Fin de l’expédition sur le Dhaulagiri (8167 m) pour l’Allemand David Goettler et l’Italien Hervé Barmasse. Un an après avoir abandonné leur tentative sur le Nanga Parbat (8126 m) l’hiver dernier, au Pakistan, les deux alpinistes sont à nouveau contraints de renoncer au Népal. La cause ? Les jet-streams, vents extrêmement violents rendant la montagne impraticable. Cette année, la première ascension hivernale d’un 8000 en style alpin devra donc attendre.
Les prévisions météorologiques sont formelles : la large fenêtre de beau temps nécessaire à l’ascension, en style alpin, du Dhaulagiri (8167 m) de David Goettler et d’Hervé Barmasse, deux alpinistes de renom ayant notamment gravi ensemble le Shishapangma (8027 m) en style alpin en 2017, n’arrivera pas de sitôt. Depuis leur arrivée au camp de base début janvier, le vent souffle violemment, jusqu’à 200km/h, ce qui empêche toute tentative. La neige annoncée, menaçant de rendre le camp de base inaccessible, les a conduits à mettre fin à leur expédition. « Faire face à des conditions pareilles, c’est le jeu des ascensions hivernales » commente Adam Bielecki, alpiniste polonais à qui l’on doit les premières hivernales du Gasherbrum I (8080 m) et du Broad Peak (8051 m).
« Une décision difficile à avaler » souligne leur principal sponsor, The North Face. Ce dernier précise par ailleurs que David Goettler et Hervé Barmasse ont prévu de revenir dans « l’objectif de réaliser la première ascension hivernale d’un 8000 en style alpin ».
Le Nanga Parbat sous la menace des terroristes
Ces vents violents de très haute altitude, les jet-steams, avaient également contraints les deux hommes, à renoncer, l’année dernière, à l’ascension hivernale en style alpin du Nanga Parbat (8126 m), au Pakistan. « L’ascension du Nanga Parbat, par le versant Rupal [que personne n’a jamais gravi en hiver, ndlr], en style alpin et en hiver, c’est le rêve d’une vie, soulignait récemment Hervé Barmasse. Malheureusement, cette année, nous n’avons pas obtenu de permis, non pas parce que nous ne sommes pas les bienvenus au Pakistan, bien sûr, mais avant tout pour une question de sécurité, étant donné que cette région a récemment connu des problèmes avec les Talibans. Le souvenir de l’assassinat d’alpinistes il y a quelques années (le 22 juin 2013, dix alpinistes et un guide y trouvent la mort, ndlr) au camp de base est encore frais ».
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