de la série Touring, disponibles en 11’6″ et 12’6″ (pour le Hyper seulement), stables et maniables, parfaits pour une randonnée, mais aussi pour cette course hors normes. Ouverte à tous, en trois distances (15 km, 6,5 km et 3 km, complétés par une Technical Race 2022 et une Dragon Race) la GlaGla Race porte bien son nom et c’est là l’une de ses principales difficultés, mais aussi l’un de ses attraits majeurs disent ceux qui, d’année en année, reviennent sur les rives glacées du lac d’Annecy pour s’affronter.
Première course de la saison de l’Alpine Lakes Tour – circuit européen en huit étapes s’achevant en juillet sur le lac d’Aiguebelette – elle se déroule fin janvier, dans des conditions froides, voire très froides : -10°c le matin lors de l’édition de 2018 ! La température de l’eau y est habituellement de 4 à 6°C à cette période de l’année. Il faut donc être un peu dingue, ou franchement passionné de SUP, voire les deux, pour se lancer dans cette aventure où les probabilités de finir à l’eau semblent assez élevées. Ca, c’est ce que nous croyions en nous inscrivant pour l’épreuve, sur la « courte distance » (6,5 km), laissant la « longue distance » (15 km) aux SUPers les plus aguerris et surtout aux pros, comme nous le constatons bien vite. Car si l’ambiance est très cool ce matin-là, on sent que personne ici n’est venu par hasard. La Glagla Race, ça se prépare. Sur le parking, déjà bondé à 9 heures du matin – le départ des trois courses est prévu pour 10h30 – une armada de vans : des Espagnols, des Italiens ou encore des Suisses. Mais, aussi arrivés en avion depuis Genève ou Lyon, des Hongrois, des Urkrainiens et des Hollandais. Sans parler des Français bien sûr, dont beaucoup de locaux, hyper motivés et parfaitement équipés, sécurité oblige.
Bien s’équiper et se préparer
« Le danger, ici c’est le choc thermique », explique l’organisation. « Comme pour les sept premières éditions, le leash et le gilet de flottaison léger, type kayak, sont obligatoires ainsi qu’une combinaison type Long John ou combinaison sèche. Requis également, une couverture de survie, de l’eau (on se déshydrate vite au cours de l’effort) et une dose de sucré. Enfin s’il est obligatoire de signaler la chute d’un concurrent proche et de l’assister, de chute nous n’en verrons pas ce jour-là. La compétition est ouverte à tous, notamment aux débutants qui, avec quelques heures de pratique seulement, peuvent se lancer sur la « très courte », un trois kilomètres qu’ils abordent en mode rando cool. Mais la plupart des amateurs aguerris et des pros venus pour cette course devenue l’une des plus populaires d’Europe sont animés par l’esprit course et affichent un haut niveau.
La GlaGla, explique Iona, 23 ans, étudiante à Brest qui pratique le SUP depuis 5 ans, dont 1 an et demi en compétition, « je l’imagine comme un début de course hard avec les mains qui gèlent, les jambes qui tremblent et ensuite un petit rayon de soleil pour se réchauffer et il n’y aura plus qu’à admirer le paysage et se donner à fond pour se donner chaud! ». Même esprit chez Pascale, certifiée SUP instructeur Pagaie Canada et professeure de paddle yoga. Fan de la GlaGla Race, elle y participe en 2022 pour la 5e fois. Qu’y trouve-t-elle ? » Tout d’abord cette ambiance si chaleureuse avec toute la gang, les amis que je retrouve, cette ferveur au bord de l’eau entre passionnés, tous givrés et tous excités de vivre cette belle et folle aventure, athlètes et simples riders unis par la même passion. Puis ma première glisse hivernale, comme un premier rendez-vous, un enchantement, ma rencontre avec le lac d’Annecy, majestueux, émeraude, éblouissant, les bleus qui se mêlent, ses cimes enneigés, ses cygnes blancs qui paisiblement nous regardent passer. Je suis éblouie et émerveillée à chaque fois sur la Longue Distance, chaque coup de pagaie sur ces 15 kms me plonge dans ce que j’aime le plus, me challenger et ressentir dans cet effort un bien fou. Le dernier kilomètre est très difficile , mais à l’arrivée l’émotion l’emporte et je me sens si fière et si courageuse de l’avoir faite ! Heureuse tout simplement ! ». Heureux, Thibault et Clément le sont aussi à l’issue de leur course. Leur chrono? Un détail pour cette première. Mais au regard du niveau général, ils lorgnent déjà sur les dates de l’édition 2023, qu’ils comptent bien aborder pour le fun… mais pas que.
Envie de vous lancer dans la course ? Tous les conseils de Yann, coach de la Glagla Race
S’habiller
« La pratique du SUP sur les lacs alpins a quelques particularités, notamment concernant la tenue à adopter l’hiver. Il faut avant tout trouver le bon compromis pour se protéger du froid… mais pas trop ! et rester efficace pour pagayer. Effectivement notre corps monte vite en température durant l’effort et l’effet « cocotte minute » ressentie avec les combinaisons néoprènes classiques est indéniable. Il faut privilégier les tenues mixtes à savoir un Long John ou pantalon qui permet de bien couvrir les parties exposées au froid et les moins mobiles (jambes, abdomen) et un haut thermique respirant (première couche), que l’on peut recouvrir d’un coupe-vent technique. La déperdition de chaleur se fait essentiellement par la tête, les mains et les pieds. Ce sont vraiment ces parties qu’il faut couvrir en priorité ainsi que l’abdomen pour éviter les problèmes de transit. Un bonnet technique et respirant également qui ne garde pas trop l’humidité, des gants néoprène ou classiques pas trop épais afin d’éviter de fatiguer les avant-bras en tenant votre pagaie, des chaussons néoprènes en 5 ou 6 mm ou à défaut des baskets avec une paire chaussettes en laine. Il existe également des combinaisons étanches spécifiques pour ce type de pratique hivernale chez Aqua Marina. Si vous participez « en promenade » et appréhendez de vraiment tomber à l’eau, alors une combinaison néoprène classique peut suffire.
S’échauffer
Avant le début de la course ne passez pas brutalement d’une ambiance surchauffée (habitacle de voiture, salle chauffée…) à l’extérieur. Anticipez votre départ.
Échauffez-vous bien ! Contrairement à l’été et ses températures clémentes, le corps a besoin de beaucoup plus de temps pour « monter en température » et être prêt pour l’effort que vous aurez à fournir ensuite. 10 à 15 minutes sont nécessaires. Vous êtes là pour vous faire plaisir… pas pour développer des tendinopathies.
S’hydrater
Pensez à boire : ce n’est pas parce qu’il fait froid et que c’est l’hiver que l’on se déshydrate moins ! Bien au contraire ! Hydratez-vous avant le départ, un thé est toujours bien apprécié. Vous pouvez également préparez votre boisson d’effort : thé, citron, miel… et pourquoi pas rajouter de la maltodextrine (apport glucidique) pour la longue distance, car les dépenses énergétiques sont augmentées (effort + froid)… c’est assez personnel en fait… »
Et les conseils de Pascale, certifiée SUP instructeur pagaie Canada et professeure de paddle yoga.
« Comme avant toute course il faut se préparer , je fais du vélo elliptique et des altères pour les bras, des abdos chaque jour, du yoga et du renfo sur une planche d’équilibre. Je vais aussi sur l’eau dès que je peux faire du paddle et des petits trainings (…).
Le jour de la course je m’échauffe, je fais des étirements, un peu de méditation et je prends un bon petit déjeuner vitaminé, en général du muesli, des fruits avec un yaourt végétal. Je me concentre aussi, je suis joyeuse. J’ai un peu le trac aussi car nous sommes si nombreux sur l’eau, 600 à la dernière édition. Mais c’est l’fun ! Je m’hydrate beaucoup lors de la course, j’ai un camelback, je mets un long John avec une polaire dessous, j’ai fait 3 GlaGla avec une combinaison wetsuit 5/4 et j’ai eu trop chaud. Je mets des gants et des chaussons neoprène… Sans oublier mon bonnet ! »
Pour en savoir plus sur les différents parcours et les catégories de la GlaGla Race, c’est ici. Et pour connaître tous les résultats de l’édition 2022, c’est par ici.
La Glagla Race, première des 8 étapes de l’Alpine Lakes Tour
Glisser au milieu des montagnes sur des eaux cristallines, découvrir de nouvelles sensations de glisse et rencontrer des SUPers partageant la même curiosité et la même envie : l’Alpine Lakes Tour est une expérience sportive, sensorielle et humaine. En 2022, huit étapes sont au programme dans trois pays : la France, la Suisse et l’Italie.
- GlaGla Race 2022 : 21 au 23 janvier 2022 (Talloires, France)
- BAT Race : 12 mars 2022 (Saint Léonard, Suisse)
- Canal de Savière et lac du Bourget : 3 avril 2022 (Chanaz, France)
- Leman Crossing : 26 au 29 mai 2022(Lac de Genève, Suisse)
- Tropical Race : 3 juillet 2022 (Genève, Suisse)
- Alpine Paradise Race : 24 au 15 septembre 2022 (Vallée d’Aoste, Italie)
- Lyon Paddle Show Race : 1er octobre 2022 (Lyon, France)
- Very Flat Race : 15 octobre 2022 (lac d’Aiguebelette, France)
Qui peut participer à l’Alpine Lakes Tour ?
Tout le monde peut y participer. Certaines courses sont réservées aux compétiteurs chevronnés, mais il y a sur toutes les étapes des courses et activités pour tous les niveaux, même les débutants. Ce n’est pas non plus une question d’âge. Enfants, ados, adultes et seniors y sont les bienvenus. Le stand up paddle est un sport doux et accessible à tous. Il n’est pas non plus nécessaire de faire toutes les étapes. Les inscriptions se font étape par étape et s’ouvrent généralement un à deux mois avant l’événement. Certains coureurs ne participent qu’à une course par an, notamment sur la GlaGla Race, étape qui rassemble le plus de concurrents.
La course donne des points pour le classement général de l’Alpine Lakes Tour. Le principe : des points pour la distance sur les courtes et longues distances (1 par km), des points en fonction du classement (1 pour le dernier, 2 pour l’avant dernier, etc). Les points sont attribués par rapport au classement scratch. Concernant les courses techniques (Technical Race, SUPer LAP) les points de participations sont indépendants de la distance (10).
Il y a un classement général au scratch et un classement par catégories. La catégorie principale est celle qui rassemble le plus de concurrents, soit 12’6 rigide hommes.
Pour en savoir plus l’Alpine Lakes Tour, c’est ici.
Découvrez toute la gamme de Stand Up Paddle d’Aqua Marina sur www.aquamarina.com
Photo d'en-tête : Richard Bord