Les places pour la conférence donnée à Paris le 28 janvier par l’écrivain voyageur à l’occasion du festival Objectif aventure se sont envolées à la vitesse de l’éclair, à peine la billetterie ouverte. Pour ceux qui n’auraient pu y assister, voici quelques extraits choisis sur le thème du jour : « L’aventure de la vie ». Sujet de prédilection de Tesson, au demeurant président du jury de cet événement, organisé du 27 au 29 janvier 2023 au CentQuatre-Paris par Terres d’Aventure et Grand Nord Grand Large.
« Sylvain Tesson vit sur le départ, entre poésie et mouvement. Comment aventurer sa vie entre voyage et littérature, entre la route et la lettre ? Comment concilier la foulée et la lecture ? Faire du voyage un poème puis voyager dans les livres. Voir le monde pour s’inspirer puis écrire pour prolonger l’aventure. Telle est l’équation que Sylvain Tesson se propose de résoudre avec vous. », expliquait Objectif aventure dans le programme de sa 5e édition. De quoi séduire le public du festival qui, entre deux séances, a rempli la salle du 104, dans le 19e arrondissement à Paris. Devant eux, une heure de conférence de l’écrivain voyageur français le plus populaire, notre Nicolas Bouvier à nous, aussi à l’aise face à la plage blanche que devant une audience. Un exercice auquel il est plus que rodé. De Paris à Nice on l’a vu intervenir sur « Le voyage comme école de vie », en 2015. Ou, plus récemment, en février 2022 à l’Ecole de guerre, sur le thème « Risque et engagement » après une projection de « Les ailes de Patagonie ». Et quelques mois plus tard sur « l’humour noir, ultime consolation ? «, dans l’intimité d’une soirée unique au théâtre Antoine.
Mais cet après-midi-là, c’est sur l’aventure qu’il a choisi de parler. Le sujet s’imposait, et en complément des 40 films présentés, nul doute qu’il aura apporté quelques éléments de réponse à tous ceux qui en 2023 s’interrogent sur le sens du concept d’aventure.
En ouverture du festival, dont il présidait la 5e édition, il en donnera une définition, à découvrir dans le court extrait ci-dessous.
Mais c’est dans la conférence de samedi qu’il a développé son approche au cours d’un exposé d’une demi-heure suivi d’échanges avec un public visiblement acquis, mais toujours curieux d’en savoir plus. Ils n’auront pas été déçus. Entre citations de Kessel ou de Soljénitsyne, petit cours d’étymologie grecque, anecdotes personnelles et image saisissantes, Tesson a fait ce qu’il sait faire de mieux, ouvrir les esprits, inviter au voyage avec des mots toujours choisis, « précieux » diront peut-être certains. Mais ceux-là n’étaient pas dans la salle ce jour-là si l’on en juge par l’accueil que le public lui a réservé.
Car en excellent orateur, l’auteur de « Sur les chemins noirs » a cerné sa question du jour, décomposée en trois volets : le pourquoi de l’aventure, le quoi et l’après, ou ce que nous retenons de cette expérience. Dans l’extrait suivant de 18 minutes, c’est au premier point, celui qui nous taraude tous qu’il répond : pourquoi ce désir d’aventure, qu’est-ce qui nous pousse à prendre le large ? Le principal motif, explique-t-il : « L’échappée, l’envie de reconquérir une liberté souvent volée (…). Un renversement total des injonctions à la prudence que nous livrent les administrations qui régissent nos sociétés occidentales depuis maintenant des décennies. », répondant ainsi à « un vieux penchant profondément enfui dans l’être humain, constamment écarté entre deux contraires, envie de fixité et de mobilité ». Une sorte « d’appel de la route » dit-il.
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