A l’heure où l’Ile de Beauté compte les ravages occasionnés hier sur une partie de son littoral ouest par des orages d’une rare violence, les randonneurs sont invités à se montrer très vigilants recommande le PGHM.
« Il faut préparer les Corses à faire face à des événements extrêmes », mettait en garde le 23 janvier 2022 Michel Marengo, directeur scientifique de la Stareso, (Station Recherche sous-marines et océanographiques), située à l’extrémité du cap de la Revellata à Calvi. Interviewé par Corseinfo, le professeur-chercheur expliquait en effet que depuis « 2010 la fréquence de température de l’eau chaude augmentait. En 10 ans, celle-ci a augmenté d’1 degré, ce qui est énorme ! L’eau de surface est de plus en plus chaude l’été et de plus en plus longtemps, mais c’est aussi le cas en profondeur où l’on retrouve le même phénomène. On assiste désormais à de véritables canicules marines ! ». Conséquence, poursuivait-il : « Cela occasionne tout d’abord l’augmentation des ouragans méditerranéens, avec des tempêtes de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes. L’augmentation d’évènements extrêmes aussi, comme les impressionnantes trombes marines que l’on observe depuis la côte. «
Ses tristes pronostics ont malheureusement été confirmés hier, jeudi 18 août sur l’ouest de l’île où l’on compte aujourd’hui cinq morts, une vingtaine de blessés dont quatre graves et de très lourds dégâts, suite aux soudains orages et aux vents à plus de 200 km/h qui s’y sont abattus.
Si le GR20 n’a pas été directement impacté par la tempête, les orages touchant chaque année la Corse à partir de la mi-août pourraient se montrer plus violents et dangereux que jamais cet été. D’ailleurs, dès le 9 août dernier, le Major Patrice Bonissone du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) rappelait certains principes de sécurité élémentaires aux randonneurs au micro de RCFM.
Depuis plusieurs jours déjà, la Corse connaissait en effet des orages dans ses montagnes, avec pour conséquences de faire gonfler rapidement les cours d’eau, ou encore de provoquer des incendies en raison des impacts de foudre. « Tout est encore autorisé, seul est règlementé le site de la Purcaraccia, commune de Quenza, dans le massif de Bavela, dont l’accès est réservé aux personnes encadrées par un professionnel, mais les risques persistent partout ailleurs, rappelait-il.
Le 8 août, le Peloton de gendarmes de haute-montagne a d’ailleurs participé, en coopération avec les pompiers et les sapeurs forestiers, à la plus grosse mise en sécurité de l’été pour l’heure. Quelque 500 personnes ont été éloignées des berges dans la Gravona et le Cruzini. Deux cours d’eau qui ont rapidement gonflé lundi après-midi, après qu’une cellule orageuse ait déversé sa pluie sur les hauteurs de Bocognano. Des vagues s’y sont rapidement formées dans les lits des rivières avec le risque d’emporter les baigneurs. « On a eu un phénomène orageux sur Bocognano sur les coups de quinze heures, et plusieurs interventions ont suivi. On nous a demandé de survoler le site de Bocognano, qui est fréquenté par des randonneurs, des baigneurs et des pratiquants de canyoning, parce qu’il y avait une formation orageuse qui a provoqué une crue. On s’est donc assuré qu’il n’y avait plus personne à proximité du cours d’eau », détaille Patrice Bonissone.
Déjà, la semaine précédant cet incident, au tout début août, en Haute-Corse, cinquante personnes présentes sur les berges de l’Ascu avaient été mises en sécurité. Preuve que les orages montent en puissance. Ces épisodes violents éclatant surtout passé midi, selon le PGHM, le major recommandait-il de « pratiquer toutes les activités de montagne tôt le matin ».
Si la plupart des interventions du PGHM comme des Sapeurs-pompiers – environ 240 entre le 1e juin et le 8 août – se concentrent sur la 1e étape du GR20, où des marcheurs mal préparés se trouvent rapidement en difficulté, les randonneurs plus aguerris poursuivant leur route vers les étapes suivantes ont tout intérêt à s’assurer des conditions météo avant de s’engager sur le sentier.
Comment trouver des sources sur le GR20 ?
Autre conséquence du réchauffement climatique, la sécheresse affectant toute l’île, actuellement en vigilance renforcée, y compris certains points d’eau répartis sur le sentier, traditionnellement utilisés par les randonneurs pour compléter leurs propres réserves d’eau.
Mais attention, certains sont taris après la fin août et d’autres, connus pour être encore activités en fin d’été, ont sévèrement été affectés par la sécheresse cette année. Aussi est-il prudent de partir avec des réserves suffisantes et de se renseigner sur l’état des sources auprès des refuges ainsi que des randonneurs croisés sur votre route.
Où se renseigner pour partir en toute sécurité
Avant tout, prenez en compte que vous n’aurez pas toujours une couverture de réseau téléphonique en altitude. Aussi, en cas d’urgence, cherchez un point haut pour mieux capter.
- Vigilance Météo France : toutes les infos, ici.
- Gendarmerie PGHM Corte : 04 95 61 13 95
- Sapeurs-pompiers Montagne : 18 ou Haute Corse : 04 95 46 52. Corse du sud : 04 95 10 60 18
- Numéro européen des urgences : 112 :
- PNRC : Parc Naturel Régional Corse : le PNRC est l’entité territoriale qui est en charge de la préservation et de la valorisation du parc. Le PNRC gère de ce fait les nuitées en refuges, le balisage et l’entretien des chemins du GR20, du MARE È MONTI, MARE A MARE et du Sentier de la Transhumance.
Téléphone : 04.95.51.79.00 ou 04.95.34.54.80.
Email : infos@pnr-corse.fr - Conditions d’enneigement et de circulation au niveau des cols : 04.95.46.17.12