Lors de la conférence de presse tenue à jeudi 7 janvier à 18h, le premier ministre a confirmé ce que partout en stations on craignait : il n’y aura pas de remise en service des remontées mécaniques « dans les jours à venir ». En fixant un nouvelle mise au point au 20 janvier, ce sont les vacances de février qui seraient en péril, selon les professionnels de la montagne. Voire, la saison entière, craignent les plus pessimistes.
Dans l’univers du sport comme de la culture et de la restauration, les sites et services fermés à ce jour le resteront encore « dans les semaines qui viennent », a expliqué ce jeudi 7 janvier le premier Ministre. Il confirmait ainsi les propos tenus mercredi soir par Gabriel Attal à l’issue d’un nouveau conseil de défense sanitaire et du traditionnel conseil des ministres. Le porte-parole de gouvernement avait alors douché tous leurs espoirs. « Le 7 janvier a été annoncé comme un point de rendez-vous, de revoyure, mais pas comme une date de réouverture ». Pressé de donner, enfin, une date de reprise, il avait alors botté en touche en laissant la responsabilité au Premier ministre d’en dire davantage lors de la conférence de presse d’aujourd’hui. Voilà qui est fait. Mais qui n’est pas plus clair. Au contraire.
Car, compte tenu de l’évolution de la pandémie et de l’arrivée de deux variantes du virus très contagieuse, il faudra maintenant attendre le 20 janvier, « à deux semaines des vacances scolaires », pour savoir, si, à défaut de sauver le mois de janvier, on pourrait « sauver février » et les vacances scolaires », capitales pour la survie de l’économie de nombreuses zones de montagne.
Le premier ministre a eu beau rappeler aujourd’hui que l’État continuera d’accompagner financièrement les activités pénalisées par ces mesures sanitaires, on comprendra que l’incertitude ronge tous les acteurs de la montagne, comme les opérateurs de salles d’escalade ou de sports, logés à la même enseigne. Ce que Michel Savin, sénateur LR, commentait hier en ces termes à « Public Senat » : « Le gouvernement est dans la com’ avec des annonces qui se contredisent les unes après les autres. Ce que l’on ne comprend pas c’est que tous les professionnels de la montagne ont vraiment fait le nécessaire pour assurer la distanciation et sont donc prêts pour rouvrir. Le gouvernement fait des annonces de dates, les responsables de stations se mobilisent, investissent de l’argent pour quand même proposer des activités, et la veille on leur dit encore non. Franchement, c’est désespérant ». Et franchement inquiétant.
Comment croire en effet que la saison pourra repartir si, comme à Noël, la majorité des stations restent contraintes à une activité minimale en février ? D’autant que partout en Europe, de l’Allemagne au Portugal, les mesures de confinement, totales ou partielles, se multiplient et que le gouvernement n’excluait pas non plus ce soir cette option si la situation l’imposait. En attendant, il avance pas à pas, et annonce que dès le dimanche 10 janvier, sera diffusée la liste des dix nouveaux départements qui pourraient rejoindre les quinze déjà assujettis à un couvre-feu avancé à 18h, compte tenu du taux d’incidence élevé dans ces régions.