Entre scènes spectaculaires et darwinisme à plein régime, la nouvelle série documentaire de National Geographic commentée par Bear Grylls illustre de façon magistrale les conséquences du réchauffement climatique sur la faune sauvage. A découvrir dimanche 28 avril.
1 800 heures d’images filmées sur sept continents, 82 tournages sur 1 300 jours et 245 personnes sur le terrain : cette débauche spectaculaire de moyen a permis de saisir des séquences folles des espèces animales les plus extraordinaires de la planète en pleine adaptation aux pires imprévus de l’évolution. Un seul impératif, survivre dans un contexte de conditions climatiques éprouvantes et changeantes, de compétition accrue pour les ressources et de jeu du chat et de la souris permanent entre prédateur et proie.
La division de la série en épisodes selon six écosystèmes (“Au cœur de la jungle”, “Les prairies”, “Les pôles”, “Les déserts”, “Sous l’océan”, “Sur les cimes”) permet au documentaire de montrer les scènes dans leur contexte local tout en les mettant systématiquement en relation avec la menace globale d’une planète en pleine métamorphorse. “Planète Hostile” produit des images d’une beauté à couper le souffle, mais illustre surtout plan après plan la violence et l’arbitraire au coeur desquels évoluent les animaux sauvages, a fortiori en ce début de XXIème siècle. Autant dire que la série n’a pas volé son titre et que la chute vertigineuse de petites bernaches nonnettes agitant pathétiquement leurs ailes inutiles est douloureuse au visionnage.
Si le documentaire se focalise sur de nombreux animaux télégéniques (jaguars, phoques, singes, baleines, etc.), c’est moins pour profiter de leur charisme visuel que pour souligner les défis auxquels ils se trouvent aujourd’hui confrontés : éléphants assoiffés obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour survivre, bisons perdant plus d’un quart de leur volume sanguin par jour sucé par des essaims de mouche noires anormalement nombreux ou encore léopard des neiges traînant sa fourrure sous 18 degrés en plein Himalaya.
Pour parvenir à capturer des scènes inédites, telles la chute sans fin d’un léopard des neiges et d’un bouquetin ou la traque d’un bœuf musqué par un loup arctique, les équipes de tournage ont utilisé toutes les nouvelles technologies à leur disposition : super ralentis, séquences incroyables en time-lapse ou utilisation de drones avec des pilotes de compétition. Comme les animaux, les équipes ont dû s’adapter aux challenges posé par le changement climatique : “Il a fallu prendre en compte qu’on ne pouvait pas se baser sur les schémas habituels de gel ou d’inondation de tel ou tel endroit”, explique Tom Hugh-Jones, le showrunner de la série. “Il s’agit d’un défi supplémentaire ces derniers temps pour ce genre de projets, plus rien ne se déroule comme prévu alors qu’avant c’était réglé comme du papier à musique côté conditions climatiques”.
En filigrane se dessine l’idée que – sans être une solution miracle – les animaux qui font le choix du groupe et de la solidarité semblent tirer avec moins de difficulté leur épingle du jeu. Une idée à creuser ?
« Planète hostile », nouvel épisode: « Sur les cimes ». Diffusion dimanche 28 avril, à 20h40 et 23h15 sur National Geographic TV
Photo d'en-tête : National Geographic- Thèmes :
- Animaux
- Documentaire
- Environnement