« La plus longue rando de France », ça fait rêver. Sauf que 3034 kilomètres et 136 000 D+, ça prend du temps. Or partir plusieurs mois sur les sentiers de France ne rentre pas forcément dans votre agenda chargé. Et si vous abordiez autrement cet itinéraire reliant les plus beaux parcs naturels, des Vosges aux Pyrénées ? Etape par étape. Ou en vous focalisant sur ses plus beaux spots. Interrogé sur ces options, Kevin Ginisty, le fondateur de cette superbe randonnée, nous révèle les 11 lieux incontournables traversés par l’HexaTrek.
« Les premiers départs pour l’HexaTrek vont avoir lieu début mai » explique Kevin Ginisty, l’homme à l’origine de ce sentier qui parcourt le France des Vosges à l’Océan Atlantique en passant par les Alpes. « Et tout porte à croire qu’il va y avoir deux fois plus de monde cette année. Il y a deux fois plus de téléchargements sur l’application mobile qu’en 2023. Et on en a vendu deux fois plus de badges et de sticker que les randonneurs vont coudre sur leur sac ou leur tente pour être localisable sur le sentier. […] Je dirais que cette année, il devrait y avoir entre 600 et 700 personnes au départ. Ça paraît beaucoup dit comme ça, mais comme les départs s’étalent sur deux mois, sur 3000 kilomètres, cela fait peu finalement ». L’engouement pour ce parcours est très certainement dû à la diversité des paysages qu’il propose, des Vosges aux Pyrénées, en traversant les Alpes, le Vercors ou encore les Causses. Et si pour êtes de celles et ceux qui n’ont pas la possibilité de partir sur les sentiers de France pendant plusieurs mois, voici les 11 spots favoris du fondateur de l’HexaTrek, Kevin Ginisty.
Étape 1 – Le Grand Est (Vosges, Doubs, Jura)
Le Grand-Est intrigue, incite à la magie même. Première étape de l’HexaTrek, il offre une incroyable diversité de paysages et un riche patrimoine culturel. Si bien que votre randonnée prend parfois des allures de voyage à travers le temps, l’histoire et la nature sauvage.
Les gorges du Doubs
« Tout le monde connaît les gorges du Tarn, les gorges de l’Ardèche, mais finalement très peu les gorges du Doubs. Ça a été une vraie belle surprise ! » se souvient Kevin Ginisty. « On suit pendant quarante kilomètres dans les canyons une rivière, le Doubs. En étant vraiment coupés du monde ». Le tout dans un environnement préservé offrant de sublimes paysages. À ne pas manquer : le Saut du Doubs, une impressionnante cascade (avec une chute d’eau de 27 mètres !) située à la frontière franco-suisse.
Les crêtes du Jura
« J’aime beaucoup cet endroit, où s’entremêlent forêts et collines, avec en fond une vue splendide sur la chaîne des Alpes » détaille le fondateur de l’Hexatrek. « Je conseille particulièrement de passer par l’itinéraire allant dans le Jura Suisse, paradis de la randonnée, via le Creux-du-Van », un gigantesque cirque rocheux de plus d’un kilomètre de diamètre formé durant des millions d’années par l’érosion de l’eau et de la glace. De quoi créer d’impressionnantes falaises verticales de plus de 160 mètres. Le site offre également un splendide panorama à 360° sur les lacs du plateau, les Alpes, les vallées jurassiennes et la France.
Étape 2 – Alpes du Nord (Savoie, Beaufortain, Vanoise, Cerces)
Cette étape de l’HexaTrek est une véritable immersion au plus proche des sommets alpins. De leurs nombreux glaciers, de leur lacs de hautes montagnes et de leur faune. Cette section regorge de bouquetins qui regardent passer les touristes avec dédain et de marmottes qui sifflent des airs de montagne.
Le point de vue du Cheval Blanc
Sommet frontalier entre la France et la Suisse, le Cheval Blanc (2350 m) offre une vue imprenable, en mode 360°, sur le massif du Mont Blanc et sur les lacs de barrage d’Emosson, ainsi que sur la vallée du Haut Giffre. « On y passe juste avant d’arriver dans la réserve des Aiguilles Rouges » explique Kevin Ginisty. « La vue y est incroyable, avec le mont Blanc en fond. On est proche du mont Buet (3096 m) aussi. C’est très beau ».
Le cirque de Sixt-Fer-À-Cheval
« C’est un endroit accessible en voiture. Il y a d’ailleurs énormément de touristes qui font la petite rando de deux kilomètres en bas » explique le fondateur du sentier. « Mais l’HexaTrek arrive par les Dents Blanches [un chaînon montagneux situé entre Sixt-Fer-à-Cheval en France et Champéry, en Suisse, ndlr]. Et en fait, on voit le cirque depuis tout en haut avant d’y descendre. De là, on va traverser la réserve naturelle de Sixt-Fer-À-Cheval. C’est un des passages préférés des randonneurs en général. Le lieu est juste incroyable, avec d’innombrables cascades.
Le massif des Cerces
« Coincé entre le parc national de la Vanoise et des Écrins, le massif des Cerces n’est ni un parc, ni une réserve » précise Kevin Ginisty. « Mais c’est là que se trouve le mont Thabor, mont connu du massif des Cerces ». Culminant à 3181 mètres, il offre une vue imprenable sur le Queyras, les Écrins, les Grandes Jorasses, la Grande Casse (3855 m) et le Mont Pourri (3779 m) notamment. « C’est un de mes endroits préférés, en partie à cause des vallées » poursuit-il. « La vallée de la Clarée, proche de Névache et du Briançonnais. J’adore cet endroit ». Une expérience de pleine nature inoubliable !
Étape 3 – Hautes-Alpes (Ecrins, Belledonne, Maurienne, Vercors)
Vous trouverez dans cette étape la même ambiance que dans les Alpes du Nord… le soleil en plus ! À noter également que le dénivelé au kilomètre de cette section est l’un des plus élevés de l’HexaTrek. Ce qui en fait l’une des plus difficiles, notamment en raison de certains passages délicats. La récompense à l’issue de ces sommets escarpés ? Des panoramas à couper le souffle. Et une totale immersion en pleine nature !
Le plateau d’Emparis
« À la fin du tour des Écrins, et au début de la Maurienne, on découvre le plateau d’Emparis, un véritable océan de verdure » décrit Kevin Ginisty. « Y sont nichés le lac Lérié et le lac Noir. Cela créé une très belle profondeur avec les montagnes derrière, face aux arêtes de la face nord de La Meije et du Râteau (3809 m) ». Mention spéciale à un chemin à peine connu, sur lequel passe l’HexaTrek, qui vous emmène vers le glacier Saint-Sorlin.
Les Hauts Plateaux du Vercors
Véritable ovni de l’HexaTrek, le Mont Aiguille (2087 m) se dresse en statue au milieu du décor chaotique des falaises du Vercors. C’est surtout l’emblème du parcours ! « Les Hauts Plateaux du Vercors, c’est un lieu assez unique, la végétation est différente de ce que l’on connaît ailleurs. Il n’y a pas trop de dénivelé, ce qui fait du bien des fois ! » souligne Kevin Ginisty. Un havre de paix en dehors du temps !
Étape 4 – Gorges et Causses (Ardèche, Tarn, Cévennes, Languedoc)
Située au sud du Massif central, cette région est pleine de surprises. Les gorges qu’elle abrite ont façonné les paysages au fil du temps et de l’eau. De quoi créer de hauts plateaux entre les jonctions de ces rivières. Ces reliefs offrent donc aux randonneurs de l’HexaTrek d’incroyables points de vue sur les nombreux parcs naturels traversés.
Le balcon du Causse Noir
« L’endroit est assez connu, mais il vaut carrément le détour » s’exclame le fondateur de l’HexaTrek, pour qui, le balcon du Causse Noir, un endroit situé à la fin des gorges du Tarn, également appelé balcon du Vertige, est l’un des endroits favoris sur l’HexaTrek. Et l’on comprend pourquoi ! Il s’agit tout simplement de l’un des plus beaux belvédères pour observer la grandeur du paysage conquis par les gorges de la Jonte. Au programme : d’interminables falaises sauvages, chaque corniche étant un détail géologique qui mérite une attention toute particulière, mais aussi, quand on lève la tête vers le ciel, l’incessant balai donné par les grands rapaces en plein vol. À découvrir de toute urgence.
Étape 5 & 6 – Pyrénées (Corbières, Catalogne, Andorre, Ariège, Néouvieille, Pays Basque)
Les deux dernières étapes de l’itinéraire traversent continuellement des frontières, entre la France, l’Andorre et l’Espagne, dans le but de rester au cœur du massif pyrénéen. Vous pouvez vous attendre à d’importants dénivelés, mais vos efforts ne seront pas vains puisque récompensés par d’incroyables paysages authentiques, tout autant que leurs habitants. De quoi laisser aux randonneurs de l’HexaTrek un des plus beaux souvenirs du parcours et une arrivée à l’océan marquant la fin de leur aventure.
Le pic du Canigou
Le mont Canigó (2784 m), plus communément appelé pic du Canigou, est l’emblème des Pyrénées-Orientales et du Pays Catalan. « C’est un lieu à ne pas manquer, même si les Pyrénées, c’est beau partout ! » insiste le fondateur de l’HexaTrek. « Le Canigou et ses alentours offrent aux randonneurs un spectacle époustouflant. Si bien que chaque année, plusieurs milliers de randonneurs le gravissent ». Idéal pour prendre un bain de foule avant de retourner sur la solitude des sentiers pyrénéens.
Le parc des Aigüestortes
« C’est un parc spectaculaire » s’exclame Kevin Ginisty. « Notamment en raison de ses sommets qui dépassent les 3000 mètres d’altitude, ses 300 lacs de montagne de formes et couleurs diverses, ses rivières, ses ravins, ses cascades et ses marécages ». L’eau y joue donc un rôle primordial. Conséquence ? Le spot est riche en biodiversité. Ce qui en fait un espace naturel protégé unique dans le sud de l’Europe. Incontournable.
La vallée d’Aguas Tuertas
C’est l’un des secrets les mieux gardés des Pyrénées aragonaises. « Un endroit pile à la frontière, dans le parc des Vallées Occidentales » explique le fondateur de l’HexaTrek. « Le lieu est unique, notamment en raison de son impressionnante concentration de mégalithes datant de l’époque néolithique. Mais aussi des eaux sinueuses de la vallée. Et quand on prend de la hauteur, c’est encore plus beau ! ».
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