Seul au milieu de l’océan, Richard, un retraité qui avait toujours rêvé de faire le tour du monde à la voile, envoie soudain des messages frénétiques à sa famille : des pirates sont en train d’aborder son voilier. À plus de 3 000 km de là, ses proches vivent un cauchemar : Richard Carr est peut-être en train de mourir et il n’y a pas grand-chose qu’ils puissent faire pour l’aider. L’e-mail de mon père n’a ni queue ni tête, mais il semble indiquer que des pirates se sont emparés de son bateau : « Kidnappé par boîte à films culte noir Sud Profond a pris le contrôle. Bateau endommagé ». Il l’a envoyé à ma mère, Martha, à 4 h 30, heure du Pacifique, le 28 mai 2017. C’est un dimanche, elle dort. Elle ne découvrira ce mail et les suivants qu’à 8 h 30. Pendant plusieurs heures, mon père, Richard Carr, 71 ans, a dû croire que ses messages ne passaient pas. Il est au milieu de l’océan Pacifique. Parti de Puerto Vallarta, au Mexique, 26 jours plus tôt, il se dirige vers les îles Marquises, pour une traversée de 2 780 milles marins – 5140 kilomètres – qui constituait la première grande étape du rêve de sa vie : faire le tour du monde en bateau. Il se trouve près de l’Équateur, à 1 160 milles des Marquises, 1 975 milles d’Hawaï et 1 553 milles du Mexique – difficile d’être plus loin de la terre ferme et des secours. Son bateau, le Celebration, est un Union Cutter de 36 pieds construit en 1985. Il a une coque blanche et des ponts en teck décoloré, des hublots en laiton virant au turquoise et des housses pour les voiles vert foncé qui me rappellent toujours les colonies de vacances. Descendre dans les cabines, c’est comme s’engouffrer dans une maison de hobbit — un intérieur sombre et accueillant, avec des boiseries…
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