Avril, mai, premiers beaux jours et comme une furieuse envie de filer dans les îles ? Bon ok, « nos îles » se résument aujourd’hui à Porquerolles, au large de la commune d’Hyères dans le Var. Mais pour aller goûter à l’insularité en deux roues et à deux pas de chez nous, c’est plutôt sympa. Suivez notre journaliste, Gaëlle et sa complice, Morgane, deux vététistes accomplies.
Samedi matin, 5h00. J’ai des envies de meurtre à l’encontre de Morgane. C’est dans sa petite tête qu’a germé « l’idée du siècle » : profiter du soleil, ne serait-ce qu’une petite journée, en montant dans un bateau avec nos vélos, à la découverte de l’île de Porquerolles, site classé depuis 1988, réservé aux promeneurs et aux cyclistes.
7 heures 30. Nous embarquons toutes les deux à bord de la navette fluviale qui relie le port de la Tour Fondue -tout au bout de la presqu’île de Giens- à l’île de Porquerolles. Une petite demi-heure de traversée, accompagnées de quelques travailleurs rejoignant l’île classée « Cœur de Parc national », ou espace à protéger. Les quelques nuages qui se dessinent à l’horizon commencent à laisser passer les premiers rayons de soleil.
Arrivées sur l’île, nous effectuons nos premiers tours de roues en traversant le port et le village. Direction plein Est, vers la pointe des Mèdes.
Après quelques kilomètres écumés sur des chemins larges qui nous permettent d’en prendre plein la vue et d’observer les côtes toulonnaises au loin, nous arrivons sur un petit sentier qui nous conduira jusqu’au sémaphore, point culminant de l’île.
Bordé d’arbousiers, ce chemin ludique nous permet de goûter au sol varois : roches de granite, quartz cristallisés, grosses racines, sable et maquis touffu. Après une descente sur la route et un stop « lecture de carte », nous changeons de cap, direction la pointe de la Galère, ses falaises abruptes et ses calanques déchiquetées.
Une descente sur un vrai sentier cette fois ci, avec de vraies dalles, de vraies racines et de vraies traces sinueuses nous fait déboucher sur une petite crique bordant le côté sud de l’île. Nous décidons alors de suivre le sentier du littoral jusqu’à une pointe rocheuse surnommée la Pointe Rouge.
De retour sur de larges chemins bordés par les cannes de Provence, nous longeons le vignoble de la plaine de Notre Dame et terminons la matinée en nous échouant sur la plage Notre Dame. Une longue plage de sable fin, une eau turquoise et pas une seule âme qui vive à l’horizon, il ne nous en faut pas plus pour piquer une tête avant d’attaquer notre pique-nique et de nous accorder une petite sieste sous le soleil varois.
Pause-café au village, nous voilà d’attaque pour rouler vers la pointe ouest de l’île. Une montée sans difficulté nous amène à proximité du phare du cap d’arme. C’est là que nous empruntons un sentier longeant le littoral jusqu’à la pointe ouest de l’île. Le parcours est ludique, vallonné à souhait, alternant petites descentes « trialisantes » et montées rocailleuses et sinueuses. Il nous plonge tantôt dans le maquis, tantôt nous fait déboucher sur un point de vue bordant les falaises escarpées et le bleu sombre de la mer méditerranée en fin de journée.
Les nuages ont disparu, la lumière fait prendre à la roche une couleur rougeâtre. Le bonheur. Mais il est déjà temps de rentrer, la dernière navette est à 17h15. Nous reprenons la direction du village, avec un petit pincement au cœur : nous n’aurons pas eu le temps d’aller jusqu’au Langoustier, à la pointe ouest de l’île.
Sur le retour, du bateau, nous lançons un dernier regard vers Porquerolles et son phare, tout juste allumé. Ravies de notre journée, nous traçons un rapide bilan : des paysages à couper le souffle, quelques petits trails sympathiques et une belle occasion de s’évader pour échapper à la ville ne serait-ce qu’une petite journée. Seul bémol, le prix de la traversée, aller-retour, avec son vélo : 19,50€ par personne (16,80€ pour les moins de 26 ans) + 14,50€ par vélo. Mais que ne ferait-on pas pour rouler les pieds dans l’eau ?
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Photo d'en-tête : Paul Humbert/Vojo