Se hisser jusqu’au plus haut sommet du monde met le corps à l’épreuve des conditions les plus extrêmes de la planète. Brad Stulberg, spécialiste de la santé et de la performance humaine, lui-même alpiniste, a mené l’enquête sur l’impact physiologique d’un tel exploit.Fort de sa propre expérience et de ses recherches scientifiques, il dresse un constat des dégâts. Saisissant! Il est quasi impossible au néophyte de se représenter l’immense challenge physique et psychologique que représente l’ascension du toit du monde, à 8 848 mètres. Lorsque j’ai atteint le camp de base, 5 364 mètres et seulement 50% du niveau d’oxygène présent dans l’air au niveau de la mer, je me sentais déjà faible et dans un état second… Le pire n’était pas encore arrivé. En se rapprochant du sommet, le terrain se dégrade tandis que l’oxygène chute encore à 33%. « C’est comme gravir des marches tout en retenant deux respirations sur trois, le tout en portant des bouteilles d’oxygène», me confirme Alan Arnette, journaliste spécialiste de l’Everest pour Outside et qui a fait l’ascension en 2011. Voici compilé, organe par organe, ce que subit le corps humain lors de l’ascension de l’Everest, en plein coeur de l’effrayante “zone de la mort”, à partir de 8 000 mètres. Cerveau L’ascension signifie d’abord moins d’oxygène. Moins dans le sang, donc moins dans le cerveau, qui se retrouve petit à petit privé de ses facultés. Des études montrent que les performances cognitives, l’humeur et le fonctionnement du système nerveux – dont la coordination des mouvements – commencent à décliner à partir de 4 570 mètres. Passé ce stade, tout empire, le danger grandissant à chaque mètre gagné. Dans ce scénario extrême, comme lorsque l’on se retrouve longtemps ou sans préparation à très haute altitude, le risque de souffrir d’un œdème cérébral de haute altitude (OCHA, une augmentation de la pression sanguine dans la boîte crânienne) monte en flèche. Parmi ses symptômes figure…
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