Le pilote pro vient de donner un petit avant-goût de ses projets dans une vidéo d’une minute où on le voit dévaler d’arides pentes suisses du côté de Zermatt, poursuivi par un drone sur fond de coucher de soleil. Un délicat exercice pour le rider comme pour le cameraman, tous deux en quête d’une fugace « fenêtre de lumière ». Le résultat est bluffant mais ne représente qu’une petite partie de la vidéo à venir, entre autres défis, à son programme.
Pas de dérogation à une méthode qui a fait ses preuves : comme pour ses séries web « Notre Tour de France », « Mission », ou « Follow The Light« , cette année, Kilian et son équipe ont passé des mois à repérer, organiser et filmer tout ce qu’ils avaient en tête. « Une année entière s’écoule généralement entre l’élaboration du concept et la diffusion de la vidéo finale », a expliqué le rider à notre partenaire « Pink Bike » qui a dévoilé les grandes lignes de son programme de tournages.
« Avant la fin de l’année, nous allons boucler un gros projet au Mexique, un autre en Suisse et un dernier en Espagne, sur lequel nous travaillons ce mois-ci. En complément, nous préparons trois livres dédiés à ces films. Derrière chaque vidéo de trois ou quatre minutes se cachent des centaines de prises de vue, des jours entiers de randonnée et d’innombrables heures passées à attendre une belle lumière. Selon les lieux, il faut également tenir compte de la météo et des saisons. Nos aventures alpines nous obligent à filmer dans une fenêtre de trois à quatre mois en été. En particulier dans les zones de haute montagne, à des altitudes enneigées, inaccessibles le reste de l’année.
Mais lorsque toutes les conditions sont réunies, il faut saisir l’occasion ! Ce rush tourné en Suisse, près de Zermatt, en est un bon exemple. Une ligne d’une minute, jalonnées de cairns, qui ne représentera sans doute que quelques secondes dans la vidéo finale, intégrée aux autres plans. En montagne, on suit ces cairns pour ne pas se perdre. Quand le temps se gâte, c’est très utile. Chaque randonneur ou alpiniste profite de son passage pour ajouter une pierre au cairn. C’est le concept de base de cette prise de vue !
Arrivés plus tôt dans la journée au refuge que l’on distingue en arrière-plan, nous avons minutieusement ajouté de nombreux petits cairns sur toute la longueur de ma ligne car il est tout simplement trop difficile de mémoriser toute la piste sans eux. L’avantage est donc double. Nous avons trouvé le concept et cela nous a vraiment aidés en même temps ! Ensuite, il ne nous restait plus qu’à attendre la lumière parfaite du coucher de soleil. Nous en avons profité pour passer l’après-midi à tester cette énorme dalle en VTT pour Kilian, et avec le drone moto pour Pierre, alias CinematicFlow.
Etre prêt au bon moment est capital. Nous devons donc être très réactifs lorsque la « fenêtre de lumière » arrive. Parfois elle ne dure que 2 minutes. C’était d’ailleurs le cas ici ! En anticipant notre duo VTT/drone on vise souvent juste du premier coup. Nous anticipons les trajectoires du drone en fonction de ma ligne, intégrant en arrière-plan, une vue sur le glacier et le Cervin en arrière-plan, véritable emblème de la Suisse. La différence entre un même plan filmé en journée et à la » golden hour » est flagrante. Cela demande un travail patient, qui est souvent frustrant lorsque les nuages s’installent… Mais c’est une vraie satisfaction quand tout se met en place ! «
Photo d'en-tête : Pierre Dupont- Thèmes :
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