250 milliards d’euros par an, c’est le poids que le criminalité environnementale pèse aujourd’hui dans le monde. Active sur toute la planète, elle revêt les formes les plus diverses, blanchiment d’argent, corruption, fraude financière, violences, meurtres, tous les moyens sont bons pour mettre la main sur les ressources forestières ou animales. C’est à ce juteux marché animé par des criminels de haut vol poursuivis par Interpol que s’est intéressé le journaliste d’investigation Martin Boudot pour sa nouvelle série de quatre documentaires de 52 minutes diffusée ce soir 21h sur France 5 ou sur la plateforme France.tv. A ne pas manquer !
Formé à l’école de Cash investigation, Martin Boudot, 36 ans, avait déjà imposé un style bien à lui dans « Vert de rage », une série documentaire diffusée dans 25 pays couvrant de grands scandales environnementaux : contamination des fleuves, pollution de l’air, radioactivité, exploitation illégale des ressources, déchets toxiques. Avec pour objectif : informer en s’associant avec des scientifiques et faire bouger les choses.
Cette fois c’est aux nouveaux visages de la criminalité environnementale recherchés par Interpol qu’il s’intéresse, ces « planet killers » qui pillent sans état d’âme la planète. L’un des plus juteux business aujourd’hui qu’essaye d’endiguer l’Unité des crimes environnementaux d’Interpol. Un service peu connu du grand public que le journaliste est parvenu à convaincre de collaborer à l’issue de deux ans de négociations. Résultat, une petite série de quatre documentaires de 52 minutes chacun construit autour d’un criminel, un scandale environnemental et une traque. Entre le polar et l’enquête environnementale. Deux formats que Martin Boudot connait bien pour avoir également participé à « World’s most wanted », série coproduite par Netflix, racontant la traque des criminels les plus recherchés au monde.
Parmi ceux actuellement dans le viseur de cette unité d’Interpol, le journaliste avait (malheureusement) l’embarras du choix, une trentaine sont recherchés, mais une poignée seulement jouit d’une « notice rouge ». C’est dans cette liste qu’il a repéré quatre affaires représentant chacun un écocide différent aux quatre coins de la planète. Le Prince du carbone sur la pollution industrielle et les émissions de CO2, Le Roi de l’ivoire sur le trafic d’ivoire, Le Parrain des océans sur le trafic des espèces protégées et sur la pêche illégale, et enfin Le Bourreau des forêts sur la déforestation et le trafic de bois.
Des criminels s’appuyant sur de vastes réseaux internationaux leur permettant de développer leurs activités et d’échapper aux mailles du filet de la police. Toute une organisation criminelle donc, extrêmement lucrative, peu connue du grand public, et souvent sous-estimée par les autorités policières et judiciaires. Or, comme l’explique la série, ces activités sont toujours accolées à de la criminalité « classique » : trafic d’armes, d’êtres humains, assassinats ou prostitution. Souvent peu sanctionnées, elles servent aussi parfois à financer des luttes armées, et même terroristes, ou du trafic de drogue.
On aurait donc tort de tenir pour négligeable le trafic d’ivoire en Afrique ou la traque dans les eaux du Golfe du Mexique du « totoaba », un poisson qui rapporte plus qu’un kilo de cocaïne sur le marché noir. Des crimes dont l’impact mondial est magistralement démontré dans une série qui se veut plus grand public que « Vert de rage » et susceptible sans doute de trouver une audience plus jeune encore, en France, comme à l’international.
Épisode 1 : Cyril Astruc « le prince du carbone »
Traqué depuis plus de dix ans par Interpol et les polices de plusieurs États, c’est l’une des têtes pensantes du « casse du siècle », la fraude aux quotas carbone avec cinq milliards d’euros détournés des caisses des États européens. Autant d’argent qui devait notamment financer la lutte contre le réchauffement climatique et qui avait comme objectif de réduire les émissions de CO2. D’Israël à la Belgique en passant par les États-Unis, Cyril Astruc a toujours réussi à passer entre les mailles du filet.
Diffusion ce soir lundi 23 janvier à 21.00 sur France 5. Disponible également sur l’application France.tv.
Épisode 2 : Samuel Jefwa , « le roi de l’ivoire »
Avec son frère Nicholas, Samuel fait partie des plus grands trafiquants d’ivoire au monde. Un trafic qui rapporte des dizaines de millions de dollars et leur permet d’avoir des connexions jusque dans les plus hautes sphères de l’État kényan. Poursuivis par les autorités kényanes et l’unité environnementale d’Interpol, ils restent introuvables à ce jour.
Diffusion ce soir lundi 23 janvier à 21.00 sur France 5. Disponible également sur l’application France.tv.
Les deux prochains épisodes
Jungchang Wu, « le Parrain des océans »
Poursuivi en Inde, son pays d’origine, pour trafic de bois de santal notamment, Sahul Hameed est réfugié avec sa famille à Dubai, pays dont il ne peut pas être extradé malgré les pression d’Interpol qui le traque également « car il n’aurait rien commis de répréhensible » dans ce pays, d’après les autorités locales. De là, il surveille le transit de milliers de tonnes de bois voyageant par air, terre ou mer en direction du Bengladesh, de la Birmanie et surtout de la Chine.
Sahul Hameed, « le Bourreau des forêts »
Son terrain d’action à lui, ce sont les ressources halieutiques, les poissons. Et tout particulièrement le totoaba dont le trafic fait rage dans le golfe de Californie.
Au Mexique, cette espèce menacée est victime de la pêche illégale car ses vessies sont prisées en Chine et dans d’autres pays d’Asie où on en fait des soupes aux propriétés prétendument médicinales. Entre autres vertus ? Soigner le foie et les reins, donner une belle peau et favoriser la circulation sanguine. Il peut rapporter 100 000 euros le kilogramme. Un business si juteux que les cartels jouent maintenant les intermédiaires auprès des consommateurs asiatiques.
Notre sélection des meilleurs films d’aventure disponibles en streaming et libre accès.
SKI & SNOW ∙ ALPINISME ∙ ESCALADE ∙ VOILE ∙ RUNNING ∙ SURF ∙ VÉLO ∙ AVENTURE ∙ ENVIRONNEMENT
- Thèmes :
- Documentaire
- Environnement
- Films