Le flou est levé mais la mesure ne fait pas l’unanimité, loin de là. Depuis lundi, le port du masque est obligatoire dans une centaine de spots de la capitale, notamment les quais de Seine. Les runners sont bien concernés par cette mesure mais « pas les usagers de vélos et trottinettes » précise aujourd’hui la Préfecture de police de Paris. C’est à n’y rien comprendre quand on sait que l’OMS déconseille fortement de porter un masque lors d’une activité physique.
Dans la foulée de Saint-Malo, Bayonne ou encore Biarritz, pour ne citer qu’elles, Paris a rendu obligatoire lundi le port du masque dans plusieurs zones de la capitale. Une centaine des rues, particulièrement fréquentées, sont concernées. Sans surprise, l’ensemble des quais de Seine, très prisés des promeneurs, mais aussi des runners, est concerné. La mesure s’appliquait-elle à ces derniers ? Oui a confirmé ce mercredi la préfecture de police de Paris dans un communiqué expliquant que si les usagers de vélos, trottinettes ou voitures n’étaient pas concernés car « ils ne font pas courir de risque de contact dans les voies dans lesquelles ils circulent « , les piétons, eux, doivent bien porter un masque, « y compris s’ils font du sport, et feront donc l’objet de mesures de contrôle pour port obligatoire de masque dans les zones concernées.» Autrement dit, ne pas porter son masque là où il est obligatoire leur en coûtera une amende de 135 euros.
Certes, il est toujours possible de courir sans masque dans les autres espaces non concernés, mais cette mesure nous laisse plus que perplexes. Comment comprendre qu’en Mayenne par exemple, où le masque est obligatoire dans tous les lieux publics, les sportifs en soient exemptés ? Et que penser quand on lit sur le site officiel de l’OMS que : «Il ne faut pas porter de masque quand on fait de l’exercice car les masques peuvent réduire l’aisance respiratoire. La transpiration peut entraîner une humidification plus rapide du masque, rendant la respiration plus difficile et favorisant la croissance des micro-organismes. Pendant l’exercice, la principale mesure de prévention consiste à garder une distance physique d’au moins 1 mètre avec les autres.»
Une conclusion rejoignant les analyses d’experts américains, comme nous l’expliquions déjà dans notre article du 16 avril 2020. « Si vous faites partie de ces chanceux qui arrivent à courir avec un masque sans que cela ne se transforme en un calvaire humide et insupportable, alors pourquoi pas », concèdaient en effet les scientifiques interrogés par Outside. Mais mieux vaut sans doute faire preuve de créativité dans votre parcours, quitte, pour l’instant, à délaisser votre sentier préféré autour du lac ou du canal pour des chemins peut-être moins poétiques mais aussi moins fréquentés. Car, comme le rappelle l’un de nos experts : « Le message général que j’essaie d’envoyer est que le plus important est d’être physiquement éloigné et de se laver les mains. Se couvrir le visage est destinée aux situations où ce n’est pas possible. Et surtout, cela ne vous autorise pas à vous mettre en situation à risque et à vous dédouaner des gestes barrières. »
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Photo d'en-tête : Fitsum Admasu/ Unsplash