Quelques heures seulement avant l’ascension express de Karl Egloff et Nico Miranda dont nous vous parlions ce matin, l’Anglo Américain Adrian Ballinger a réalisé a première descente à skis du Makalu, cinquième plus haut sommet du monde (8 485 m). Un événement historique.
Il s’y était déjà essayé par deux fois. Sans succès. La troisième aura été la bonne. Comme il l’explique sur les réseaux sociaux, Adrian Ballinger est parvenu à faire la première descente du Makalu aujourd’hui avec, à ses côtés, Dorji Sonam Sherpa et Pasang Sona Sherpa. Deux équipiers avec lesquels il a déjà réalisé quatre descentes de huit mille mètres à skis et dont l’intervention a été capitale. « A partir de 7 900 mètres, nous avons ouvert toute la piste à trois, mais en plus, les deux autres ont porté 300 mètres de corde. Lorsque nous avons atteint la crête somite, Dorji a pris la tête sur un terrain technique difficile avec une protection limitée. Ils se sont ensuite portés volontaires pour porter une partie de mon équipement de descente, ce qui m’a permis de skier les plus de 2 438 mètres de dénivelé sans porter un énorme sac à dos. »
Ils auront été les premiers à atteindre le sommet du Makalu ce printemps. Là, l’attendait la descente qu’il commente en ces termes sur Instagram.
Les 8000+ pieds verticaux de ski étaient presque toujours raides et fermes ; les bons virages étaient sur névés, les mauvais sur glace et roche. J’ai désespérément cherché de la poudreuse profonde. La descente a exigé toutes les astuces possibles ».
Un récit rapide qu’il a complété par « trois points importants pour ceux qui s’y intéressent », précisant au passage « qu’une descente à ski plus propre et de meilleure qualité attend ceux qui le voudront à l’avenir :
1. En raison des conditions, de la météo et des autres grimpeurs, mon départ à ski s’est fait 15 mètres en dessous du vrai sommet
2. J’ai enlevé mes skis pour un rappel de 60 mètres de pur rocher dans le couloir français à environ 26 500 pieds.
3. Lorsque mon cerveau ou mon cœur ne pouvait pas supporter plus d’exposition dans les zones les plus glaciales ou les plus rocheuses, j’ai occasionnellement utilisé des cordes fixes comme lignes de main.
Avant de conclure : « Il est difficile de décrire ce que je ressens actuellement (je me sens fier et humble, bien sûr). Un projet de dix ans a abouti à une descente complètement dérisoire mais incroyablement spéciale (pour moi). Ce n’était pas parfait mais c’était le plus parfait que je pouvais exécuter. Et je peux définitivement dire que je ne skierai plus jamais celle-là. 😆 Je suis tellement heureux.
Rappelons qu’outre le Makalu, Adrian Ballinger a déjà réalié la première descente intégrale à ski descendu à ski duManaslu (2011) et qu’il a déjà fait deux fois celle du Cho Oyu (2013 y 2016).
Photo d'en-tête : Griffin Mims