PFC, teintures, usage de l’eau … L’impact environnemental de l’industrie outdoor n’est plus à démontrer. Sans surprise, Outdoor by ISPO a viré au vert : les marques planchent toutes sur des solutions plus responsables. Entre recours aux fibres naturelles et méthodes de recyclage innovantes, voici ce qui nous a marqués lors du salon de Munich.
Des fibres naturelles, chez Icebreaker
Créée en 1995, la marque néo-zélandaise a fait le
choix de miser sur les fibres naturelles. La laine mérinos, dont elle se sert
principalement pour ses vêtements, présente de nombreux avantages : durabilité,
régulation thermique, gestion des odeurs, confort. Mais elle reste indéniablement
plus lourde. Une contrainte non négligeable pour des produits techniques.
Reste que réduire sa dépendance à l’égard de l’industrie pétrochimique en se
tournant vers les fibres naturelles est une démarche courageuse et vertueuse à
suivre et à encourager.
On compte de nombreuses méthodes de recyclage des matières plastiques, mais le
meilleur moyen de limiter son impact reste encore de s’en passer.
Des filets de pêche usagés chez Ternua
La marque du Pays basque espagnole est, depuis sa
création en 1994, très impliquée dans les questions environnementales, notamment
dans tout ce qui touche aux océans. Leur logo, une queue de cétacés, est
d’ailleurs lié à leur première action adoptée, la protection de baleines via
l’ONG britannique WDC.
Pour la saison 2020, Ternua sort une nouvelle gamme, Redcycle, uniquement
fabriquée à partir de filets de pêche. En partenariat avec Aquafil, une
entreprise italienne à la pointe sur le recyclage des moustiquaires et autres
déchets à base de nylon, la marque espagnole donne une seconde vie à ces accessoires
de pêche. Transformés en fils, puis en tissus, ils sont utilisés dans la
fabrication de nouveaux textiles.
Du polyester moins dégradable chez Primaloft
L’entreprise spécialisée dans les matériaux isolants
(on retrouve leurs technologies chez de nombreuses grandes marques du marché),
lance “Primaloft Bio”.
Partant du constat que le recyclage des vêtements outdoor altérait leur
propriété technique, la recherche a porté sur une nouvelle méthode permettant
de conserver la qualité du polyester. Ce procédé chimique ne le dégradant
quasiment pas, il peut être réutilisé pour fabriquer un produit de même
niveau.
Du coton bio chez Patagonia
Connu pour son engagement environnemental, Patagonia a récemment lancé un projet d’investissement à long terme dans la filière du coton biologique. La marque américaine fondée par l’alpiniste Yvon Chouinard accompagne des producteurs dans leur reconversion. Elle les soutient pendant les trois années nécessaires à l’obtention de la certification, période délicate pendant laquelle la baisse de productivité n’est pas encore compensée par des prix plus élevés.
Du « silence radio » pour Vaude et Fjallraven
La majorité des marques qui s’engagent n’oublient pas de communiquer autour de leurs actions. D’autres néanmoins, ont décidé de ne pas en faire un argument marketing. Vaude par exemple, dont la veste Redmont 1L a remporté le titre “Outstanding sustainability”, met en lumière la technicité de ses produits avant de parler de leur dimension écoresponsable. Même constat chez Fjallraven, qui juge “normal” d’agir en ce sens, et ne considère pas nécessaire de communiquer sur leurs actions.
De nombreux progrès restent à faire (voir nos articles ici et là), mais les marques semblent désormais toutes conscientes de l’importance et/ou de l’intérêt d’intégrer les questions environnementales dans leur stratégie globale.
Photo d'en-tête : Outdoor by ISPO- Thèmes :
- Environnement
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