Quand Cousteau qualifiait de « baratin » l’effet de serre

Le réchauffement climatique animait déjà des débats passionnés entre lanceurs d’alerte et conservateurs il y a 40 ans. Le vulcanologue, Haroun Tazieff, avait tout vu, tout prévu, tout anticipé alors que le commandant Cousteau fustigeait ses prédictions. Retour sur une passe d’arme légendaire sur le plateau télé des « Dossiers de l’écran ». Une belle pépite datée de 1979 dénichée dans les archives de l’INA. A méditer à l’heure où, au coeur de la COP 25 qui s’achève jeudi 13 décembre, certains scientifiques se montrent encore sceptiques face à l’urgence climatique. Fonte des glaces, hausse du niveau de la mer, Tazieff avait vu juste en 1979 « C’est du baratin ça ! », lançait le commandant Cousteau, prostré dans son fauteuil quand le vulcanologue et ancien directeur de recherche du CNRS, Haroun Tazieff, prédisait les futures catastrophes liées à la hausse des températures générée par les émissions de gaz à effet de serre de l’être humain. « Le CO2, c’est vrai, on en fabrique beaucoup mais il y a quand même des correcteurs automatiques, les forêts, les océans », croyait analyser Jacques-Yves Cousteau, ajoutant même à son scepticisme une pincée d’agacement plus tard dans l’émission : « On commence à me casser les oreilles avec cette histoire de CO2 ! » La fusion des glaces polaires aussi bien en Antarctique que sur la banquise du pôle Nord, la montée des eaux et donc la noyade des côtes basses incarnent autant de phénomènes que nous essuyons aujourd’hui. Ressortir ce document de l’INA, 40 après sa diffusion apporte un bel éclairage sur notre société, bien incapable de croire en 1979, qu’une telle dérive arriverait. Clairvoyant, Haroun Tazieff avait vu juste. En plein COP 25 à Madrid et après une nouvelle journée de manifestation ce vendredi contre la léthargie des états à endiguer le réchauffement climatique, le discours du vulcanologue sonne comme un cri d’alarme que personne n’a voulu mesurer à sa juste valeur.